Marc Parent a exercé son mandat malgré un malaise profond
Le maire de Rimouski, Marc Parent, qui a confirmé hier soir qu’il ne serait pas candidat à ce poste l’année prochaine, a raconté, en détail, comment il en est venu à prendre cette décision.
« Je n’ai pas l’intention de solliciter un nouveau mandat en 2021. Pour les membres du conseil, ce n’est pas une surprise. Le directeur général est déjà au courant depuis trois ans. Être maire de Rimouski n’a jamais fait partie de mon plan de carrière. On se souvient tous des circonstances dans lesquelles j’ai levé la main pour prendre la relève de monsieur Éric Forest (pour un an, en 2016). Il y avait deux conseillers municipaux intéressés à briguer le suffrage à la mairie et je m’étais engagé à ne pas me présenter (en 2017) », rappelle monsieur Parent.
Profond malaise
« On sait également qu’il y a eu énormément de bouleversements dans toute cette situation, à un point tel où je me souviens d’un certain lundi soir où les conseillers étaient tous réunis et m’avaient tous demandé de solliciter un mandat aux prochaines élections. Malgré le fait que j’avais été relevé de cette promesse, j’ai toujours ressenti un profond malaise d’avoir vu levé mon engagement. Ça me pesait vraiment lourd », confie monsieur Parent.
« Le lendemain matin, j’avais une conversation téléphonique avec deux citoyens bien en vue de Rimouski. Je leur ai dit que je n’avais, au départ, pas l’intention de me solliciter un mandat à la mairie parce que je croyais qu’eux pourraient le faire. Selon eux, je devais continuer. Il a toujours été extrêmement clair dans mon esprit que je n’assumerais qu’un seul mandat. Plusieurs conseillers municipaux me l’ont fait remarquer : je ne suis pas un maire à la langue de bois. J’ai toujours donné l’heure juste. J’ai parfois décidé d’adopter des points de vue qui étaient suicidaires au plan politique, mais que je trouvais fondamentaux », déclare le maire Parent.
« Que la population sache »
« Maintenant qu’il reste un an avant les prochaines élections, je crois que c’est sain pour la démocratie et c’est sain pour la Ville de Rimouski que la population sache que je ne solliciterai pas de nouveau mandat », poursuit monsieur Parent, précisant qu’il ne se mêlerait pas de sa succession. « Je n’ai pas l’intention d’appuyer certaines candidatures. »
Libéré
«Cette histoire de parole donnée est toujours venue me chercher. Je me sens libéré, présentement. J’ai toujours ressenti un malaise profond (d’avoir changé sa promesse sous la pression de certains). Je suis un gars de principe. J’ai donné ma parole et à la dernière minute, je me suis retrouvé un peu devant l’inévitable. Mais j’adore ce que je fais. J’aime ce qui se passe présentement. Aujourd’hui, on a eu une discussion sur le budget et on a tous retrouvé le goût de rire, de s’exprimer librement. C’est extrêmement plaisant de travailler en comité plénier ces jours-ci », affirme Marc Parent.
Pain sur la planche
Pour la dernière année de son mandat, monsieur Parent semble enthousiaste.
« Il y a plusieurs éléments qui vont se produire au cours des prochains mois. On peut penser à toute la question de la mise en valeur du centre-ville : la démolition de la Grande Place et le projet de remplacement (de Groupe Sélection). Nous en avons discuté aujourd’hui. Nous sommes extrêmement fiers de ce que nous sommes parvenus à accomplir, ces dernières années. On a fait de beaux progrès. On sait maintenant de façon claire ce qu’on veut que le centre-ville devienne. Nous sommes allés chercher les Jeux du Québec. Nous avons aussi restructuré le processus d’attribution des subventions. Ce n’était pas évident de repartager les sommes entre les bénéficiaires », constate monsieur Parent.
Courage politique
Le maire se dit aussi fier du projet de centre animalier. « Il y a plein d’autres beaux dossiers qui vont se matérialiser en 2021. Je crois que la Ville et les Rimouskoises et Rimouskois peuvent être fiers du courage politique dont on a tous fait preuve ces dernières années. »