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Nouvelle de 17 h

Le lien entre Pierre Falardeau et Mohammad Ali

Falardeau et Ali: des esprits connectés. (Photomontage)

Le lancement du livre posthume du réalisateur de cinéma et écrivain Pierre Falardeau, « Continuons le combat », hier, à Rimouski, rappelle son intérêt pour les sports de combat en général et pour la boxe en particulier.

C’est ce qui ressort notamment d’une entrevue du journal le soir avec celle qui fut sa conjointe pendant 27 ans, Manon Leriche, et qui est aussi la mère de ses trois enfants, dont le réalisateur, Jules Falardeau, sa sœur Hélène et son frère Jérémie.

« Continuons le combat » est le mémoire de maîtrise de Pierre Falardeau présenté en 1975, à l’Université de Montréal. Ce document porte sur le rituel entourant la lutte sportive au sein de la société québécoise. Il y trace un parallèle entre cette forme de lutte et celle de ceux qui veulent accéder à l’indépendance du Québec.

Un autre côté de Pierre Falardeau. (Photo: cinémathèque du Québec)

Madame Leriche a grandi en banlieue de Montréal, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Son père était scénographe, donc les arts étaient déjà dans la famille, et elle a étudié en communications à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

« Le Steak »

« C’est là que j’ai rencontré Pierre, qui donnait un cours de cinéma. Nous avons réalisé ensemble « Le Steak » (1992), sur le boxeur Gaétan Hart », raconte entre autres madame Leriche, à qui nous faisons remarquer notre étonnement face au fait que Falardeau s’intéressait à la lutte et à la boxe, aux arts de combat, contrairement à l’idée qu’on pourrait se faire d’un intellectuel.

« Pierre a toujours aimé la boxe. Il nous l’a raconté en long et en large. Quand il était petit, il s’est inscrit à des cours et a suivi avec passion la carrière de différents boxeurs. Il avait toujours voulu faire un film sur la boxe. C’est Pierre qui m’a fait lire l’œuvre de Jack London (écrivain américain dont les thèmes de prédilection sont l’aventure et la nature sauvage). Il y a dedans la nouvelle « Un morceau de steak » qui a donné l’idée de base de « Le Steak » », raconte Manon Leriche.

Manon Leriche lors de son départ de Rimouski, vendredi matin. (Photo: courtoisie, Alain Dion)

Et ses idoles?

« Comment résister à Muhammad Ali? Un des plus beaux boxeurs et des plus intelligents; un homme ayant des convictions politiques et étant capable de se dresser seul contre tous! C’est sûr qu’il l’aimait. Il ne l’aimait pas seulement comme boxeur; il l’aimait comme homme », poursuit celle qui se donne comme mission de diffuser les oeuvres de Pierre Falardeau.

« Les Vietnamiens ne sont pas mes ennemis; ils ne m’ont jamais traité de nègre », avait dit Ali, une phrase qu’aurait très bien pu dire Falardeau lui-même. « Oui, c’est exactement le genre de réflexion que Pierre aurait pu avoir. Il l’admirait énormément », reconnaît madame Leriche. « Le Steak » devait au départ être une fiction mais lorsque Falardeau a rencontré Gaétan Hart, il a décidé de consacrer le film à son vécu de boxeur québécois.

Le legs

Mais passons au legs de Pierre Falardeau, décédé le 25 septembre 2009, il y a un peu plus de 10 ans. Un plus large public reconnaît maintenant son héritage. Sa conjointe estime ne même pas en être rendue à la moitié de ce qu’il y a à apprendre et à retenir.

« Depuis le printemps dernier, j’ai été très occupée pour commémorer le décès de Pierre. Une animatrice de radio m’a fait une remarque qui m’est restée en mémoire: « Il est mort depuis 10 ans! Il n’y a plus personne qui en parle! » Je ne suis pas du tout d’accord avec ça! Il y a derrière moi des militants et des gens de tous horizons qui veulent que l’on perpétue la mémoire de Pierre Falardeau. Et même si je n’étais pas là, son œuvre (au sens global) va rester », conclut-elle.

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