Des décisions pour favoriser l’alimentation locale se font attendre
Des écologistes qui veulent encourager la souveraineté alimentaire et qui ont des projets en ce sens s’impatientent du peu de suivi de la Ville de Rimouski à ce sujet.
Deux démarches citoyennes en ce sens ont été effectuées ces dernières semaines.
Des membres de Rimouski en Transition (Martin Poirier, Patricia Posadas, Marie Boirot et Annie Cayouette) et un citoyen du Bic, Jérôme Motard, souhaitent notamment :
-Lancer un appel à la mobilisation des forces vives sur notre territoire;
-S’arrimer au plan de souveraineté alimentaire élaboré par la MRC Rimouski-Neigette;
– Mobiliser les centres jardins pour qu’ils se concentrent sur la production des semis alimentaires;
– Mobiliser une partie des équipes municipales pour distribuer gratuitement des semences, de la terre, du compost, des matériaux pour la fabrication des bacs (issus de l’écocentre);
– Partager les ressources existantes, faire la promotion des techniques de jardinage et faciliter l’échange de savoirs;
– Créer une plateforme numérique pour permettre l’échange des connaissances et de matériel.
La MRC a fait part d’un certain intérêt, selon Martin Poirier, mais la Ville semble se faire tirer l’oreille. La MRC serait aux prises avec des problèmes techniques qui l’empêchent de répondre « présente! »
Le temps presse
« La première de deux interventions est celle de Rimouski en Transition déposée auprès du Conseil des maires de Rimouski-Neigette et la seconde, qui est de mon initiative, a été déposée à la Ville de Rimouski. Nos demandes n’ont toujours pas reçu de réponse officielle », déplore Jérôme Motard.
« Le temps presse car si on pense notamment à la culture maraîchère pour cette année, il faudrait enclencher le tout d’ici un mois. C’est en mai que ça se passe. Moi j’ai déjà commencé dans ma serre », précise monsieur Motard.
Prêter main-forte
« Ce que nous demandons à la Ville, grosso modo, c’est qu’elle mette en place des mesures afin que des employés municipaux puissent prêter main-forte aux citoyens qui veulent faire des potagers ou à ceux qui veulent faire des potagers urbains. Il faut que les procédures en ce sens soient enclenchées pour qu’on puisse également avoir des facilités comme des semis et du compost. L’idée n’est pas de faire des accusations ou des reproches; l’idée est de se mettre à travailler tous ensemble au plus tôt », croit-il aussi.
Sur la patinoire
« On s’explique très mal cette lenteur à réagir de la part de l’administration Parent. Pourquoi l’appareil municipal de Rimouski ne répond-t-il pas rapidement à l’appel des citoyens et des nombreux acteurs sociaux? Pourtant le mot d’ordre concernant l’importance de l’autonomie alimentaire au Québec de notre premier ministre est très clair », poursuit monsieur Motard.
Réponse du maire Parent
La Ville semble avoir besoin de plus de temps pour se faire une idée plus globale et pour développer une stratégie globale. Aussi, il y a peut-être des dossiers plus urgents à régler en cette période de crise.
« Nous avons reçu plusieurs suggestions. Il est important de favoriser l’autonomie alimentaire. Sommes-nous rendus à la création d’un organisme qui aurait comme mandat de faire la promotion de la culture en serre, par exemple. Il est clair que le gouvernement du Québec va changer sa politique sur le prix de l’électricité pour l’utilisation des serres. Je crois qu’il y a effectivement une réflexion à ce sujet qui peut être faite pour produire davantage de fruits et de légumes sur le territoire bas-laurentien », note monsieur Parent.
« Il peut y avoir plus de culture maraîchère et ça devrait être une priorité. Nous analysons les projets et je peux vous assurer que les gens autour de la table du conseil municipal sont majoritairement tous d’accord pour une approche favorisant l’alimentation de proximité. »
À moyen terme
« Nous avons effectivement reçu la communication de monsieur Motard et il y a un préjugé favorable à élaborer une stratégie visant une plus grande autonomie alimentaire. Mais ce ne sont pas des choses qui s’implantent instantanément. Je crois que c’est plus une vision à moyen terme qu’il faut développer et j’ai des échanges là-dessus avec le préfet (Francis Saint-Pierre, de la MRC Rimouski-Neigette) », conclut monsieur Parent.