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L’usine de Bombardier à La Pocatière est en péril selon La Fédération de l’industrie manufacturière

(Photo: site Internet, Bombardier)

La Fédération de l’industrie manufacturière, affiliée à la centrale CSN (FIM-CSN), estime que le premier ministre François Legault pourrait jouer un rôle majeur pour favoriser le maintien et le développement de l’expertise québécoise dans les véhicules électriques dédiés au transport en commun, comme ceux de Bombardier à La Pocatière ou d’Alstom à Sorel, et de leurs nombreux fournisseurs québécois.

Selon le Syndicat, sans action concrète du gouvernement, comme avec le prolongement du contrat des métros Azur pour Montréal, l’avenir de l’usine de La Pocatière est compromis.

Métal du Golfe_VF

« Le discours du premier ministre Legault est très favorable au Made in Québec, mais il faut maintenant prendre des moyens concrets pour favoriser le plus possible les retombées locales des nombreux contrats de transport en commun qui sont prévus au Québec dans un avenir rapproché. Sans nouveaux contrats locaux, l’usine de La Pocatière et l’ensemble de cette industriesont menacées à court terme », soutient Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Ce dernier rappelle que les prolongements du REM (Réseau électrique métropolitain) et du métro de Montréal de même que les projets de tramways sont autant d’occasions de consolider la position du Québec dans ce secteur d’avenir.

« Assurer une continuité de contrats aux entreprises d’ici va permettre la poursuite de l’innovation locale. Cela permettra aussi de demeurer en place malgré la vague actuelle de protectionnisme lié à la COVID-19. L’usine de La Pocatière doit pouvoir continuer ses activités, même si elle passera bientôt sous le giron d’Alstom. »

25 % et plus de contenu local

Il faut donc s’assurer, croient les syndiqués, des réelles retombées locales de tous ces contrats publics à venir. Les États-Unis, par exemple, n’hésitent pas à exiger 70 % de contenu local pour ce type de contrats. Pour la ville de Québec, le ministère des Transports a exigé, le 26 février dernier, que l’assemblage et 25 % du contenu des futurs tramways soit canadiens.

« Cette façon de faire doit devenir la norme à l’avenir pour éviter les erreurs comme celle du REM qui sera construit en Inde », insiste Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN.

On pourrait même aller plus loin. Une autre approche, validée par les experts de la récente étude de Propulsion Québec, consiste en effet à ajouter une 2e tranche de 25 % de contenu local ou européen dans les appels d’offres publics. La FIM–CSN estime que cette idée mérite d’être analysée par les experts du gouvernement.

Contrat du métro de Montréal

Le premier pas pour permettre de continuer les activités à La Pocatière passe cependant par Montréal, puisque tous les autres contrats n’arriveront pas très rapidement.

« Le prolongement du contrat Azur pour le métro de Montréal est essentiel pour éviter de nombreuses pertes d’emplois chez Bombardier dans les prochains mois », soutien Claude Michaud. Ce dernier fait valoir que le remplacement des derniers MR-73 et le prolongement des lignes bleue et orange justifie l’achat de plus de métros Azur. Bombardier précise d’ailleurs que ceux-ci contiennent  85 % de contenu local.

« Des fournisseurs de toute la région comptent sur l’usine de La Pocatière », renchérit Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Certes, des métros neufs coûteront beaucoup moins cher en entretien et permettront de maximiser la fréquence de passage à l’heure de pointe. Cependant, le gouvernement du Québec doit donner un appui extraordinaire à la Société de transport de Montréal (STM), car celle-ci n’est pas dans une bonne situation financière en raison de la pandémie et ne peut pas compléter le renouvellement de sa flotte immédiatement », ajoute Louis Bégin.

Accélération des contrats

Toujours dans un souci de conserver l’expertise de l’industrie québécoise, la FIM–CSN souhaite également que les contrats pour des projets de transport en commun prévus dans plusieurs villes (Gatineau, Montréal, Québec, Longueuil, Laval) soient mis en chantier le plus tôt possible.

« Le nouveau projet de loi pour la relance économique de la ministre Lebel doit réserver une place spéciale au transport en commun, qui fait consensus au Québec », souligne Louis Bégin. Sans cette accélération des mises en chantier, les contrats pourraient prendre quelques années de plus à se concrétiser.

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