La RTLB vaudrait la peine en Gaspésie!
Comme ailleurs et au Bas-Saint-LaurentLa Restriction de la Taille Légale des Bois (RTLB), aurait peu d’impact sur la remontée du cheptel du cerf de la Zone 1 Gaspésie, ce que met sérieusement en doute un chroniqueur spécialisé pour qui il suffirait de quelques années pour rétablit un cheptel de qualité.
Selon le biologiste de la Fédération des Chasseurs et des Pêcheurs du Québec (FédéCP), Michel Baril, en entrevue le 14 août à la radio de la Baie-des-Chaleurs, CIEU-FM, deux constats se dégagent du projet-pilote RTLB de cinq ans dans les Zones 6 Nord et 6 Sud en Estrie.
La RTLB limite la récolte de mâles porteurs de trois pointes ou plus d’un côté du panache. Selon Michel Baril, l’expérience a démontré que les mâles récoltés après deux ou trois ans étaient effectivement plus gros, que les mesures de la RTLB ont eu peu d’impact sur le nombre d’individus qui composent le cheptel.
Ce qui fait dire à Michel Baril qu’il serait injustifié d’instaurer la RTLB en Gaspésie. Selon ce dernier, la RTLB pourrait : « … décourager la relève, car les gros spécimens sont plus difficiles à chasser. Dans des régions avec forte densité de chevreuils, il est possible de compenser en augmentant le nombre de permis pour les cerfs sans bois ».
Juste deux années de sacrifices…!
Le conseiller expert en chasse et pêche et chroniqueur au quotidien Le Droit, Ottawa-Gatineau, Jean Larivière, réagit aux propos du biologiste Baril.
« Il parle d’un projet pilote dans les Zones 6 Nord et 6 Sud, qui n’a rien de comparable à la Zone 1. On ne doit pas comparer des pommes et oranges, sauf pour appuyer la philosophie du ministère responsable de la faune. Les zones à forte densité de cerfs dont il parle, font référence au Centre du Québec, et non à la Gaspésie. Selon mes connaissances de la RTLB, cette dernière aurait plutôt l’effet d’accroître le cheptel chevreuil de l’ensemble de la Zone1 advenant que Dame Nature collabore avec des hivers doux. Le facteur compétitif réduirait le nombre de naissances tardives des faons, et fournirait des géniteurs plus forts et matures pour les femelles », dit-il.
Il suffirait de procéder à un inventaire aérien d’usage au préalable et de répéter ce processus à la suite de deux années d’étude avant de se prononcer sur le sujet. Cela, surtout en raison du fait qu’aucun projet pilote de la RTLB a eu lieu ici au Québec dans une zone défavorisée telle la Gaspésie. Il est donc illusoire d’arriver une conclusion avant de procéder à l’étude proposée.
Cheptel de qualité
Selon le chroniqueur, après seulement deux ans de la RTLB en Gaspésie, le procédé ferait non seulement augmenter le cheptel, mais permettrait également d’allouer un nombre limité de permis de cerfs sans bois CSB, lequel augmenterait au fil des ans.
« Avec seulement deux années de sacrifices pour créer un futur cheptel de qualité, cela permettrait la récolte des mâles de 3 pointes sur une des deux branches, et le retour des permis de cerfs sans bois. Ça vaudrait la peine! » tranche le spécialiste Larivière.
La même logique pourrait aussi s’appliquer ailleurs, comme dans à la Zone 2 Bas-Saint-Laurent, du moins dans la partie Est du territoire.
Rappelons que la FédéCP demande à Québec d’appliquer la RTLB seulement dans les zones de chasse à forte densité de cerfs; 4, 5, 6, 7 sud et 8, et les autres sur la base volontaire des chasseurs.
Les conclusions de Québec sont à l’effet que la RTLB en Estrie; projet pilote, n’avait eu aucun impact significatif sur les populations de chevreuils des sous-zones 6 Nord et 6 Sud, de 2017 à 2022, et que la récolte avait plutôt soustrait de la chasse des cerfs mâles de 1,5 an, en décalant plutôt la récolte vers des mâles de 2,5 ans et de 3,5 ans.