Atteint par le fossé des générations
Le Bas-Saint-Laurent à la croisée des cheminsLe Bas-Saint-Laurent compte la population la plus âgée du Québec. Plus du quart est âgé de 65 ans et plus ; soit la proportion la plus élevée de la province à 28,4 %.
À l’opposé, la part des moins de 20 ans est l’une des plus faibles au Québec et se situe à 18,5 %.
C’est ce que rappelle l’Association des retraités des secteurs public et parapublic du Québec (AQRP) de la région Bas-Saint-Laurent, au sujet des dernières statistiques diffusées en juillet dernier, observant qu’il est temps d’agir.
Sa présidente Solange Lévesque, estime aujourd’hui que dans cette perspective, « il est nécessaire de penser à créer des forums où les relations intergénérationnelles seront requises, et ce, dans tous les secteurs de la région bas-laurentienne. »
Améliorer le bien être
Selon l’Association, les programmes intergénérationnels peuvent avoir un impact positif sur toutes les personnes impliquées. Ils ont le potentiel d’améliorer le bien-être des personnes âgées, de réduire la stigmatisation associée au vieillissement et à la discrimination à l’égard des personnes âgées, tout en favorisant le développement des jeunes.
« Bien vieillir, c’est aussi dire qu’on peut rater son vieillissement, car notre âge et notre processus de vieillissement restent toujours imprévisibles. Les crèmes antirides et les programmes anti-âge peuvent bien nous promettre une apparence d’éternelle jeunesse et une peau tonique, et, même si l’espérance de vie moyenne a augmenté au Québec, nous restons impuissants face à la diminution des capacités et à la vulnérabilité devant la maladie », mentionne madame Lévesque.
Apprivoiser le vieillissement
« C’est dans cette perspective qu’il faut apprendre à apprivoiser le vieillissement dans une approche intergénérationnelle. Nous devons lui faire une place dans les contes pour enfants, dans les films, dans les récits de vie, dans les structures, dans la vie, dans les traces sur le visage et dans la couleur des cheveux. »
« C’est aussi accepter que des femmes aux cheveux gris avec des rides puissent lire les bulletins de nouvelles, être politiciennes ou comédiennes. Tout n’est pas décidé ! Loin de là… avec la factualité de ce monde », croit Solange Lévesque.
Point de départ
« Ce qui nous est destiné peut aussi être considéré comme le point de départ à partir duquel les jeunes et les personnes âgées peuvent se réunir afin de tendre vers une société bienveillante envers les aînés. Vieillir, c’est chercher du sens à sa vie, faire un peu de place à la contemplation dans son quotidien, vouloir apprendre à mieux aimer ses proches, essayer d’appréhender et d’accepter le mystère de la vie elle-même », indique-t-elle finalement.
Recherche-action
Par ailleurs, à Rimouski et au Bas-Saint-Laurent, la recherche-action « Bien vieillir chez soi » se poursuit. Elle a pour objectif de permettre aux personnes aînées de vivre à domicile et dans leur communauté le plus longtemps possible, et ce, par l’innovation et l’adaptation de l’offre de services.
La Fondation Saputo a généreusement contribué à cette recherche. Ce projet est issue du grand colloque sur le vieillissement dans Rimouski-Neigette tenu en octobre 2019.
Une personne sur trois est proche aidante
Par ailleurs, l’APPUI pour les proches aidants du Québec a dévoilé il y a quelques jours de nouvelles statistiques sur les besoins de soutien des personnes âgées, identifiés dans le cadre d’une vaste enquête.
L’enquête met en évidence l’augmentation de la proche aidance au Québec. En effet, elle identifie qu‘un tiers des adultes du Québec sont des proches aidants. Au total, on compte donc 2,3 millions de Québécois qui accompagnent un de leurs proches en lui fournissant de l’aide ou des soins au moins 1h par semaine.
Or, selon les chiffres précédents, c’était un Québécois sur quatre qui était proche aidant. Cette augmentation peut s’expliquer notamment par le vieillissement de la population et/ou la hausse des maladies chroniques.
Sans égard à l’intensité ou la durée de l’aide (une heure hebdomadaire ou moins), ce sont même 44% des adultes québécois qui fournissent, sans rémunération, de l’aide ou du soutien à un proche ayant une maladie, un handicap ou une incapacité temporaire ou permanente.