Nouvelle de 18 h > La violence raciale aux USA révolte des Rimouskois
Nouvelle de 18 h

La violence raciale aux USA révolte des Rimouskois

Une manifestation contre la violence raciale aux États-Unis. (Photo: Unsplash photos)

L’épisode de violence raciale qui sévit aux États-Unis à la suite de la mort d’un citoyen de race noire provoquée par une arrestation policière musclée a des échos jusqu’à Rimouski.

Pour mieux traduire cette réalité, le journal le soir a joint à ce sujet l’initiateur et porte-parole de l’organisme Le Cabaret de la Diversité, Lénine Nankassa Boucal, un « entrepreneur social », et l’huissier Pierre Blier, qui se rend régulièrement séjourner dans son condominium en Floride, à West Palm Beach. Monsieur Boucal est aussi le réalisateur d’un film sur l’immigration en région.

Métal du Golfe_VF

Ajoutons que l’affaire George Floyd a aussi provoqué des retombées au Québec, avec notamment une manifestation plus ou moins chaotique tenue à Montréal, hier.

Vraiment déplorable

« C’est vraiment très déplorable ce qui se passe aux USA, mais c’est le fruit de plusieurs siècles de discrimination envers un peuple. Même si ça ne se passe pas dans notre pays, l’affaire a un rayonnement international et il faut s’en préoccuper. Les Québécois ont ressenti cette injustice en ne s’identifiant pas à cet acte de barbarie des forces policières. Des voix se sont élevées au Québec et c’est très bien », dit Lénine Nankassa Boucal.

Lénine Nankassa Boucal (Photo: archives)

« Le racisme au Québec, il existe. Il peut porter plusieurs manteaux, mais il existe, qu’il soit institutionnel ou systémique. Il n’est peut-être pas aussi puant que celui des États-Unis, mais le racisme existe au Québec! Surtout sur le plan systémique, je dirais. Le système dans lequel nous vivons discrimine. Comme l’âgisme ou le sexisme, ou envers les autochtones, il existe une discrimination au point de vue racial. Il faut prendre la société d’assaut et nous sortir de ce système qui n’est pas viable. En ce sens, la réflexion que ça suscite est excellente et fera bouger les élus dans le sens qu’on souhaite », soutient monsieur Boucal.

Indignation planétaire

« À la haine et à l’ignorance, je crois qu’il faut répondre par l’amour et la sensibilisation, afin de contribuer à bâtir un monde meilleur de paix, de tolérance et de mieux vivre ensemble. Je me joins à l’indignation planétaire à la suite de cet acte ignoble et barbare ayant causé la mort d’un Afro-Américain », fait-il aussi valoir.

Le bien-fondé du Cabaret

Pour monsieur Boucal, cet événement vient appuyer le bien-fondé de son action avec le Cabaret de la Diversité.

« Cet incident permet de réaliser l’importance et la pertinence des activités du Cabaret, même à petite échelle. Nous voulons mettre de l’avant l’importance de se rassembler, de se réunir, de sensibiliser les gens au mieux vivre ensemble; de favoriser la diversité. C’est la méconnaissance qui fait mal. D’ailleurs, le thème de cette année était « bâtir ensemble » et traduit des efforts pour favoriser les rapprochements interculturels. Nous avons énormément de messages d’appui pour notre action et de gens qui nous disent merci de faire ce que vous faites. On le réalise plus que jamais. »

Pierre Blier (Photo: courtoisie)

Une fois pour toutes?

Pierre Blier ne craint pas de retourner aux États-Unis, mais espère que cette crise permettra de régler la question du profilage racial appliqué par certaines forces policières.

 « C’est horrible ce qui se passe! On dirait qu’on revient à 60 ans en arrière. Je regardais la vidéo de l’incident et je me disais : il va finir par le tuer! C’est malheureusement ce qui s’est produit. Non, je n’ai pas peur d’y retourner malgré ce climat social malsain. On a de l’expérience et on sait comment réagir. »

Le message

« C’est tellement grave. C’est le message que les manifestants veulent passer : il faut que ça cesse! C’est une crise de plus dans ce domaine et peut-être une crise de trop. La dernière, espérons-le. Il faudrait régler ça une bonne fois pour toutes. Le pire, c’est que ce sont justement des policiers, les représentants de l’ordre public, qui commettent ces gestes alors qu’ils prêtent serment pour protéger leur ville et ses citoyens. L’intégrité est en cause là-dedans. Les autorités fédérales américaines devraient profiter de l’occasion pour appliquer des peines beaucoup plus sévères contre les policiers qui posent de tels actes », conclut monsieur Blier.

Facebook Twitter Reddit