Pas de financement, pas de Coupe Memorial
L'ex-président du comité organisateur de 2009, Hugues Saint-Pierre, se prononceLe président du comité organisateur du tournoi de la Coupe Memorial de 2009 présentée à Rimouski, Hugues St-Pierre, estime qu’il sera très difficile pour l’Océanic d’organiser la finale du championnat canadien de hockey junior en 2025.
Alors que la troupe de Serge Beausoleil vient de voir sa saison prendre fin par son élimination aux mains des Remparts de Québec, le jeune et vaillant alignement de l’équipe rimouskoise est porteur des plus grands espoirs pour la saison 2024-2025.
Par ailleurs, c’est un secret de polichinelle que l’organisation envisage de déposer sa candidature pour obtenir le privilège de présenter le tournoi en 2025. Les astres s’alignent… en théorie.
Car en pratique, monsieur Saint-Pierre avait conclu en mentionnant que si les exigences du cahier de charge ou si les conditions de financement ne changeaient pas, il voyait mal comment les marchés moyens et petits marchés allaient pouvoir accueillir le tournoi qui met aux prises l’équipe hôtesse, plus les formations championnes des trois ligues de hockey junior majeures au pays l’Ouest, l’Ontario et le Québec (incluant les Maritimes).
Depuis 2010
Donc, avec la règle d’alternance aux trois ans, depuis 2010, les équipes de la Ligue de hockey junior majeure du Québec (LHJMQ) qui ont accueilli le championnat sont les Cataractes de Shawinigan (2012), les Remparts de Québec (2015), les Mooseheads d’Halifax (2019) et les Seadogs de Saint-John (2022). La LHJMQ Québec a gagné le tournoi 13 fois depuis 1972, mais seulement six fois par des équipes du Québec.
Ces villes comptent entre 49 000 et 549 000 personnes. Shawinigan est la seule ville comparable à Rimouski à avoir agi comme équipe hôtesse du tournoi.
Seule recommandation
« J’ai écouté le balado du Soir avec Chantal Pilon (ancienne directrice générale du comité organisateur). Ça m’a rappelé que parmi nos engagements, on devait produire un rapport avec des recommandations. Chantal et les autres membres de l’organisation avaient fait leurs propres recommandations, mais moi, je n’en avais fait qu’une seule. À mes yeux, c’est celle qui importait le plus. »
« Chaque fois que le tournoi de la coupe Memorial est en développement, ses organisateurs vont assister à différents événements, comme le Championnat mondial. Ils y découvrent des nouveautés qu’ils rapportent ici. Ça s’ajoute au cahier de charges. Je leur ai dit : « si vous continuez comme ça, il n’y aura plus que les grandes villes, dorénavant, qui pourront accepter de présenter la coupe Memorial. Ce serait donc Moncton, Québec, Halifax et inc. qui présenteront le tournoi pour la LHJMQ », confirme monsieur Saint-Pierre.
« Il y a peut-être eu des changements à ce chapitre. Peut-être qu’on a convaincu les gouvernements de s’impliquer là-dedans, mais si le modèle d’affaires n’a pas changé, je persiste à croire que ça va être extrêmement difficile. Nous avions mis de l’avant le mot d’ordre « profitable et mémorable » de l’avant et je crois que c’est ce que nous avions réussi. Mémorable, parce qu’on en a beaucoup entendu parler et qu’on en parle encore, et profitable, parce que de l’argent est revenu pour le hockey mineur et la Maison Marie-Élisabeth, notamment », se souvient monsieur Saint-Pierre.
Mémorable et profitable?
« Je n’ai pas suivi ça, depuis 2009, donc les cahiers de charge ont peut-être évolué. Si on écoute bien ce que Chantal disait ce matin, au sujet des finances, je pense aussi que si ça n’a pas changé, ce sera extrêmement difficile pour Rimouski de faire un autre tournoi mémorable et profitable. Je vous confie ce que j’en sais à partir de mon expérience de 2009. Il me semble cependant qu’il n’y en a pas eu beaucoup en dehors des grandes villes. A-t-on modifié le contexte financier pour soutenir l’équipe qui organise ça? Je l’ignore. »
« Je crois qu’il fallait verser dès le départ des centaines de milliers de dollars pour chacune des équipes. C’est extrêmement dispendieux. On avait réussi à passer à travers. Si les règles ne sont pas changées, je ne suis pas sûr. »
Avenir
Hugues St-Pierre est-il prêt à partager activement son expérience avec d’éventuels organisateurs? Qui voit-il comme têtes d’affiche pour la prochaine organisation?
« Je ne crois pas (m’impliquer)… je ne sais pas. Je passe quatre mois par année en Floride, maintenant. On va regarder ça évoluer. La première fois, il a fallu investir deux ans de notre temps dans cette aventure. Mais ce fut une aventure super agréable. J’ai adoré ça. Surtout avec l’équipe qui nous entourait. Je pense entre autres à Chantal, à Mario Arsenault, à Camille LeBlanc, etc. Je verrais bien certaines personnalités dans des rôles clés, mais je me garde une réserve. On verra plus tard », se remémore monsieur St-Pierre.
Le budget de l’organisation en 2009 tournait autour de 3,5 M$ selon les souvenirs de ce dernier. À combien va-t-il s’élever en prévision de 2025. « On fait confiance à nos gens, à l’organisation de L’Océanic pour bien évaluer et organiser les choses », conclut-il.
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