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«Les Rose» : film-événement sur la crise d’octobre ‘70

Jacques Rose et Felix Rose. (Photo: courtoisie production)

Les cinéphiles rimouskois passionnés d’histoire ne voudront certainement pas manquer la projection du film « Les Rose » à Rimouski, dans les prochains jours, et deux fois plutôt qu’une!

Le Cinéma Lido diffusera l’œuvre de Felix Rose, fils de Paul Rose, du 4 au 10 septembre, mais aussi, le réalisateur sera présent lors de quatre projections organisées par la coopérative d’arts visuels Paraloeil, en après-midi et en soirée, les 6 et 8 octobre.

Les projections chez Paraloeil sont organisées avec la collaboration d’un ami de la famille Rose, le Rimouskois Jacques Bérubé, personnalité culturelle et co-scénariste d’un autre film portant sur cette époque, « La Maison du Pêcheur », réalisé par Alain Chartrand et sorti en 2013.

Paul et Jacques Rose à l’époque du FLQ. (Photo: production)

Voici essentiellement ce que raconte le film :

En octobre 1970, des membres du Front de libération du Québec enlèvent le ministre Pierre Laporte, déclenchant une crise sans précédent au Québec. Cinquante ans plus tard, Félix Rose tente de comprendre ce qui a pu mener son père et son oncle à commettre de tels actes. Grâce aux confidences de son oncle Jacques, qui accepte pour la première fois de s’exprimer sur le sujet, et aux traces précieuses laissées par son père Paul, il fait revivre la richesse de l’héritage d’une famille ouvrière québécoise et redonne à la crise d’octobre sa dimension sociale.

Fruit de dix ans de recherche, «Les Rose » permet de faire revivre des moments et des personnages que l’on ne connaissait que par quelques clichés, et laisse entrevoir le blocage social vécu par une jeunesse révoltée et les bouleversements qui s’ensuivirent.

« J’ai été soufflé! »

Monsieur Bérubé a pu assister à la grande première du film, dans le cadre du festival de films d’auteur Les Percéides, à Grande-Rivière, le 14 août.

« Je vais animer la rencontre avec le réalisateur chez Paraloeil, parce que je connais bien le sujet, je connais l’homme, je connaissais très bien son père. La première fois que j’ai vu Felix, il était bébé, alors, on se connaît depuis longtemps. Je sais qu’il travaille là-dessus depuis longtemps et je lui ai refilé des informations et je l’ai mis en lien avec plein de personnes. Il a confirmé qu’il viendrait à Rimouski », explique-t-il.

Jacques Bérubé avec Paul Rose, sur le plateau de « La Maison du pêcheur » sorti en 2013. (Photo: courtoisie, Jacques Bérubé)

« La première se passait dans un ciné-parc de Grande-Rivière pour les raisons sanitaires qu’on connaît. C’était la première fois de ma vie que j’entendais une ovation de klaxons! Il y avait l’équivalent de 450 personnes. Quand j’ai vu le film, je dois dire que j’ai été carrément soufflé. Je savais que ce serait un bon film, mais avec sa qualité et son contenu, j’irais jusqu’à dire que c’est un documentaire presque parfait. C’est un sujet très sensible, tourné par le fils de Paul Rose, qui a quand même su garder son sens critique. On n’y fait pas une espèce d’apologie de leurs gestes (comme membres du FLQ) », commente monsieur Bérubé.

Page d’histoire

« Pour moi, c’est carrément une page d’histoire et un film qu’il faut voir. Ça ne justifie rien, ça explique en montrant le contexte. Mais c’est bien un film sur la famille de Jacques et Paul Rose, pas un film sur les événements d’octobre 1970, dans lesquels ils ont été tout de même impliqués au premier plan », ajoute Jacques Bérubé.

Ce dernier se dit notamment marqué par les confidences de Jacques Rose, toujours vivant, par les événements entourant le procès de 1971 qui a amené à changer les lois discriminatoires contre les femmes et par la présence en une entrevue de Jacques Lanctôt, membre de l’autre cellule du FLQ, celle qui avait enlevé le chargé d’affaires britannique James Cross.

Critiques

Histoire de faire contrepoids à la publicité entourant le film et de mettre des bémols, notons que la plupart des critiques sont bonnes pour le film, sauf celle du chroniqueur de La Presse, Marc Cassivi, qui s’est montré des plus sévères. Il estime que l’auteur a un peu détourné la réalité, au profit d’un portait complaisant de son père et de sa famille.

« Il faut prendre « Les Rose » pour ce qu’il est, c’est-à-dire le portrait intimiste et éclairant d’une famille et la vision romantique et idéalisée de la cellule Chénier, de la part d’un documentariste qui n’a pas de distance vis-à-vis de son sujet », écrit-il notamment.

Ci-dessous la bande-annonce du film :

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