De Kiev à Rimouski : trouver un logement
Après l’arrivée de la famille ukrainienne à Rimouski et le témoignage de la maman, Alexandra Velitchenko, c’est au tour de la dame qui les héberge, Sylvie Marier, de raconter comment se déroulent présentement les choses.
« Tout s’est bien passé. Alexandra est arrivée comme prévu le 9 février. Ç’a été quand même assez long à Immigration Canada. Mary est allée la chercher à l’aéroport, puis Ariel est allé les chercher à Québec. La famille est donc arrivée hier (jeudi) à 3 heures du matin. Nous sommes donc un peu fatigués, mais malgré tout ça, ce matin on a fait l’ouverture des comptes bancaires. »
Une aide précieuse
S’il y a beaucoup de procédures à suivre, madame Marier se dit soulagé de savoir qu’Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent est là pour donner un coup de main.
« Plus tard, nous allons sûrement regarder pour avoir les fonds proposés par le gouvernement fédéral. Après, les membres de la famille auront leur premier vrai contact avec Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent (AIBSL), normalement au début de la semaine, ce qui est excellent. Ils vont sûrement pouvoir aider du côté des procédures, puisque les procédures provinciales sont assez particulières. Il y a les cours de francisation, l’inscription des enfants à l’école, le travail et tout plein d’autres choses. C’est vraiment lourd, il y a beaucoup de procédures. »
La tâche ardue de se trouver un logement
Étant donné le contexte de crise du logement qui sévit présentement à Rimouski, la recherche d’un appartement pour la famille s’avère être compliquée.
« On cherche toujours un appartement. Je vais les garder ici jusqu’à tant qu’on leur en trouve un. J’ai bien espoir qu’on va trouver. Il faudrait au moins un trois et demi, dans Rimouski. On a fait un appel à tous et on continue de faire appel à tout le monde, parce que ça leur prend un appartement. D’ailleurs, je suis prête à endosser pour l’appartement, si jamais les propriétaires ont des inquiétudes face au fait d’accueillir une famille qui n’a pas de revenu fixe pour le moment. »
« Il y a déjà des gens qui proposent de donner des meubles et c’est très apprécié, mais nous n’avons pas encore de place pour les mettre. Elle ne veut pas être en collocation, parce qu’elle n’est pas confortable à l’idée, comme elle a une petite fille. »
Des failles dans le système
Sylvie Marier souligne également quelques bémols que son expérience lui a révélé, comme le fait que bien qu’ils sont au Canada pour fuir la guerre, les membres de la famille ukrainienne ne sont pas considérés comme des réfugiées.
« Il faut aussi prendre en compte le fait qu’ils sont arrivés par le programme AVUCU. C’est l’aide d’urgence aux Ukrainiens, pour qu’ils puissent venir au Canada. Parce qu’ils sont venus avec ce programme, ils arrivent ici avec un visa de visiteurs et un permis de travail, ce qui fait qu’ils ne sont pas considérés comme des réfugiés. Et parce qu’ils ne sont pas considérés comme réfugiés, ils n’ont pas les mêmes services. On s’entend que ce sont quand même des réfugiés de guerre, mais pour le gouvernement du Canada, ce n’est pas le cas. »
« Alors, ils ont droit à trois ans avec un permis de visiteurs, pour après appliquer pour une résidence permanente. Ça, c’est une chose. Après, le problème que nous avons, c’est qu’ils n’ont pas de passeports. L’endroit est en guerre : elle n’a pas pu aller chercher leurs passeports. Elle a quand même pu s’en venir ici avec ce que l’on appelle un « One day travel. » C’est bon pour 24 h et c’est pour ça que c’est long par après à l’immigration. Ils doivent remanier le dossier pour être certains que ce sont de bons candidats pour être au Canada. »
Des services inaccessibles
Elle dénote aussi la façon dont le manque d’accès à certains services, rend l’intégration de la famille moins évidente.
« Comme elle n’a pas de passeport ni de cartes de crédit, il y a des choses qu’elle ne pourra pas avoir. Comme présentement, ce serait bien si elle pouvait avoir un forfait cellulaire et donc faire ses appels par elle-même. Ce sont toutes des petites choses comme ça qui ne rendent pas la vie quotidienne facile. »
« On va y arriver, mais leurs statuts sont un peu étranges. On se demande pourquoi. On entend dire aux nouvelles que le gouvernement du Canada invite les Ukrainiens à s’installer ici et qu’il va les aider – et c’est vrai que le gouvernement va les aider, je ne dis pas le contraire – mais ç’a aurait été beaucoup plus facile s’ils avaient eu le statut de réfugié. Dans ce cas-là, ils auraient eu un endroit où demeurer temporairement. »
Appel à tous
Si vous avez un logement de libre qui pourrait convenir à Alexandra et ses deux enfants, vous pouvez contacter madame Marier directement au [email protected].