Yoan Tardif-Joubert condamné à 18 mois de prison
Au terme d’un jugement bien étoffé de 29 pages, dont la lecture a pris une heure ce vendredi matin au palais de justice de Rimouski, le juge François Huot a imposé une peine de 18 mois de prison à Yoan Tardif-Joubert pour des voies de fait graves.
L’homme de 29 ans avait été acquitté d’une accusation de tentative de meurtre par un jury, mais reconnu coupable de voies de fait graves en assénant sept coups de couteau à la victime lors d’une altercation survenue le 5 août 2018 au domicile de cette dernière. « Comme le juge l’a mentionné. C’est une peine très légère, mais l’imposition de la peine appropriée à chaque cas est l’exercice le plus difficile qui soit dans l’administration de la justice », a mentionné le procureur de la Couronne, Me Luc Cyr, qui réclamait une peine de 3 à 5 ans de pénitencier.
L’avocate de l’accusé, Me Maryse Beaulieu, plaidait plutôt pour une peine de 90 jours de prison purgée de manière discontinue. Elle n’a pas souhaité commenter la décision aux journalistes présents.
Accusé émotif
L’accusé était visiblement très émotif tout au long de la lecture de la décision, s’essuyant régulièrement les yeux. Après l’imposition de la peine, le juge Huot a mentionné avoir pris connaissance d’un document de la Dre Julie Fortin faisant état de l’état psychologique précaire de l’accusé qui pourrait vouloir attenter à ses jours. « Je recommande que monsieur soit amené immédiatement en psychologie à l’hôpital le plus proche pour y subir un examen mental. Je recommande également que sa détention se fasse dans un environnement sécuritaire ».
Par la suite, le juge a demandé à Yohan Tardif-Joubert de le regarder et il s’est adressé directement à lui. « Vous avez un excellent profil. Vous avez fait une gaffe. Je vous prie d’assumer la responsabilité de vos actes et de prendre votre sentence en homme. Vous avez un excellent fond et une famille qui vous soutient. Reprenez-vous en main. Il y a encore plein de belles choses à venir pour vous ».
Tardif-Joubert a demandé au juge s’il y avait moyen d’éviter la prison. La réponse a été négative. La peine comprend également une probation de deux ans, une interdiction de posséder des armes de 10 ans ainsi qu’un prélèvement d’ADN pour analyses génétiques.
Accusé bonasse et naïf
Dans son jugement, le juge Huot a décrit Yoan Tardif-Joubert comme quelqu’un de bonasse manquant de confiance en lui et faisant preuve de naïveté ayant le soutien de sa famille, de son employeur et de ses amis. « Le tribunal le croit quand il dit qu’il n’a jamais eu l’intention de faire de mal à la victime, qu’il a seulement voulu se défendre. Une peine de pénitencier (2 ans) serait nettement excessive dans son cas, mais la prison discontinue est contre-indiqué dans en raison de l’utilisation d’un couteau pour se défendre contre des coups de poing », indique le magistrat, qui signale avoir pris en considération un nombre important de décisions judiciaires dans son processus décisionnel.
Yoan Tardif-Joubert était sans antécédent judiciaire au moment des événements. Il s’est alors rendu au domicile de la victime pour aller chercher sa conjointe. Le propriétaire des lieux et ex-conjoint de la conjointe de l’accusé demande alors à l’accusé de partir. Une dispute éclate et l’accusé tombe au sol. La victime s’installe sur lui. Craignant pour sa sécurité, il assène sept coups de couteau à la victime.