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Nouvelle de 17 h

Cannabis : le message ne passe pas… encore

(Photo: unsplash photos)

Les jeunes adultes ne semblent pas saisir le message à l’effet que l’usage du cannabis au volant est aussi grave que la conduite en état d’ébriété.

C’est ce que révèle une nouvelle enquête de l’Association canadienne des automobilistes (CAA), alors qu’une intense campagne de publicité gouvernementale rappelle que les conséquences de la conduite avec les capacités affaiblies par l’un ou par l’autre, « c’est pareil. »

Selon le sondage, 26 % des Canadiens de 18-34 ans auraient déjà conduit après avoir consommé du cannabis ou été passager d’un conducteur « gelé », une statistique démontrant la nécessité d’accroître la sensibilisation du public.

Agents formés

Le sergent Claude Doiron, de la Sûreté du Québec, rappelle que presque tous les policiers qui effectuent des patrouilles routières sont maintenant formés spécialement pour détecter les symptômes de la consommation de stupéfiants, incluant l’usage du cannabis.

« Les conséquences de l’usage de stupéfiants au volant sont les mêmes que pour l’usage de l’alcool. Maintenant, 94 % de nos patrouilleurs sont formés pour la détection de drogue au volant. Le premier test se déroule sous la forme d’épreuves de coordination et de mouvement. Depuis que la loi sur la décriminalisation du cannabis est en vigueur et au fil des années précédentes, nous avons acquis l’expertise pour former nos patrouilleurs. »

Gradation des épreuves

« Si vous arrivez sur un barrage routier dans le temps des Fêtes, vous êtes susceptible de devoir passer ces épreuves de base (ex : marcher sur une ligne droite, se tenir en équilibre) qui s’avèrent facile à exécuter pour une personne à jeun », précise encore le sergent Doiron.

Si la personne échoue les tests de base, elle est mise en état d’arrestation et conduite au poste de police, où c’est un agent évaluateur de drogue avec une formation plus poussée qui intervient à son tour, avec d’autres tests. La démarche peut se terminer par la demande de prélèvement d‘une substance corporelle (urine ou sang) en milieu hospitalier.

« Ce prélèvement servira à constituer la cause des policiers pour des éventuelles accusations de conduite avec capacités affaiblies par une drogue. Il arrive sur une base régulière que des tests pour usage de drogue au volant sont effectués par nos policiers, sur les contrôles routiers. Il faut retenir qu’une personne reconnue coupable fait face aux mêmes conséquences que celle qui échoue l’alcootest, soit la perte du permis de conduire pour un minimum d’un an et un minimum de 1 000 $ d’amende, plus le casier judiciaire et tout ce qui s’en suit », rappelle Claude Doiron.

Savoir et conscience

D’après cette même enquête CAA, les jeunes Canadiens sont nombreux (86 %) à savoir qu’il est important de prévoir d’autres moyens de rentrer à la maison lorsqu’ils consomment de l’alcool, mais ils sont beaucoup moins conscientisés à l’importance d’en faire autant quand ils prennent du cannabis (70 %).

« Les résultats de cette enquête sur les attitudes et perceptions révèlent un manque de sensibilisation », reconnaît Jeff Walker, gestionnaire stratégique principal de la CAA.

« Que du feu »

Bien que la recherche ait démontré le contraire, certains jeunes sont encore portés à penser que le cannabis n’altère en rien leurs facultés de conduite. « On peut penser qu’on n’y verra que du feu mais quand une personne utilise des drogues, il y a des signes qui ne trompent pas », soutient monsieur Doiron.

« Les effets du cannabis et de l’alcool sur la conduite diffèrent peut-être, mais le résultat est le même : les réflexes s’en trouvent ralentis, ce qui risque d’entraîner des accidents, voire des décès », ajoute Jeff Walker.

Cette nouvelle enquête de la CAA repose sur un sondage qui a été mené du 27 novembre au 4 décembre 2019 auprès de plus de 1 517 Canadiens. Un échantillon probabiliste de même taille aurait conduit à une marge d’erreur de ± 2,5 %, 19 fois sur 20.

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