Façonner le travail social de demain
Le président de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux, Pierre-Paul Malenfant, énonce les raisons derrière la tenue de nouveaux États généraux du travail social, qui se tiendront au cours de la prochaine année, afin de recueillir toutes les idées qui permettront de façonner le travail social de demain.
Il explique que lors de rencontres avec le conseil d’administration de l’Ordre, en compagnie de membres, trois éléments ont été soulevés.
« Premièrement, il y a beaucoup de problèmes sociaux au Québec. Des problèmes qui soulèvent des difficultés et des enjeux importants. Deuxièmement, il y a un réseau de la santé et des services sociaux qui est dans un mauvais état. Troisièmement, nous sommes un Ordre pour le travail social, mais il n’y a pas que nous qui soyons concernés par le travail social. C’est donc une démarche qui ne concerne pas uniquement l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux. »
Quels genres d’enjeux sociaux
Parmi les problèmes sociaux, on peut penser au vieillissement de la population (des gens en perte d’autonomie, qui ont besoin de services à domicile), à l’inflation (les personnes à faibles revenus souffrent d’insécurité financière et alimentaire), la pénurie de logements (plus de sans-abri en région).
Monsieur Malenfant souligne aussi la présence d’éléments nouveaux, qui n’avaient pas été relevés lors de la tenue des premiers États généraux en 1998.
« Les questions d’identités de genres n’étaient pas là, l’immigration, les nouveaux types de parentalité, l’aide médicale à mourir, etc., sont vraiment de nouveaux éléments qu’on observe dans la société québécoise et qui interpellent le travail social. Les États généraux vont justement permettre de faire le point sur ce qui se passe présentement comme enjeux sociaux au Québec, afin de déterminer ce que le travail social peut faire. »
Jusqu’en janvier 2024
Monsieur Malenfant, qui est d’ailleurs originaire de la région du Bas-Saint-Laurent, explique qu’afin de faire le point, plusieurs étapes seront franchies.
« Il y a, par exemple, un questionnaire pour les usagers qui ont utilisé ou qui utilisent présentement des services de travail social. Pour les intervenants et les intervenantes du travail social, il y aura aussi la possibilité de participer à des rencontres thématiques. Il y aura des audiences publiques et le tout va aboutir à un grand événement, un sommet des États généraux du travail social. »
Il ajoute que lors de ces étapes, plusieurs thèmes seront abordés.
« La perspective du travail social : comment voit-on le travail social au Québec ? Quelles en sont les pratiques ? C’est aussi important d’aborder la façon dont on pratique le travail social au Québec, d’y porter un regard avec les travailleurs sociaux, mais aussi les autres intervenants du travail social. Bien entendu, pendant ces consultations, on devra aussi se pencher sur l’organisation des services sociaux. Finalement, on va s’intéresser à la formation. À partir du moment où on trace le travail social de l’avenir, il faut voir si les formations offertes en milieux universitaires ou dans les cégeps sont à la hauteur des défis du travail social, pour les prochaines années. »