Crise du logement et itinérance: Blanchette-Joncas se prononce
Le député bloquiste qualifie la situation de « crise humanitaire »La crise du logement figure en tête de liste des dossiers prioritaires sur lesquels se penchera le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques Maxime Blanchette-Joncas à la Chambre des communes. À l’aube de la rentrée parlementaire à Ottawa, le bloquiste s’engage à dresser le portrait régional de la crise face à un gouvernement fédéral « qui n’agit pas pour redresser la situation » et qui « ne prend pas en considération les réalités des régions ».
Alors que l’itinérance est de plus en plus visible à Rimouski et les environs, Maxime Blanchette-Joncas est d’avis qu’il s’agit des symptômes d’une crise du logement qui s’enlise.
« À ce point-là, c’est du jamais vu. Il y a des femmes, des enfants et des ainés en situation d’itinérance. C’est une véritable crise humanitaire! Les libéraux avaient mis en place en 2017 la Stratégie nationale du logement, eh bien force est de constater que c’est un échec cuisant. On va talonner le gouvernement fédéral pour qu’il recentre ses initiatives de financement pour la construction de logements, rappelons qu’il ne proposait rien du tout en ce sens dans son dernier budget! Ce sera l’occasion de revoir la définition de ce qu’est un logement abordable, parce qu’on commence à la perdre de vue », mentionne-t-il.
Le député bloquiste propose d’ailleurs la mise en place d’un fonds d’acquisition afin de lutter contre la « financiarisation » du logement.
« Il s’agirait de retirer du secteur privé un certain nombre de logements et d’en assurer l’abordabilité à long terme. Ce n’est pas un secret, il y a plus de demande, moins d’offre, ce qui fait que les prix montent en flèche. »
Incompatibilités entre les paliers
Maxime Blanchette-Joncas souhaite aussi faire la lumière sur les incohérences et les incompatibilités entre les paliers du gouvernement, de sorte que les nombreux projets qui rencontrent des impasses puissent enfin avancer.
« Actuellement, il y a la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) qui relève du fédéral, alors qu’au Québec il y a la Société de l’habitation; il arrive souvent que les deux ne s’entendent pas ou encore qu’il y ait des problèmes de communication et de vision, ce qui vient freiner des projets. De plus, la SCHL ne fait même pas de recensement de recensement de données pour les villes de 10 000 habitants et moins. Une seule (Rimouski) des 39 municipalités que je représente est recensée par ces experts du logement, c’est insensé! Mon point de vue, c’est que les gens les mieux placés pour faire progresser les dossiers sont ceux qui sont sur le terrain, pas ceux qui sont en haut de leur tour à bureaux et qui n’ont aucune idée de ce que ce sont le Lac-des-Aigles et Saint-Marcellin. Il faut que le gouvernement respecte les compétences du Québec », déclare-t-il.
Des cibles d’immigration « irresponsables »
Autre priorité nationale à l’agenda du bloquiste: la révision des cibles d’immigration. Rappelons que le premier ministre Justin Trudeau avait annoncé l’hiver dernier vouloir accueillir 500 000 immigrants permanents au Canada d’ici 2025, un objectif « irresponsable » selon Maxime Blanchette-Joncas.
« Présentement, le gouvernement fédéral ne fait qu’augmenter la pression sur le parc immobilier. Nous demanderons aux libéraux de baisser leurs cibles et de ne pas s’ingérer dans celles du Québec. Nous n’avons pas la capacité d’accueil nécessaire pour accueillir autant d’immigrants et d’être en mesure de bien les intégrer. »
Les élus fédéraux reviennent en Chambre lundi prochain après la pause estivale.
À noter que les amateurs de politique peuvent aussi consulter nos articles sur le même exercice pré-rentrée parlementaire, mais au provincial avec la députée ministre Maité Blanchette Vézina, sur le site du Journal le Soir.