Nouvelle de 17 h > L’accès à la culture et aux loisirs pour les familles démunies est perturbé
Nouvelle de 17 h

L’accès à la culture et aux loisirs pour les familles démunies est perturbé

Le Complexe sportif Desjardins (Photo journallelesoir.ca)

L’organisme de défense des droits des personnes à faible revenu Action populaire Rimouski-Neigette se préoccupe vivement de la suspension du programme Accès-Loisirs de la Ville de Rimouski.

« La Ville et ses partenaires du programme Accès-Loisirs ont dû suspendre le programme en raison des contraintes sanitaires liées à la crise du coronavirus. C’est une conséquence de la pandémie. Il y a beaucoup de clubs sportifs et d’organismes culturels qui ont eu un printemps difficile. La distanciation fait en sorte qu’on a moins de place pour accueillir les inscrits », croit Michel Dubé, le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette.

« Ce qui me rassure, cependant, c’est que j’ai appris que les fonctionnaires de Rimouski travaillent à trouver des solutions. Le programme Accès-Loisirs permet habituellement à des personnes, à des familles et à leurs enfants de profiter d’un accès gratuit à des clubs sportifs ou à des organismes culturels (gymnases, piscines, etc). Déjà que l’offre était limitée, la pandémie et la distanciation physique ont posé beaucoup de difficultés. Il y a beaucoup de trucs, mais il en manque », estime monsieur Dubé.

Incertitudes

« À travers les incertitudes, il y a, pour les organismes qui ont des difficultés financières, le fait que c’est plus intéressant d’avoir des personnes qui paient le plein montant d’inscription. Avec le programme, mettons qu’il y avait 12 places dans une activité donnée, on enregistrait 10 inscriptions conventionnelles, et on conservait deux places pour des personnes ou des familles en situation de pauvreté. Une option que je considérais super bonne pour ceux que nous défendons. Là, ce qui me dérange, cet automne, c’est que le programme est suspendu et touche plusieurs personnes », poursuit-il.

Michel Dubé (Photo: Pierre Chassé, Capture écran Youtube)

En diminution

« Ce sont des personnes âgées, des familles et des enfants qui sont privés de ces activités cet automne. On espère qu’à l’hiver, ça va revenir sous sa forme habituelle ou dans une nouvelle formule. La Ville essaie de trouver des solutions. Par exemple, il y a la Fondation Bon Départ (de Canadian Tire) qui peut payer des places pour des jeunes issus de ménages à faible revenu. Mais pour des places gratuites, où les clubs ne reçoivent pas de paiement en compensation, ça risque de diminuer », estime Michel Dubé.

« Ça va de places gratuites à la piscine, au cours de peinture, en passant par des cours de musique. Ce ne sont pas que des activités sportives, mais aussi des activités culturelles dont les gens sont privés. On peut penser qu’il y a environ une cinquantaine de personnes qui en ont profité l’an dernier », confirme-t-il.

Sous le seuil de la pauvreté

Selon monsieur Dubé, il y a, dans Rimouski-Neigette, 6 210 ménages et individus qui vivent sous le seuil de la pauvreté, lequel est à 18 000 $ de revenus par année pour un individu et de 36 000 $ pour une famille de quatre.

La Ville recherche des solutions

À la Ville de Rimouski, une responsable des communications, Sarah Leblond, confirme que des fonctionnaires sont au travail pour trouver des solutions qui devraient être dévoilées dans les prochains jours, sinon dans les prochaines semaines.

« C’est « plate » »

« La Ville pourrait s’entendre avec la Maison des Familles pour identifier des familles qui sont vraiment vulnérables. On accorderait le peu de places disponibles à ces familles qui sont recommandés par des organismes. C’est un impact de plus de la COVID-19 sur des familles à faible revenu qui, dans le même ordre d’idées, sont aussi victimes de la réduction des activités parascolaires. Se retrouvera-t-on avec des enfants qui n’auront pas le droit de jouer cet automne? C’est plate pour le développement de ces enfants et pour le maintien en forme des personnes aînées », déplore monsieur Dubé.

« Je croyais que la Ville avait décidé de suspendre le programme, point à la ligne, mais ce n’est pas ça. Je suis heureux qu’on recherche des solutions, mais en bout de la ligne, il y aura eu moins d’activités proposées et ça, c’est vraiment dommage », confie enfin Michel Dubé.

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