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Les producteurs laitiers tannés d’attendre après l’argent promis

Maxime Blanchette-Joncas et Gabriel Belzile. (Photo : courtoisie)

Les producteurs laitiers du Bas-Saint-Laurent sont exaspérés d’attendre après les indemnités financières promises par le gouvernement fédéral pour compenser les pertes engendrées par les trois récents accords commerciaux internationaux impliquant le Canada.

Près d’un mois après une sortie publique en compagnie du député bloquiste de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas, le 29 septembre à l’Hôtel Rimouski, rien n’a bougé dans ce dossier. « C’est indécent de devoir quêter de l’argent qui avait été promis. Les producteurs laitiers ont eu assez de problèmes cette année avec la sécheresse et la pandémie qu’ils ont droit d’avoir ce que le gouvernement leur doit », commente le député Blanchette-Joncas.

« Nous avons besoin d’argent pour nourrir nos vaches cet hiver. Le gouvernement doit passer de la parole aux actes et nous verser les sommes promises pour les pertes de revenus que nous avons subies en raison de l’Accord économique commercial global avec l’Union européenne, du Partenariat transpacifique et de l’Accord Canada–États-Unis-Mexique. Nous avons été indemnisés une première année pour les deux premiers accords, mais on doit l’être pour sept autres années et on ne sait pas encore les montants qu’on recevra pour la 2e année. On nous a dit qu’on recevrait l’équivalent pour l’Accord Canada–États-Unis-Mexique en vigueur depuis le 1er juillet dernier, mais nous n’avons rien reçu encore », déplore le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, Gabriel Belzile.

Les concessions faites dans le cadre de ces accords conclus au détriment des producteurs laitiers priveront à perpétuité les producteurs de lait canadiens d’un marché équivalant à 8,4 % de leur production actuelle. À l’échelle canadienne, les producteurs perdront environ 450 M$ de revenus annuels de vente de lait tandis qu’à l’échelle régionale, les pertes de revenus annuels en raison des trois accords atteindront près de 21 M$.

Un engagement dans le discours du Trône

« Dans le discours du Trône, le gouvernement s’est engagé à indemniser les producteurs pour les pertes qu’ils ont subies. Il s’agît somme toute du même engagement que l’an dernier. Nous perdrons chaque année des millions de dollars parce que notre gouvernement a décidé de livrer sur un plateau d’argent une part importante de notre marché intérieur à nos compétiteurs. C’est pourquoi nous disons que les mots ne suffisent plus. Ce qu’il nous faut, c’est une annonce qui précisera les modalités du versement des indemnités qui nous sont promises depuis trop longtemps déjà. Cette annonce devra aussi prévoir des indemnités pour les pertes qu’entraînera l’Accord Canada–États-Unis-Mexique qui est entré en vigueur le 1er juillet dernier. Les producteurs laitiers n’ont pas à faire les frais de cet accord qui servait à satisfaire la base électorale du président américain », déclare Gabriel Belzile.

Pas normal d’avoir à quémander leur dû

« Ce secteur d’activité représente un pilier majeur pour l’économie bas-laurentienne, et il n’est pas question de le laisser s’affaiblir en raison du laxisme du gouvernement fédéral! », insiste le député Maxime Blanchette-Joncas.

Le secteur laitier, comme plusieurs secteurs économiques, a subi des pertes importantes depuis le début de la pandémie de la COVID-19. Les producteurs ont assumé seuls ces pertes et ils ont continué à travailler avec ardeur pour approvisionner les consommateurs en produits laitiers de qualité. Il est de plus en plus évident que la COVID-19 continuera d’entraîner des impacts financiers importants sur le secteur laitier, qui s’ajouteront aux pertes subies dans les accords commerciaux. « Sans un engagement clair du gouvernement sur le soutien à long terme qu’il peut offrir à l’industrie laitière, tous ces impacts négatifs combinés auront des répercussions sur nos fermes et sur l’économie de nos régions. Les producteurs espèrent que le gouvernement Trudeau ne sera pas reconnu dans le futur comme le gouvernement qui a abandonné les producteurs laitiers et les régions rurales de partout au pays »,conclut M. Belzile.

La production laitière au Bas-Saint-Laurent, c’est 572 entreprises, 5000 emplois et une production de 3 millions de litres de lait par année.

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