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La crise fait ses premières victimes… et elle risque d’en faire d’autres

Des commerces et un hôtel de Rimouski fermés
Rue Saint-Germain Ouest
Une partie de la rue Saint-Germain Ouest, au centre-ville de Rimouski. (Photo journallesoir.ca, Pierre Michaud)

Les fermetures permanentes ou temporaires de certains commerces annoncées ces derniers jours, en raison de la crise du coronavirus, à Rimouski, laissent présager d’autres jours difficiles pour l’économie locale.

L’Hôtel des Gouverneurs est fermé pour l’été, car la direction considère qu’il est impossible d’assurer la rentabilité de l’établissement dans les conditions actuelles, en raison des contraintes sanitaires liées à la crise du coronavirus, selon une nouvelle diffusée par Radio-Canada la semaine dernière.

La direction du Café Saint-Louis a annoncé sur sa page Facebook qu’elle ne reprendrait pas ses opérations. La boutique de lingerie La Senza a annoncé sa fermeture dans la vitrine de sa boutique du Carrefour Rimouski.

Conclusions

Selon le directeur général de la Chambre de commerce et de l’industrie de Rimouski-Neigette, Jonathan Laterreur, le caractère exceptionnel de la crise ne permet pas de trouver des repères qui permettraient de mieux prévenir ce genre de fermeture.

Trois conclusions s’imposent : -nous sommes dans une période charnière qui n’a pas fini de nous réserver des surprises; -ces fermetures ramènent à l’avant-plan l’importance de l’achat local pour le maintien d’une économie locale en santé; -les mesures de prévention sanitaire coûtent beaucoup de temps et d’argent aux commerçants. La réouverture de la plupart des entreprises date maintenant de trois semaines.

Pointe de l’iceberg

« Que ce soient les spécialistes des affaires ou les autorités gouvernementales, on a bien spécifié qu’il y aurait une vague de fermetures inévitable. On assiste fort malheureusement à un début, à la pointe d’un iceberg. C’est extrêmement inquiétant pour les types d’entreprises qui n’ont pas encore eu de signal de relance, comme les bars. Il y a bien eu un plan de relance pour les hôtels et les restaurants, mais dans le cadre de réglementation proposée actuellement, ce n’est pas rentable. Ça pose de lourdes questions quant à l’avenir de certains commerces qu’on était habitués de fréquenter », estime monsieur Laterreur.

Jonathan Laterreur (Photo: courtoisie)

« On ne peut pas savoir dès maintenant quels seront les impacts de la crise. Elle va avoir des répercussions jusque dans les prochaines années, littéralement. Et encore, on n’a pas vu les effets sur les finances publiques. Nous souhaitons évidemment le meilleur pour l’économie du Québec et l’économie régionale, mais il faut toujours être conscient qu’il va y avoir d’autres fermetures. Cette crise étant très particulière, on n’a pas de référence historique pour savoir ce qui pourrait survenir », poursuit Jonathan Laterreur.

Saison touristique

Mais heureusement, selon monsieur Laterreur, la saison touristique n’est pas tout-à-fait amorcée et permet d’espérer des jours meilleurs.

« On peut souhaiter un engouement du Québec et de toutes les régions pour notre belle région, pour que les gens y trouvent ce qu’ils cherchent pour se reposer et profiter du beau temps, de la nature, du fleuve et de nos attraits. Pour que ça contribue à la relance économique ici, pour que ça plante une graine pour l’avenir. Du positif pourrait naître de tout ça », note-t-il.

« L’achat local demeure une clé vitale, essentielle pour notre économie. Ce sera inscrit en grosses lettres dans notre plan d’action de la prochaine année, au fer rouge, On veut, le plus rapidement possible, améliorer notre système de fidélisation pour propulser l’achat local vers de nouveaux sommets. Nous allons mettre beaucoup d’énergie là-dessus afin non seulement d’obtenir de meilleurs, mais aussi peut être devenir un modèle à suivre pour d’autres régions du Québec », conclut le directeur de la Chambre.

Femme d’affaires

Une femme d’affaires qui a lancé son salon d’esthétique le 2 juin au centre-ville de Rimouski, Michelle Gagnon, croit que la responsabilité d’appliquer les mesures sanitaires imposées par le gouvernement du Québec prend trop de temps et d’argent aux propriétaires de PME.

Michelle Gagnon devant son nouveau commerce. (Photo: courtoisie)

« Dans les conditions actuelles, comme cheffe d’entreprise, je trouve que ce sera difficile d’atteindre la rentabilité. C’est un gros défi. Je parle pour moi, mais le nombre de clientes que je peux voir chaque jour a diminué beaucoup en raison des contraintes. C’est énorme comme difficulté. Il y a toutes les questions à poser à la cliente, avant et après, et toute la désinfection à faire. Sans compter, tout le matériel de protection qu’il faut acheter et utiliser. »

« Je suis très contente de retrouver mes clientes, mais je m’attendais à un engouement, que les clientes se feraient nombreuses, mais non, plusieurs d’entre elles semblent avoir toujours des craintes quant à la propagation du virus. Je pense qu’on sent ça ailleurs, aussi. C’est achalandé, mais on a beaucoup de travail à faire pour atteindre une véritable vitesse de croisière », croit madame Gagnon.

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