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La région a besoin de cohésion et de solidarité, selon deux préfets

Le préfet de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre, qui s’est prononcé sur le sujet, lundi, et le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, qui réagit aujourd’hui. (Photos: archives)

Les préfets de la MRC Rimouski-Neigette, Francis Saint-Pierre, et de la MRC de la Rivière-du-Loup, Michel Lagacé, ne sont pas favorables à une approche de niveau d’alerte par MRC, en ce qui a trait à l’échelle d’alerte du gouvernement pour la propagation de la COVID-19.

À une nuance près dans le cas de monsieur Lagacé, qui rappelle que la MRC de la Matanie est un cas un peu à part, qui semble relever davantage de la Gaspésie dans l’esprit de certains et qui présente un profil sociodémographique un peu différent des Municipalités régionales de comté situées dans l’Ouest du territoire.

Les deux préfets sont préoccupés par la contamination de la COVID-19, pour la santé de leurs populations, mais aussi pour la santé économique de leur MRC.

À deux mètres… sous terre

« Pour la santé de nos concitoyens, la contamination est encore plus importante que lors de la première vague. À cet égard, je maintiens que le respect des mesures sanitaires est très important. Pour le reste, je comprends que ce sont de grands sacrifices qu’on nous demande, comme de demeurer autant que possible à la maison pendant les 28 prochains jours, mais c’est une question de choix. Un choix entre garder les deux mètres de distance ou se retrouver deux mètres sous terre », affirme monsieur Saint-Pierre.

L’économie

« L’image est forte, mais c’est un peu ça. Pour l’aspect économique, je suis préoccupé aussi, mais je rappelle qu’il y a des efforts consacrés par la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) pour appuyer les entrepreneurs qui tentent de traverser la crise (qui dessert la MRC en plus de la ville). On administre les programmes du gouvernement du Québec destinés aux entrepreneurs. Il nous reste des sommes d’argent pour intervenir. Je me demande si tous les gens d’affaires vont pouvoir passer à travers, mais je me dis que s’il y a un effort collectif, si on réussit à réduire la courbe de contagion, l’économie pourrait bien repartir. La situation économique varie beaucoup d’une entreprise à l’autre. Si on fait nos efforts maintenant, on pourrait sauver la prochaine année », ajoute monsieur Saint-Pierre.

Le niveau d’alerte

« Je ne crois pas qu’on devrait scinder les MRC du Bas-Saint-Laurent pour le niveau d’alerte. Le risque est beaucoup trop grand. Si on n’avait pas de cas à Rimouski, j’aurais pu être tenté d’être d’accord, mais il faut le voir d’un point de vue plus global. Les gens se déplacent beaucoup sur le territoire du Bas-Saint-Laurent. J’estime aussi que ça apporterait un faux sentiment de sécurité à nos citoyens », mentionne-t-il.

Les manifestations

Le journal a aussi demandé aux deux préfets ce qu’ils pensent des manifestations. « La personne la plus incrédule par rapport à la pandémie, le président des États-Unis, a été testé positif. Alors les gens qui doutent devraient arrêter de douter. À la base, l’objectif a toujours été de permettre au réseau de la santé de ne pas devoir absorber ce surplus de patients pour ne pas avoir à faire des choix déchirants. On ne le dit pas assez. Il y a beaucoup de gens qui sont sérieusement malades », répond Francis Saint-Pierre.

Campagne d’information

« Nous sommes très préoccupés, au point où la semaine dernière, la MRC de Rivière-du-Loup a mis sur pied une campagne de sensibilisation dans différents médias. Nous avons de l’inquiétude, mais nous savons par différents moyens que nos citoyens répondent à nos attentes. C’est-à-dire qu’on réalise que les gens font de plus en plus attention. Sur le plan économique, quand nous étions au « vert », c’était un bonheur, quand ça a viré au jaune, source d’inquiétude et dans l’orange, c’est clair que ça basculer d’un côté comme de l’autre assez rapidement », croit Michel Lagacé.

Ça voyage beaucoup!

« Si on demande aux gens de respecter les règles sanitaires, c’est pour préserver notre santé économique et nos commerces, dont les restaurants. Je ne crois pas qu’on doive séparer la région par MRC. Les gens voyagent d’un bord à l’autre dans toute la région. Quand la dernière vague d’éclosions a commencé dans le Kamouraska, ça s’est déplacé rapidement vers Rivière-du-Loup et Rimouski. Je peux comprendre qu’il y aurait des différences cependant entre la Matanie et le reste du Bas-Saint-Laurent, mais si on parle de deux MRC côte à côte, pas vraiment. Je ne crois pas que ce serait intéressant. Je pense que ça pourrait causer un faux sentiment de sécurité. En plus, on semble avoir sensiblement les mêmes statistiques entre Rivière-du-Loup et Rimouski-Neigette », fait savoir Michel Lagacé.

« On a besoin de solidarité »

« Jusqu’à la fin août, il y a bien des gens qui croyaient qu’on était à l’abri, mais la COVID-19 nous attendait au coin de la rue. Il faut faire bien attention. Si certains pensent qu’il ne nous arrivera rien, dans les faits, ce n’est pas le cas, alors que les choses pourraient s’aggraver dans la portion Ouest du territoire. Il faut se fier à la Santé publique qui va nous donner la couleur appropriée. Pour ce qui est des manifestations, je crois qu’aujourd’hui, au Québec, on a besoin de cohésion et d’une solidarité unanime, non pas de personnes qui se réfugient sous le couvert de la liberté. Si on ne pose pas les gestes appropriés, on peut transmettre la COVI-19 à quelqu’un qu’on ne connaît pas, mais aussi à quelqu’un qu’on connaît qu’on peut la transmettre », explique enfin Michel Lagacé.

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