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Nouvelle de 19 h

Près de 1 200 ménages habitent un logement inadéquat, trop petit ou inabordable

Les députés de Rimouski interviennent en faveur du logement social
Une manifestation pour le droit au logement tenue l’été dernier, à Rimouski, en présence de différents élus. (Photo: courtoisie)

Le sérieux de la crise du logement appréhendée, compliquée encore davantage par la crise du coronavirus, incite les deux députés de Rimouski, provincial et fédéral, à s’impliquer dans le dossier.

Le député de Rimouski à l’Assemblée nationale, Harold LeBel, et son collègue de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, montent au créneau en soutien aux organismes qui réclament davantage de logements sociaux, dont le Comité logement Rimouski-Neigette, qui a tenu une manifestation à Rimouski, cet avant-midi.

Les besoins deviennent de plus en plus criants, particulièrement pour les grands logements (cinq pièces et demie et plus).

« La situation du logement social illustre mieux que n’importe quelle autre le problème du fédéralisme canadien : les besoins sont à Québec, l’argent est à Ottawa… et il y reste! Tout comme dans le secteur de la santé, le gouvernement fédéral conserve les budgets et il les distribue au compte-gouttes dans le seul but d’exposer le plus possible l’unifolié », illustre monsieur Blanchette-Joncas.

Désengagement

« Tout comme dans le réseau de la santé, depuis 1993, Ottawa se désengage du logement social, laissant Québec devant un manque à gagner d’au moins 100 M$ par année. Un comité de l’ONU a même demandé au gouvernement canadien de considérer les problèmes des sans-abris et des mal-logés comme une urgence nationale », ajoute-t-il.

Son collègue à l’Assemblée nationale du Québec, Harold LeBel, déplore que le gouvernement fédéral ferme les yeux sur les particularités du Québec en la matière.

Conditions imposées

« Contrairement aux autres provinces ou territoires, le Québec a échafaudé sa propre stratégie de logement. Malgré cela, le gouvernement fédéral s’entête à imposer ses conditions dans un domaine où Québec se trouve en meilleure posture pour s’entendre avec les municipalités, qui gèrent le tout, au bout du compte », déplore monsieur Lebel.

« Quant au gouvernement de la CAQ, je regrette et je dénonce qu’il n’ait pas eu la vision d’inclure le logement social dans son plan de relance économique. Ce genre d’infrastructure est essentiel dans notre communauté, il faut revoir le financement accordé aux projets de logements sociaux », poursuit le député LeBel.

300 ménages en attente

Dans Rimouski-Neigette, 300 ménages patientent toujours pour accéder à un logement social (plus de 38 000 à travers le Québec). Près de 1200 habitent un appartement inadéquat, trop petit ou inabordable.

« Plus du tiers des locataires consacrent au-delà de 30 % de leur revenu au logement, et presque 15 % doivent y allouer 50 % de leur budget. Soulignons d’autre part qu’après avoir atteint un taux d’inoccupation quasiment jamais vu de 5 % en 2016, la proportion de logements vacants s’établit maintenant à 2,6 % et le Comité logement Rimouski-Neigette s’attend à ce qu’il baisse jusqu’à 2 % cet automne », précise le Comité logement Rimouski-Neigette.

Comité mobilisé

« À quinze jours du 1er juillet, le Comité logement Rimouski-Neigette se mobilise, à l’instar des groupes membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) d’autres régions qui tiennent une série d’actions locales jusqu’à la veille de l’énoncé économique de jeudi, pour demander au gouvernement Legault de faire plus pour mettre fin à la crise du logement », indique Guy Labonté, coordonnateur du Comité logement Rimouski-Neigette.

Plan de relance

Le FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain) et le Comité logement Rimouski-Neigette demandent au gouvernement Legault de profiter de son plan de relance post-pandémie pour financer un grand chantier de logement social, « nécessaire à la sortie de la crise du logement et pour venir en aide aux locataires ayant perdu leur emploi qui s’ajoutent aux milliers qui avaient déjà des besoins urgents. »

Les maires de Rimouski et de Saint-Eugène-de-Ladrière étaient présents à la manifestation, tout comme Harold Lebel, député de Rimouski et porte-parole en Habitation de la 2e opposition.

Seuil d’équilibre

Alors que le taux d’inoccupation à Rimouski est passé cette année sous le seuil d’équilibre de 3 %, la quête d’un logement est semée d’embûches pour plusieurs locataires, selon le Comité, souvent parce que le prix demandé ne correspond pas à leur capacité de payer.

« Déjà, avant la pandémie, selon les données de Statistiques Canada compilées dans le dossier noir logement et pauvreté du FRAPRU, 1200 ménages locataires de Rimouski payaient plus de la moitié de leurs revenus pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels. Avec les pertes d’emplois et la détérioration de la situation économique, ce nombre va augmenter » s’inquiète Guy Labonté.

Ménages en difficulté

« Si tous les logements sociaux annoncés dans les 10 dernières années s’étaient réalisés, on aurait un nombre moins important de ménages locataires en difficulté », remarque monsieur Labonté.

Harold LeBel et Maxime Blanchette-Joncas. (Photo: courtoisie)

« Ça fait deux ans qu’il n’y a pas d’investissements dans le développement de nouveaux logements sociaux. On a l’impression que le logement social ne fait pas partie réellement des préoccupations du gouvernement Legault » commente-t-il.  « Si on veut que les locataires qui ne peuvent pas se loger adéquatement sur le marché privé et ceux qui subissent des pertes de revenus puissent avoir accès au logement social, il faut investir aussi dans un grand chantier de logements sociaux », rappelle le coordonnateur du Comité logement.

D’ailleurs, 26 regroupements québécois et montréalais ont d’ailleurs joint leur voix à celle du FRAPRU pour demander au gouvernement Legault de prévoir les investissements nécessaires au développement d’au moins 10 000 nouveaux logements sociaux et communautaires pour la prochaine année et planifier des investissements pour les cinq années à venir.  

Consensus

Vingt organisations économiques et environnementales ont également porté une demande similaire avec l’Association des groupes de ressources techniques, dont est membre Atena de Rimouski, ainsi que les maires de plusieurs villes qui ont multiplié les interventions sur le sujet ces dernières semaines. Selon le Comité logement et le FRAPRU, le consensus est clair et « il est temps que les investissements gouvernementaux suivent. »

La série d’actions locales se terminera demain à Montréal, avec un rassemblement devant le siège social de la CAQ (Coalition avenir Québec, qui forme le gouvernement majoritaire au Québec).

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