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La réforme du régime forestier ne fait pas l’unanimité

La réforme ne va pas assez en profondeur. (Photo Unsplash)

Pendant que le Parti Québécois dénonce une réforme purement « cosmétique », la Fédération des coopératives forestières du Québec estime que la réforme du régime forestier du gouvernement Legault ne va pas assez loin.  

Le député de Bonaventure et porte-parole du Parti Québécois en matière de forêts, Sylvain Roy, joint sa voix à celle des acteurs de la communauté forestière, qui dénoncent les ajustements purement cosmétiques apportés au régime forestier du Québec, alors que le secteur a incontestablement besoin d’une réforme en profondeur.

Sylvain Roy rappelle que le premier ministre François Legault, avait promis, en campagne électorale, de moderniser rapidement le régime forestier pour qu’il réponde de façon plus adéquate à la réalité du XXIe siècle. Il estime que son ministre Pierre Dufour a accouché, vendredi dernier, de mesurettes esthétiques et administratives qui ne changeront en rien le fond des choses sur le terrain. « François Legault avait même réitéré son engagement, en juillet dernier. Mais tout ce qu’il a réussi à faire, c’est l’unanimité contre son gouvernement », a‑t‑il indiqué d’entrée de jeu.

Des problèmes bien connus

« Les problèmes sont pourtant bien connus, ajoute le député. Ils concernent surtout la prévisibilité des approvisionnements et la planification des travaux sylvicoles. Les solutions sont connues, elles aussi, et documentées; on a juste besoin d’un minimum de volonté pour les mettre en œuvre, mais il semble que ça soit trop demander. Les acteurs forestiers et ceux des régions attendaient beaucoup de ce plan; aujourd’hui, ils ne partagent qu’une immense déception et un espoir brisé. »

C’est à l’unanimité que les syndicats de travailleurs, les entrepreneurs en travaux sylvicoles et les gestionnaires de chantiers forestiers ont dénoncé le plan de la CAQ. « Ils ont tous jugé l’effort du gouvernement largement insuffisant. Pour répondre aux attentes qu’il a lui-même créées, il devait faire davantage. Même les ingénieurs forestiers du ministère des Forêts sont d’avis que le régime actuel a des effets négatifs sur leur profession! », a poursuivi le porte-parole du Parti Québécois.

Sylvain Roy rappelle qu’au Québec, le domaine de la forêt représente environ 60 000 emplois répartis dans quelque 250 villages de toutes les régions, dont une centaine, d’ailleurs, en dépendent entièrement. Autrement dit, ce secteur de l’économie est de première importance, surtout en milieu rural.

« Le premier ministre doit demander à son ministre de refaire ses devoirs. Il a lui-même placé la barre très haut; à lui, donc, de s’assurer de livrer la marchandise. Le monde forestier requiert bien davantage que des ajustements superficiels; on a besoin d’une réforme en profondeur, qui tient compte de la réalité et de l’expertise des travailleurs et des entrepreneurs du secteur », a conclu le député de Bonaventure.

Fédération québécoise des coopératives forestières

La Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) constate l’absence de mesures entourant la réorganisation de l’environnement d’affaires de l’industrie sylvicole, celui-ci étant d’une importance stratégique autant pour augmenter la productivité forestière à long terme que pour maintenir la vitalité des communautés qui en dépendent. Elle espère que des solutions supplémentaires s’ajouteront à celles annoncées pour rectifier cet oubli et que des mesures viendront pour favoriser le développement de l’entrepreneuriat forestier.

« Que ce soit dans le secteur sylvicole, ou encore dans celui de la transformation et des opérations forestières, nos membres souhaitent apporter leur pleine contribution à la relance économique. À cet égard, il est malheureux de constater que l’annonce comporte trop peu de mesures concrètes pour atteindre cet objectif et que certains secteurs, comme la sylviculture, ont été complètement oubliés. », déclare le président de la FQCF, Stéphane Gagnon.

Révision en profondeur réclamée

La Fédération se désole aussi du refus du ministère à ouvrir la loi afin d’y apporter certaines modifications nécessaires. « Compte tenu de l’impact déstructurant du régime forestier actuel sur l’aménagement forestier et l’approvisionnement, il ne suffit pas d’effectuer quelques ajustements pour régler les problèmes du secteur forestier. Il faut s’intéresser au système qui découle de la loi. Si le Québec souhaite atteindre ses objectifs entourant sa vision d’avenir du secteur forestier, il est urgent de se mettre à la tâche et de réviser le régime forestier en profondeur. », déclare le président de la FQCF, Stéphane Gagnon.

À titre de représentante de pas moins de 31 coopératives membres qui emploient 2 600 personnes et totalisent un chiffre d’affaires de plus de 300 M$, la FQCF réitère sa volonté à travailler avec le ministère afin de jeter les bases d’un véritable régime forestier renouvelé qui permettra au secteur d’apporter sa pleine contribution à l’économie du Québec.

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