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Plus de la moitié des filles toujours harcelées en ligne

(Photo: Unsplash photos)

Plus de la moitié (58 %) des adolescentes et jeunes femmes de 15 à 25 ans de 22 pays, dont le Canada, sont toujours victimes d’abus ou de harcèlement en ligne.

C’est ce qui ressort d’une enquête de l’organisation internationale de défense des droits de l’enfant Plan International Canada qui a publié aujourd’hui les résultats d’une enquête mondiale menée auprès de 14 000 filles âgées de 15 à 25 ans dans 22 pays, dont le Canada. Au pays, les chiffres sont encore plus élevés : 62 %.

Le rapport, intitulé « Free to be online? Girls’ and young women’s experiences of online harassment (Libres d’être en ligne : comment les filles et les jeunes femmes subissent du harcèlement en ligne) », montre l’importance des réseaux sociaux dans la vie des jeunes et comment l’abus en ligne prive les filles de leur autonomie en les excluant d’un espace largement utilisé pour le militantisme, le divertissement, l’apprentissage, et pour rester en contact avec leurs amis et leur famille.

Sécuriser les espaces

« Compte tenu de l’importance vitale d’Internet pendant la pandémie actuelle, en particulier du fait que de plus en plus de filles ont accès à Internet dans le monde, il est évident qu’il faudrait faire davantage pour autonomiser les filles et sécuriser les espaces en ligne », a déclaré Lindsay Glassco, présidente-directrice générale de Plan International Canada.

 « Les filles ont le droit de s’exprimer et de prendre part à la vie publique. Ces plateformes existent pour que leurs voix soient entendues, et non réduites au silence. Le harcèlement en ligne a des effets dévastateurs sur la capacité des filles à participer à des discussions importantes et sur leur confiance en elles pour partager leurs points de vue et leurs idées sur les plateformes de réseaux sociaux, et il crée une atmosphère de crainte et d’anxiété qui peut conduire à l’automutilation ».

Photos pornographiques

L’étude de Plan International Canada, la plus vaste du genre, a révélé que les filles qui utilisent les réseaux sociaux, dans les pays à revenu élevé comme dans les pays à faible revenu, sont régulièrement victimes de messages explicites, de photos pornographiques, de traque en ligne et d’autres formes d’abus inquiétants. Les outils de signalement actuels proposés par les plateformes de réseaux sociaux ne font pas assez pour prévenir le harcèlement et les abus en ligne.

Éliminer les abus

« Les entreprises de réseaux sociaux doivent s’engager à faire davantage pour protéger les filles contre les abus en ligne afin de leur garantir un accès égal à ces précieuses plateformes », a affirmé Raman Saini, jeune ambassadeur de Plan International Canada. « Il reste encore beaucoup à faire pour éliminer complètement les abus en ligne. »

Pour éviter le harcèlement en ligne, 19 % des filles interrogées au Canada ont déclaré qu’elles cesseraient de publier des contenus qui expriment leur opinion. 8 % ont déclaré qu’elles quitteraient la plateforme sur laquelle elles ont été victimes de harcèlement.

Protection de la vie privée

Près de la moitié des filles et des jeunes femmes interrogées (48 %) choisiraient d’ignorer le harcèlement, tandis que 37 % choisiraient de signaler/bloquer le harceleur ou d’augmenter leur niveau de protection de la vie privée. Si les plateformes de réseaux sociaux offrent certaines solutions techniques, notamment des mécanismes de signalement et d’escalade, et surveillent les contenus sur leurs plateformes, des modifications substantielles doivent être mises en œuvre pour mieux protéger les filles.

Mettre fin au harcèlement

Plan International Canada appelle les plateformes de réseaux sociaux à prendre des mesures pour mettre fin au harcèlement en ligne, notamment en créant des mécanismes de signalement plus efficaces et plus accessibles, et en renforçant les moyens de surveillance afin d’identifier et de réagir à la cyberintimidation et au harcèlement en ligne.

Plan International Canada encourage ces plateformes à travailler avec les filles et les femmes pour créer des politiques et des solutions techniques à la violence en ligne. Plus de la moitié des filles interrogées au Canada pensent que les entreprises de réseaux sociaux devraient faire davantage pour lutter contre ces problèmes sur leurs plateformes.

Lettre ouverte

Des filles du monde entier ont écrit une lettre ouverte à Facebook, Instagram, TikTok et Twitter, leur demandant de créer des outils plus efficaces pour signaler les abus et le harcèlement. Les personnes qui soutiennent cet appel à l’action au Canada sont invitées à lire et à signer cette lettre, qui exhortera les géants des réseaux sociaux à apporter des changements significatifs et à rendre les espaces en ligne plus sûrs pour tous. 

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