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Nouvelle de 18 h

Le coroner enquêtera sur le décès de Joyce Echaquan

Des participants à la manifestation en mémoire de Joyce Echaquan, hier, à Rimouski. (Photo: Facebook-Patricia Posadas)

Le gouvernement du Québec confirme qu’une enquête du coroner aura lieu sur le décès de Joyce Echaquan.

La coroner en chef du Québec, Me Pascale Descary, annonce qu’elle a pris acte de la requête de la ministre de la Sécurité publique, madame Geneviève Guilbault, lui demandant, en vertu de l’article 106 de la Loi sur la recherche des causes et circonstances des décès, d’ordonner une enquête publique concernant le décès de Joyce Echaquan, survenu à l’hôpital de Joliette le 28 septembre dernier.

Le décès de madame Echaquan a causé beaucoup d’émoi aux quatre coins du Québec, en raison du fait qu’elle a filmé ses derniers moments, lors desquels on a entendu des membres du personnel de la santé émettre des propos racistes et désobligeants à son endroit. Une infirmière a été congédiée, ainsi qu’une aide-soignante. Des manifestations se sont tenues aux quatre coins du Québec, hier, dont une à Rimouski, pour dénoncer le traitement dont elle a été victime.

Dans les meilleurs délais

« La coroner en chef ordonnera dans les meilleurs délais la tenue de cette enquête publique. Rappelons que l’enquête publique et l’audition des témoins viseront à faire la lumière sur les causes probables et les circonstances du décès de la femme attikamek âgée de 37 ans. Elles permettront également de formuler des recommandations visant la protection de la vie humaine », indique un communiqué du gouvernement du Québec.

Les détails de cette enquête ainsi que la date des audiences seront connus ultérieurement et seront diffusés dans la section Calendrier des enquêtes publiques sur le site Internet du Bureau du coroner à l’adresse suivante : www.coroner.gouv.qc.ca.

À Rimouski

Une militante sociale et écologiste et ex-enseignante bien connue, Patricia Posadas, a pris part à la manifestation d’hier, à Rimouski.

Voici ce qu’elle en dit : « À Rimouski, pendant que des personnes luttant soi-disant pour leurs droits et libertés (droit d’être malade et liberté de contaminer?) défilaient en défiant les recommandations sanitaires, certains avec leurs enfants, d’autres personnes se sont réunies pour réclamer du gouvernement que celui-ci reconnaisse enfin le racisme systémique qui, depuis des siècles, contrevient non seulement aux droits et libertés des peuples autochtones mais nuit grandement à leur intégrité et à leur sécurité tant physique que morale. Il suffit d’entendre le douloureux témoignage du conjoint de Joyce… il suffit de regarder la vidéo que Joyce a eu la force de tourner pour appeler à l’aide… il suffit de réaliser combien peu nous étions à cette manifestation, alors que cette réalité effroyable et inhumaine est notre réalité pour comprendre les effets de ce racisme systémique. »

« Les jeunes femmes qui ont organisé cette marche d’une très grande dignité l’ont remarquablement fait et leur lecture des poétesses autochtones était nécessaire pour faire entendre leurs voix et non la nôtre », poursuit-elle.

La manifestation a été suivie d’une marche. (Photo: courtoisie, Facebook-Patricia Posadas)

Congrès des peuples autochtones

Par ailleurs, le Congrès des peuples autochtones (CPA), a diffusé le communiqué suivant :

« Joyce Echaquan, une femme atikamekw de 37 ans, est arrivée à l’hôpital de Joliette, au Québec, le lundi 28 septembre, se plaignant de douleurs à l’estomac. Dans une vidéo qui a été visionnée dans le monde entier, le personnel de l’hôpital a ignoré ses appels à l’aide et ses avertissements sur le fait d’avoir un problème cardiaque, tout en faisant des commentaires racistes et dégradants à son égard, jusqu’au moment où elle est morte. »

« Le Congrès des peuples autochtones présente ses plus sincères condoléances à la famille et à la communauté de Joyce Echequan, déclare Elmer St-Pierre, chef national du Congrès des peuples autochtones. Nous sommes horrifiés par les abus troublants et la haine raciale dont Joyce a été victime et nous appuyons l’appel à la justice et à la responsabilité. François Legault, premier ministre du Québec, a nié que cet incident représente un exemple de racisme systémique dans la province. »

Enquête complète demandée

« La dénégation du premier ministre du Québec est contredite par la preuve vidéo et les conclusions de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec qui a pris fin en 2019. Cette enquête a révélé des problèmes comme les « pratiques contraires à l’éthique liées à la toxicomanie ciblant les femmes », les « tests de dépistage de drogues non consensuels effectués sur des femmes autochtones » et les « préjugés et pratiques discriminatoires à l’égard des patients autochtones » dans le système de santé québécois. »

« Nous demandons au premier ministre Legault de reconnaître et d’agir contre le racisme systémique qui a contribué à la mort insensée de Joyce, déclare Elmer St. Pierre. Tout ce qui est moins qu’une enquête complète est inacceptable. »

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