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Microdistilleries : Québec refuse d’assouplir les règles

La Distillerie du St-Laurent fabrique ses alcools avec des produits locaux, dont ceux de la mer. (Photo courtoisie Distillerie du St-Laurent-Facebook)

Québec ferme la porte aux producteurs de spiritueux afin qu’ils empochent la totalité du prix de la bouteille vendue dans leurs microdistilleries.

Dans un échange avec le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, survenu plutôt cette semaine à l’Assemblée nationale, le ministre des Finances, Éric Girard, a refusé de discuter de l’assouplissement des règles revendiqué depuis des années par les microdistilleries.

Depuis des années, les microdistilleries dénoncent que la loi oblige à ce qu’elles vendent une bouteille dans leurs installations au même prix que la Société des alcools du Québec (SAQ), tandis que les producteurs de bière, de vin ou de cidre n’ont pas à payer cette majoration. Ils peuvent en plus distribuer leurs produits en épicerie et dans les commerces spécialisés sans passer par la SAQ.

« L’équilibre dans le commerce de l’alcool au Québec est précaire. On a un monopole et on a le statut d’artisan. Le statut d’artisan, qui permet de vendre sans majoration, est exceptionnel et est disponible quand vous travaillez de la terre à la bouteille. L’élargissement de ce statut doit respecter l’esprit de ce statut exceptionnel », a indiqué Éric Girard.

Le ministre des Finances, Éric Girard. (Photo courtoisie Cabinet du premier ministre)

Actuellement, la province compte 70 microdistilleries, sept fois plus qu’il y a 10 ans. Québec a accordé le statut exceptionnel d’artisan à 33 petits producteurs. Ils peuvent ainsi vendre leurs produits sans majoration de la SAQ. 

La majoration et une multitude de produits

En mars dernier, le Journal Le Soir dévoilait que la Distillerie du St.Laurent de Rimouski s’était placée sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité, aux prises avec des dettes de 13,5 M$.

La hausse des coûts de construction de ses nouvelles installations dans le district Pointe-au-Père, dont la facture finale a atteint 11,5 M $, explique en partie ses déboires financiers.

Or, dans une lettre ouverte publié dans La Presse, ses copropriétaires, Joël Pelletier et Jean-François Cloutier indiquaient aussi que la majoration perçue et la multitudes des produits québécois offerts sans distinction sur les tablettes de la SAQ, pèsent beaucoup dans la balance.

Joël Pelletier et Jean-François Cloutier de la Distillerie du St.Laurent.(Photo journallesoir.ca- Pierre Michaud)

« Dans un contexte législatif où nous ne pouvons pas distribuer nos produits ailleurs qu’à la SAQ et où le ministère des Finances récolte plus d’argent lorsqu’on vend sur nos propres lieux de production, il est évident qu’il y a trop de distilleries pour assurer une rentabilité à chacune. Deux distilleries sur trois sont d’ailleurs déficitaires. En laissant entrer systématiquement tous les spiritueux québécois sans analyser leur pertinence commerciale, la SAQ a instauré un cercle vicieux qui favorise la nouveauté au détriment de la performance. Si François Legault supprimait sa taxe à l’achat local sur les ventes aux lieux de fabrication, plusieurs distilleries y trouveraient leur compte. Cela permettrait de libérer la pression sur les tablettes de la SAQ », affirmaient messieurs Pelletier et Cloutier.

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