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« Tellement de problèmes en transports! »

-Le maire de Gaspé et président de l’UMQ, Daniel Côté
Le maire de Gaspé a récemment été lui-même victime des lacunes du transport aérien, se voyant contraint d’utiliser l’autocar pour une randonnée de 14 heures vers Montréal. Le transport par autocar a lui-aussi ses lacunes. (Photo: Facebook-Daniel Côté)

Le maire de Gaspé et président de l’Union des municipalités du Québec, Daniel Côté, constate que l’état des différents modes de transport n’a jamais été aussi pitoyable, dans l’Est du Québec.

C’est ce qui ressort notamment d’une entrevue exclusive de monsieur Côté avec le Journal Le Soir, ayant notamment pour thème les liens qui unissent la grande région de Rimouski à celle de Gaspé. Cette ville compte environ 15 200 citoyens comparativement, aux quelque 50 000 de Rimouski. Les régions cousines que sont la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent ont vu beaucoup de citoyens bien connus migrer de l’une à l’autre.

Nous vous présentons l’entrevue sous forme de questions-réponses.

Journal Le Soir : Svp, présentez-nous celui qui est devenu maire de Gaspé en novembre 2013?

Daniel Côté : « Je suis avocat de profession. J’ai été attaché politique sur la scène fédérale et responsable des communications de la Ville de Gaspé. Mon expérience en politique fédérale était avec Raynald Blais, du Bloc Québécois de 2004 à 2009. »

Salutations à Rodrigue et David!

JLS : Avez-vous des amis ou des connaissances à Rimouski que l’on pourrait saluer?

D.C. : « Je connais plein de gens, mais je me demande lesquels je devrais saluer en particulier! Parmi eux, je connais Rodrigue Joncas, le conseiller municipal. Il a été non seulement mon prédécesseur à la mairie, mais aussi d’une autre façon qu’il ne connaît pas. Lorsque j’ai travaillé à l’Aide juridique, à Gaspé, en 2002, j’ai occupé le bureau de Rodrigue. À ce moment, le personnel du bureau me taquinait en me disant que je serais sans doute maire de Gaspé, un jour, moi aussi… Et j’avais répondu que ce ne serait jamais le cas! »

Rodrigue Joncas (Photo Ville de Rimouski)

« Malheureusement, je voyage beaucoup par les airs et je ne peux pas arrêter souvent saluer les gens de Rimouski. J’ai de la parenté. Il y a mon cousin David Richard. C’est le plus vieux de mes cousins de la famille Côté. Sa mère est une Côté. C’est d’ailleurs parce qu’il est le plus vieux de cette génération qu’il s’appelle David, en hommage à notre grand-père. »

David Richard (Photo courtoisie Mathieu Gosselin)

Des complicités par intermédiaires

JLS : Rimouski et Gaspé ont bien des points en communs, mais ont-ils des projets en commun?

D.C. : « On s’associe souvent à l’échelle supra régionale, mais par nos régions. De Ville à Ville, on a très peu de projets communs. Par contre, Gaspé a des projets avec l’UQAR, qui transitent par le Cégep de la Gaspésie et des Îles. On a des projets par intermédiaires, comme avec l’UMQ. On travaille ensemble sur les instances en énergie éolienne. On se partage l’expertise en transport collectif. Je sais qu’il y a plusieurs dossiers à l’UMQ qui concernent les deux Villes. »

Le maire de Rimouski, Guy Caron, et Daniel Côté. (Photo: courtoisie UMQ-archives)

L’énergie éolienne

JLS : Nous voyons au moins un lien concret : l’Alliance de l’Est. Quelle est votre vision quant à l’avenir du développement éolien?

D.C. : « L’Alliance de l’Est, c’est une très bonne stratégie qu’on a développée ensemble. Chez nous, à Gaspé, l’éolien est encore plus important. Il est devenu le principal ou même l’unique pôle manufacturier éolien au Québec. J’ai donc un préjugé favorable à l’éolien, autant pour la fabrication de composantes que pour la production d’énergie. On le martèle depuis longtemps : l’énergie éolienne est la source d’électricité la plus verte et la moins chère à produire, sur la planète. »

« Le Québec gagne à faire de l’énergie éolienne. On souhaite que les partenariats se poursuivent, entre autres au niveau municipal. Car les municipalités (et les MRC) peuvent en retirer des revenus. Ces revenus aident à améliorer les services publics sans trop toucher au compte de taxes des citoyens. »

L’énergie éolienne s’avère payante pour la région. (Photo: Unsplash photos)

Un congrès de 2 000 personnes

JLS : Quels seront les gros dossiers au prochain congrès de l’UMQ?

D.C. : « Le congrès a lieu à Gatineau en mai. Il y a toujours environ 2 000 personnes à nos assises. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas présenter notre congrès à Rimouski, par exemple. Les sujets seront variés, mais on va sûrement parler de pénurie de main-d’œuvre, de crise du logement et de fiscalité municipale. Il y a des formations pour les élus. Le nouveau pacte fiscal entre Québec et les villes est dû pour 2024. On a obtenu des gains avec le partage d’un point de la TVQ. Cela doit être enchâssé dans une loi avant le prochain pacte fiscal. On met la table, on se positionne pour obtenir des gains. »

De meilleurs transports nécessaires

JLS : Qu’est-ce qui permettrait de faire avancer l’Est du Québec plus rapidement?

D.C. : « Je commencerais par les transports. On a tellement de problématiques : transport par autocar, transport ferroviaire, transport aérien, transport collectif. Si on veut rapprocher les communautés, notre région du reste du Québec, on doit avoir des solutions pour les problèmes de transport. Ça devrait être une priorité pour tout le monde. Cependant, mon rôle de président de l’UMQ m’empêche de prendre position en appuyant le comité de relance du dossier du prolongement de l’autoroute 20, à Rimouski. »

« Je pense qu’il n’y a pas de grand consensus régional. Le maire de Trois-Pistoles et le maire de Rimouski ont des positions divergentes et je ne peux pas pencher d’un côté plus que de l’autre. »

Triste portrait

« La problématique du transport par autocar, c’est que plusieurs trajets ont été coupés par Keolis il y a un certain temps et que cela a été autorisé par la Commission des transports. La desserte devenant moins bonne, les utilisateurs ont délaissé le service et l’achalandage a diminué. L’achalandage réduit risque d’entraîner d’autres coupures et ainsi de suite. On n’entend pas parler de projet pour d’autres coupures, mais on peut dire qu’on est au minimum présentement. »

« Le transport aérien régional, notamment, n’a jamais été aussi mal. On a déjà évoqué des coûts astronomiques un moment donné. Là, il y a du transport subventionné par le gouvernement, mais il n’y a pas de compagnie aérienne pour nous faire voler. »

« Les transporteurs ne suffisent pas à la demande. Quand même les billets seraient gratuits, il n’y a pas de vol pour répondre à nos besoins. La démarche du gouvernement a pu satisfaire une partie des besoins, mais en fin de compte, on n’a pas plus de vols ni d’offre de transport. La situation est loin de s’être améliorée », constate finalement monsieur Côté.

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