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Nouvelle de 17 h

Des excréments retrouvés sur des terrains privés

C’était rendu « le bordel » à la pointe aux Anglais!
Une photo qui donne une idée de la prise d’assaut dont a fait l’objet la pointe aux Anglais par des vacanciers, l’an dernier. (Photo: courtoisie)

Le maire de Rimouski, Marc Parent, précise les raisons qui ont incité le conseil municipal à faire preuve de fermeté dans des décisions concernant la paix et le bon ordre, hier soir, lors d’une assemblée spéciale.

Deux décisions, une concernant les plages du Rocher-Blanc et de la Pointe-aux-Anglais, au Bic (chemin du Golf), et une autre concernant la pratique du dek hockey dans un secteur du centre-ville, ont été prises pour protéger l’environnement et sauvegarder la quiétude des citoyens.

La publication du compte-rendu de l’assemblée du conseil dans nos pages, hier soir, a fait vivement réagir plusieurs citoyens sur notre page Facebook, dont certains estiment que le conseil municipal accorde trop d’importance à ceux qui se plaignent face à de la nouveauté ou a de l’inédit.  

Invités à réagir aux critiques, le maire, Marc Parent, et la conseillère du Bic, Virginie Proulx, en ont long à raconter sur le sujet et pas seulement sur les « quelques citoyens » qui se seraient plaints dans ces deux dossiers.

Les faits constatés par des citoyens et par des élus –certains ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête- viennent confirmer la nécessité d’intervenir au Bic, a appris le journal le soir.

Les véhicules d’urgence ne pouvaient plus passer. (Photo: courtoisie)

« Il fallait éviter que ça dégénère »

« C’était vraiment rendu une question de sécurité publique et honnêtement, je pense que c’est important d’identifier des problématiques rapidement, ce qu’on a fait en posant des actions pour s’assurer que ça ne dégénère pas. Si on regarde la réalité en ce qui concerne la pointe aux Anglais et la crête du Bic, il faut bien réaliser ce à quoi on faisait face. À partir de la mi-juin, alors qu’il y avait très peu de précipitations de pluie, des gens s’installaient, au bord du fleuve, pour faire des feux. On a vu dans certains cas des feux qui étaient faits à partir de branches d’arbre arrachées et cassées, mais encore rattachées au tronc de l’arbre. Imaginez les risques de propagation qui étaient énormes! », lance monsieur Parent.

Salubrité et sécurité

« Il y avait aussi des questions de salubrité qui entraient en ligne de compte. On a retrouvé des excréments humains sur des terrains privés. J’aimerais dire aux gens qui se plaignent que nous sommes trop sévères : quel serait votre degré de tolérance si quelqu’un venait sur votre terrain commencer à déféquer? Je défie quelque citoyen que ce soit de nous dire qu’il accepterait une telle chose. Personne ne peut accepter ce genre de choses. Je pense que c’était tout-à-fait normal qu’on réagisse, et on l’a fait de façon appropriée. C’est important parce qu’on veut maintenir l’accès à ces sites au plus grand nombre. »

« On n’a pas interdit les accès; on a réalisé des stationnements qui vont permettre également aux véhicules d’urgence de pouvoir circuler et desservir des résidents. Il y avait tellement de monde et de problèmes de circulation dans des chemins étroits que ça posait des problèmes de sécurité publique. On prend des actions qui permettent de mieux encadrer les activités, mais on limite les comportements répugnants », poursuit monsieur le maire.

Tolérance

On pourrait ajouter que la Ville voulait éviter de se retrouver avec un problème de la taille de celui vécu par les gens de Gaspé, où des campeurs « sauvages » faisaient régner leur loi plus tôt cet été.

Selon monsieur Parent, la Ville fait aussi preuve de tolérance, par exemple envers les caravanes motorisées qui sont de passage et s’installent temporairement sur des lieux comme le quai de Pointe-au-Père. « Le moment venu, lorsque les terrains de camping auront plus de place, nous serons progressivement moins tolérants. Il faut dire aussi que le va-et-vient est bien géré par le Site historique maritime de la Pointe-au-Père et que les visiteurs ne laissent pas de déchets derrière eux. »

Le mot se passait sur les réseaux sociaux

Selon la conseillère Proulx, des citoyens du Bic préoccupés et des efforts de celle-ci ont permis d’obtenir la collaboration de la direction générale et du conseil municipal.

« Nous avons écouté les demandes des citoyens. Je suis absolument satisfaite de la décision de la Ville. Je peux comprendre que certains citoyens s’interrogent, mais il y a plein de citoyens qui sont contents, aujourd’hui. On peut maintenant se rendre dans un endroit dégagé, où la nature est belle et où il y a de l’espace. C’est certain qu’il y avait des questions de sécurité en jeu. Toute la pointe aux Anglais aurait pu passer au feu cet été et il n’y avait même pas de possibilité de passer un camion de pompiers de la manière dont les autos étaient stationnées. Des gens ne pouvaient même plus sortir de chez eux », révèle madame Proulx.

« Il fallait agir rapidement pour le plus urgent et plus tard, on pourrait regarder pour apporter encore des améliorations au secteur. On a vu ce qui s’est passé en Gaspésie. C’était rendu que des gens indiquaient sur Facebook que sur ce site, on pouvait camper gratuitement. Des gens de partout au Québec débarquaient ici. Ça aurait pu dégénérer », estime madame Proulx.

Dek hockey

Par ailleurs, des critiques ont aussi été émises concernant la décision de la Ville d’interdire dorénavant l’aménagement d’une surface sportive dans un secteur du centre-ville, alors qu’une surface de dek hockey vient d’être construite sur le toit d’un édifice de la rue Tessier. On trouve que la Ville a la gâchette facile lorsqu’il y a de nouvelles activités qui perturbent la quiétude de certains résidents.

Deux conseillers, Jennifer Murray, de Saint-Germain, et Jocelyn Pelletier, de Saint-Robert, ont indiqué avoir reçu de nombreuses plaintes sur le bruit causé par l’activité dans et autour de la surface extérieure.

« Nous avons été tolérants, puisque nous n’avons pas obligé la fermeture de la surface de dek hockey; nous avons seulement fait en sorte d’éviter que ça se reproduise », dit Marc Parent.

Les plaintes étaient fondées, soutiennent les élus, et elle touchait même deux districts, ce qui est rare et donne une idée de l’ampleur du problème.

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