COVID-19 > 75% de la population, dont le Bas-Saint-Laurent, maintenant en alerte jaune
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75% de la population, dont le Bas-Saint-Laurent, maintenant en alerte jaune

Le premier ministre Legault lors de son point de presse aujourd’hui. (Photo: capture d’écran Facebook)

Le premier ministre du Québec, François Legault, vient de confirmer que la région du Bas-Saint-Laurent fait désormais partie de celles, au Québec, dont le niveau d’alerte face à la propagation de la COVID-19 est relevé d’un cran.

Ce niveau d’alerte implanté par le gouvernement la semaine dernière compte quatre échelons : vert, jaune, oranger et rouge. En passant du vert au jaune, le Bas-Saint-Laurent se voit imposer de nouvelles restrictions.

Le premier ministre a pris un ton solennel dès le départ, dans son point de presse de 13 h, affirmant qu’il voulait s’adresser à tous les Québécois, de toutes les régions, jeunes et vieux.

« Depuis quelques semaines, le nombre de cas s’est accéléré dans plusieurs régions du Québec. Nous avons maintenant huit régions qui passent au jaune, soit le stade de pré-alerte : Montréal, Québec, Laval, Montérégie, Estrie, Outaouais, Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent. Huit régions, c’est beaucoup. On constate depuis quelques semaines, qu’à la suite de rencontres de famille ou d’amis, le virus se propage, trop. Je suis très inquiet de la situation et de la tendance qu’on voit en ce moment », affirme monsieur Legault.

« Si le virus continue de se propager à ce rythme, on risque d’avoir des personnes qui vont occuper des lits d’hôpitaux et éventuellement, en mourir. On risque d’engorger les hôpitaux; des personnes vont voir leur chirurgie reportée. On commence à voir des cas dans les écoles. On est obligé de fermer des classes. Si ça continue, de plus en plus d’enfants ne pourront plus aller à l’école. Ça, c’est une des pires affaires qu’on peut imaginer. Et si le virus continue de se propager, il y a des risques que l’on doive fermer des entreprises », soutient François Legault.

Pensez aux autres

« Il y aura des pères et des mères de famille qui perdront leur gagne-pain, La situation est inquiétante. Il faut qu’on réagisse maintenant. C’est la responsabilité de chaque Québécois d’être solidaire. Je demande à chacun de penser à ceux qui sont vulnérables, à ceux qui attendent une chirurgie. Pensez à ceux qui travaillent dans le milieu de la santé. Pensez aux enfants, aux familles. C’est le temps de penser aux autres. Je demande à tous de limiter les rencontres, incluant dans les maisons. Ce n’est pas le temps de faire des partys. Vous pouvez vous réunir quelques uns, mais soyez prudent, gardez vos distance et portez un masque », renchérit le premier ministre.

« Je comprends que ce n’est pas facile et que ça fait six mois qu’on vit avec la crise. Il y a des gens qui ont hâte à ce qu’on revienne à la normale, mais le virus est toujours là. Il y a des augmentations un peu partout. On est tous en guerre contre le virus et il y a un vrai risque de seconde vague de contamination. Il y a un vrai risque qu’il y ait une vague assez forte pour qu’on doive recommencer à confiner les Québécois. On ne veut pas ça. On compte sur vous svp. Pensez aux autres. On est capable de passer au travers ensemble, mais il faut agir maintenant », affirme monsieur Legault.

300 nouveaux cas

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a mentionné que 300 nouveaux cas se sont ajoutés, hier. « Pourquoi on est si inquiet? Parce qu’il y a eu une augmentation des hospitalisations et parce que ça va avoir un impact sur le système de la santé. Nous avons un réseau fragile. On doit prendre du personnel qui prodiguait des soins pour faire passer des tests. Il ne faut pas attendre de le voir affaibli pour réagir. On va annoncer des mesures supplémentaires parce qu’on ne peut pas continuer de mettre de la pression sur notre système. »

« C’est un problème de contamination communautaire. Ce sont nos proches et nos familles qui sont menacées. Les partys privés, c’est notre plus gros problème. La garde baisse, on se rapproche à moins de deux mètres, on retire son masque. Puis, un des participants retourne chez lui et va contaminer pas deux, pas trois mais peut-être 10 personnes », a-t-il aussi dit.

De 17 personnes à 31 cas

En Montérégie, il y a eu un souper de 17 personnes. En raison de ce souper, on a 31 cas associés à ce rassemblement. « On va devoir faire le dépistage de 330 clients qui sont inscrits au registre du restaurant. Imaginez ce que ça représente comme travail de contacter tous ces gens. Malheureusement, il y a de gens qui ne veulent même pas répondre aux appels. Il y a eu un pique-nique au Mont-Saint-Bruno qui a causé cinq cas. Si les gens ne comprennent pas ce genre d’exemple, ils ne comprendront jamais », a révélé monsieur Dubé.

Plus d’interventions policières

« Au Bas-Saint-Laurent, il y a eu des fêtes privées, des épluchettes de blé d’inde, qui ont causé plusieurs cas positifs. Nous avons eu plus de 30 cas dans les 48 dernières heures à cause de ça. L’avertissement de pré-alerte, ça veut dire qu’il y aura plus d’interventions policières. Il y aura plus d’inspections. Nous allons faire un dépistage plus ciblé. Nous annonçons maintenant qu’on va interdire de vendre de la nourriture à minuit, dans les bars. La raison? Les gens se croient plus intelligents que les règles. Ils se disent : « On va pouvoir continuer de vendre de l’alcool en ajoutant des mc croquettes. » Ça ne marche pas comme ça. Nous allons faire un contrôle plus serré de l’achalandage dans certains milieux », a commenté monsieur Dubé.

75% du Québec

Ce dernier a ajouté : « Les huit zones qui sont maintenant dans le jaune représentent 75 % de la population. Elles le sont principalement à cause d’individus qui ne sont pas responsables. »

Après le jaune, c’est l’orange et monsieur Dubé a prévenu que le nombre de personnes dans des événements publics pourrait être restreint. On pourrait aussi interdire les visites dans les résidences privées. On pourrait aussi devoir fermer les bars et il y aurait des restrictions dans les restaurants. On devrait se limiter aux commandes préparées (« take out »). « Quelques régions sont très proches de la zone orange », a-t-il prévenu.

Le directeur national de la Santé publique, Horacio Arruda a aussi fait valoir sa grande inquiétude. « On a gagné notre liberté à prix fort. Il faut « réaplatir » la courbe. Je vous supplie de collaborer avec la Santé publique. C’est une question de vie et de mort et une question de liberté. Il faut freiner la chaîne de transmission. »

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