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Une réponse à la détresse des producteurs agricoles

Kristina Michaud, Gilbert Marquis et Maxime Blanchette-Joncas sur une photo qui remonte à avant le confinement. (Photo: courtoisie)

Deux députés bloquistes de l’Est du Québec confirment une entente avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) du Bas-Saint-Laurent pour permettre l’embauche de deux travailleurs de rang, un à l’Est et l’autre à l’Ouest de la région.

Le représentant de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, et sa collègue députée d’Avignon – La Mitis – Matane – Matapédia, Kristina Michaud, soutiennent avoir posé ce geste parce qu’ils se préoccupent de la santé mentale des producteurs agricoles, durement touchés par différents événements hors de leur contrôle, dont la crise du coronavirus.

Situation de crise

« Avec le soutien financier des deux députés fédéraux ainsi que d’autres partenaires, les travailleurs de rang pourront intervenir auprès des producteurs agricoles en difficulté, particulièrement ceux qui connaissent de la détresse psychologique. Sous la supervision du réseau d’entraide Au cœur des familles agricoles, financé par le ministère de la Santé du Québec, les titulaires s’assureront non seulement de répondre aux situations de crise, mais aussi d’organiser des conférences, des rencontres ou des forums de discussion, et veiller au bon fonctionnement de la ligne d’urgence », explique un communiqué conjoint des deux députés.

« Comme leurs confrères de l’ensemble du Québec, nos producteurs, en grande partie dans le secteur laitier, ont encaissé durement l’impact des accords commerciaux signés successivement avec l’Union européenne, les États-Unis et le Mexique, sans avoir obtenu pleinement compensation. En plus de la pandémie, ils ont subi deux étés successifs de temps très sec, ce qui en a ébranlé plus d’un », rappelle monsieur Blanchette-Joncas.

Se déplacer

Selon Kristina Michaud, les agriculteurs n’ont pas le réflexe de se déplacer pour obtenir de l’aide en santé mentale. « Un producteur sur dix dit avoir eu des pensées suicidaires au cours de la dernière année, c’est non négligeable! Le fait que les travailleurs de rang se rendent auprès des agriculteurs est tout à fait essentiel. Ils sont débordés de travail. Croyez-vous qu’ils vont prendre le temps de se déplacer pour aller voir un psychologue ou un psychiatre? » s’interroge la députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia.

 Au-delà de leurs limites

« Les producteurs sont des passionnés et des travaillants. Ils vont souvent au-dessus de leurs limites et ils tendent à négliger leur bien-être et leur santé mentale. C’est pourquoi permettre à un agriculteur de joindre son travailleur de rang en tout temps, je crois fermement que ça les sécurise », ajoute Kristina Michaud. Pour sa part, le président de l’UPA Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis, accueille avec grande satisfaction cette entente.

« Le travailleur de rang est une clé maitresse pour le soutien de la santé psychologique de nos producteurs et productrices agricoles. Il agit en prévention tout en facilitant les interventions et il brise l’isolement des personnes en situation de détresse. »

L’UPA représente près de 2000 entreprises, soit 94 %, dans les huit MRC de la région.

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