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Nouvelle de 17 h

La Ville essuie des critiques sur l’environnement

Rimouski n’est pas partie prenante du mouvement des maires du Québec pour une relance verte et solidaire
Noémi Bureau-Civil, de Prospérité sans pétrole. (Photo: courtoisie)

La Ville de Rimouski essuie des critiques importantes en matière de préservation de l’environnement et de développement durable, en marge de la relance économique de l’après-COVID-19.

Quinze maires du Québec ont fait parvenir au premier ministre, François Legault, la semaine dernière, une lettre dans laquelle ils demandent que la relance économique soit axée sur l’écologie et la solidarité. Ils souhaitent par exemple que soient favorisés l’achat local et les initiatives d’agriculture urbaine.

Laxisme

« Le maire de Rimouski n’est pas parmi les signataires. Je m’explique mal pourquoi le maire de Matane fait partie de la liste des signataires, mais pas Marc Parent, le maire de la capitale régionale de l’Est du Québec. Je crois que cela démontre un manque flagrant de leadership de Rimouski, un leadership qui s’effrite de jour en jour. Il faut dénoncer le laxisme de ce maire qui ne semble pas pleinement jouer son rôle de leader », dit un ancien résident de Rimouski qui se tient au courant des informations régionales, Pierre-Paul D’Anjou.

Un pas

« Nous on pense que c’est un pas dans la bonne direction d’avoir des maires qui prennent une initiative comme celle-là et qui s’affichent comme signataires. Leurs revendications ne sont pas la panacée, mais ce qui nous surprend et nous déçoit, c’est l’absence de Rimouski de cette démarche. Ce, pendant qu’on est en situation d’urgence climatique et que Rimouski a signé la Déclaration d’urgence climatique. Ça nous surprend beaucoup que le maire de Rimouski n’ait pas ajouté sa voix à celle des autres », commente Noémi Bureau-Civil, porte-parole de Prospérité sans pétrole.

« Souvenons-nous qu’en novembre 2019, les Rimouskoises et Rimouskois se sont rassemblés pour demander des comptes à la Ville, un an après qu’elle ait signé la déclaration d’urgence climatique (DUC). Aucun plan systémique environnemental ou de résilience locale n’a été proposé par la Ville à ce jour », ajoutent les cosignataires d’une lettre acheminée au journal le soir, Guillaume Bazire, Noémi Bureau-Civil, Martin Poirier, Patricia Posadas et Benoit St-Hilaire.

Geste vide

« La signature de la DUC demeure un beau geste vide d’action significative. Bien sûr, il existe certains gestes positifs, comme le compostage (issu tout de même d’une belle action citoyenne), les cinq jardins « libres » récemment ensemencés, l’interdiction des sacs plastiques à utilisation unique. Mais ces actions demeurent des petits pas de mouche alors qu’on parle d’une situation d’urgence climatique qui met notre avenir en péril! », craignent ces militants écologistes.

Pas comme avant

« La pandémie, par exemple, nous a fait réaliser la vulnérabilité à laquelle nos modes de voyage nous exposent, la fragilité de notre souveraineté alimentaire. Tout le monde est d’accord pour dire qu’on ne peut pas recommencer comme avant, car les mêmes causes génèrent les mêmes effets. C’est à cela qu’ont réfléchi les maires signataires », estiment-ils.

Attentes

Le mouvement Prospérité sans pétrole en profite pour rappeler ce qu’il attend de la Ville de Rimouski.

« Ce qu’il faut, c’est un plan d’action global contre le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement qui doit absolument se bâtir avec les citoyens et citoyennes, car leur implication dans ce projet de société est primordiale. La Ville doit aller à la rencontre des Rimouskoises et Rimouskois », poursuit madame Bureau-Civil.

Côté sombre de la relance

Par ailleurs, Prospérité dans pétrole croit qu’il faut être vigilant sur les conditions qui accompagneront la relance économique de l’après crise sanitaire.

« Il est important de faire ressortir que ce sont la sobriété et la décroissance qui doivent à présent être mises de l’avant si l’on aspire à une société soutenable et non pas la perpétuation de la croissance économique qui, peu importe les technologies dites vertes, se fait sur le dos des écosystèmes et des populations déjà vulnérables », déplore Noémi Bureau-Civil.

« Perpétuer le « business as usual » avec un langage marketing utilisant des qualificatifs comme vert, juste et propre, ça ne favorise pas la prise de décision éclairée de la population sur une question aussi existentielle que la viabilité de notre civilisation », estime-t-elle.

Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas obtenu de retour d’appel de la Ville de Rimouski à ce sujet.

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