Un vaccin n’est pas la solution
Pour l’heure, on doit compter davantage sur les mesures visant à empêcher la propagation du coronavirus que sur un éventuel vaccin qui permettrait de le combattre.
C’est l’avis du chroniqueur scientifique du journal le soir, David Pelletier, professeur de biologie au Cégep de Rimouski, alors que des nouvelles nous informent que des vaccins sont en développement, notamment comme c’était le cas du réputé magazine Forbes, ce matin. Ce dernier annonçait qu’une entreprise de Seattle est en train de développer un vaccin. Une compagnie québécoise, Médicago est également sur le coup.
« On peut entrevoir la production d’un vaccin, mais ce ne sera pas pour demain. D’une manière générale, c’est quand même encourageant, surtout qu’aux États-Unis, ils sont rendus aux essais cliniques. Les recettes ont été testées avant et séparément sur des animaux de laboratoire. Quand on est rendu à la phase clinique, ça signifie que le projet est assez avancé. Sauf qu’après, il y a d’autres phases avant l’homologation. »
Planification
« Ça peut être long, car on doit respecter une planification. Par exemple, un patient testé doit être revu pour une autre dose après 28 jours. Ensuite, il y a des séances de suivi où on évalue les différents paramètres entre les deux doses et pendant l’année qui suit la seconde dose. Tout ça sur un nombre restreint d’individus, entre 10 et 100 personnes, et ensuite, il y a une autre phase où on doit faire des essais auprès de la population cible, les plus à risques, soit les personnes âgées dans ce cas-ci. Tout ça prend une bonne année ou même deux ans », précise monsieur Pelletier.
Mais donc, à quoi bon si on est au cœur de la crise?
Comment s’en sortir…
« Il faut mettre plus l’accent sur le côté curatif et sur le côté préventif. Un vaccin, c’est un moyen pour prévenir et il y a d’autres moyens pour guérir. Il reste qu’il y a une bonne partie de la population qui va développer des anticorps en ayant été en contact avec le virus. Il y a de l’espoir mais le vaccin n’est pas ce qui permettrait de mettre fin au confinement. Ce qui va permettre de retrouver plus rapidement la normalité, c’est de suivre les directives de confinement et autres », commente David Pelletier.
Moyen préventif
« Un vaccin, c’est un moyen préventif. Il y a des gens qui vont en mourir mais pour la majorité, ce sera asymptomatique ou ce seront quelques symptômes. Ce vaccin, s’il venait au monde dans un an, il servirait à éviter une autre crise. Un vaccin c’est toujours en prévision de… Pourquoi y-a-t-il un vaccin pour la grippe? Parce que nouvelles formes de virus apparaissent chaque année et qu’on veut aider les patients à développer des anticorps. Les virus de la grippe, ils connaissent de fortes mutations et on vient que notre corps ne les reconnaît pas », poursuit notre collaborateur.
« Par exemple, l’an prochain, si le virus réapparaît, on pourra le prévenir sans avoir une crise comme aujourd’hui. D’autant plus que les recettes de ces vaccins sont modifiables pour combattre un virus qui aurait connu une mutation. Au moins, le gros du travail aura été fait. Ça va permettre de limiter les dommages futurs mais à court terme, il faut se rappeler qu’un vaccin, c’est préventif, pour limiter une propagation rapide. Là, on limite la propagation en changeant nos habitudes », note enfin monsieur Pelletier.