À l’époque, l’amiante était commun
Le Colisée de Rimouski doit être décontaminéLa fermeture du Colisée Financière SunLife en raison de la découverte d’amiante n’inquiète pas le maire de Rimouski, Guy Caron, outremesure.
Le célèbre amphithéâtre et domicile de L’Océanic de Rimouski (LHJMQ) est totalement fermé depuis hier matin, alors que la Ville confirmait la découverte d’amiante en ses murs et décrétait cette fermeture. Des travaux subséquents au dégât d’eau survenu le 4 février dans les bureaux du Colisée ont conduit à la découverte de cet amiante.
Plus que la norme
« Un test de qualité de l’air fait dans la foulée de ces travaux a cependant révélé la présence du contaminant au-delà de la norme de sécurité. Par mesure préventive, afin d’assurer la sécurité des gens qui circulent dans le Colisée, la décision a été prise de fermer l’édifice pour les prochains jours. Nous espérons être en mesure d’annoncer une réouverture du bâtiment sous peu », indiquait le chef de division – Architecture et chargé de projet des travaux de la Ville de Rimouski, Sébastien Collin, hier.
Maladie pulmonaire
Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, les fibres d’amiante présentent des risques pour la santé. Avec le temps, une personne exposée aux fibres d’amiante risque de développer une maladie pulmonaire chronique comme l’amiantose ou un l’un des cancers suivants : le mésothéliome le cancer du poumon, du larynx ou des ovaires. Plus la personne est exposée à l’amiante, plus ce risque augmente.
Après-sinistre
« Les travaux continuent aujourd’hui. Après le dégât d’eau et les travaux d’après-sinistre qui ont suivi, il y a effectivement eu de la contamination dans l’air de particules d’amiante. Une contamination qui surpasse les normes actuelles. On collabore avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) pour décontaminer l’air. La décontamination se poursuit. Par mesure de précaution, les activités sont annulées jusqu’à mercredi soir », souligne monsieur Caron.
D’arrache-pied
« On travaille d’arrache-pied pour nous assurer que l’inconvénient pour la population et pour L’Océanic soit minimal. Je n’ai pas plus de détails, mais c’est un problème qu’on espère régler (NDLR : en réponse à la question en dedans d’une semaine?). Mais disons que j’ai confiance que les activités vont pouvoir reprendre pour la fin de semaine », ajoute le maire.
Sur les plans historique et technique
Sur les plans historique et technique, un intervenant bien connu dans le secteur patrimonial, Michel Saint-Pierre, est aussi un ancien professeur d’architecture du Cégep de Rimouski. Le Colisée a été construit en 1964 et est en plein dans la période où on utilisait beaucoup l’amiante.
« À partir du début du 20e siècle jusqu’à la fin des années ’70, l’amiante a été utilisé couramment dans les bâtiments, comme isolant. On a retrouvé beaucoup dans les bâtiments publics en particulier. On a utilisé la fibre en panneaux et bardeaux. On l’a utilisé dans les maisons, dans un mélange « flocké », pourrait-on dire. On s’est rendu compte que ça pouvait créer des problèmes de santé, entre autres que c’est cancérigène. »
L’aimante bannie, mais présente
« Mais il a fallu le temps que l’on prouve les découvertes et que les gouvernements prennent les mesures appropriées. Les Américains ont été les premiers à bannir complètement l’usage de l’amiante et l’Union européenne a suivi. On a cherché des produits de remplacement. On en a trouvé. La majorité des bâtiments en ont à travers le plâtre. La fibre d’amiante était introduite dans le plâtre. Quand l’amiante est introduit comme ça, si on ne touche pas les panneaux d’isolation, il n’y a pas de problème », fait savoir monsieur Saint-Pierre.
« C’est lorsque la fibre a été manipulée et qu’elle est dans l’air que ça risque d’affecter les poumons. Les travailleurs qui font de la décontamination sont spécialement habillés pour ça. Il faut ferme et décontaminer. L’amiante solide ne fait pas de poussière dans l’air », note-t-il également.