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Un avis de grève, mais pas de rupture de services au Centre de crise

(Photo: Unsplash photos)

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de crise du Bas-Saint-Laurent – CSN ont voté à l’unanimité en faveur du déclenchement de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, en assemblée générale, hier soir.

Cela ne vient cependant pas menacer la dispensation de services très importants en temps de pandémie, alors que l’on constate une hausse de la détresse psychologique en général en raison des contraintes de l’état d’urgence sanitaire.

« Légalement, nous sommes considérés comme service essentiel, alors tout moyen de pression doit faire l’objet de négociations entre le Syndicat et l’employeur. Nous allons veiller au respect de la loi : il ne peut pas y avoir de rupture de services, chez nous. Nous allons maintenir la même qualité de services et la même prestation de services que depuis la fondation du Centre », explique la directrice par intérim du Centre de prévention du suicide et de crise du Bas-Saint-Laurent, Geneviève Dion.

Pas d’affrontement

D’ailleurs, il n’y a pas de culture d’affrontement entre syndiqués et employés, rappelle madame Dion : « On est face aux conséquences du sous-financement des services communautaires de la part de Québec, dans le fond. Nos employés sont précieux. Ils travaillent très fort et ils méritent d’avoir de la reconnaissance. Ce n’est pas de ce côté-ci que ça se décide, c’est du côté du gouvernement. »

Le Centre de prévention du suicide et de crise du Bas-Saint-Laurent répond à quelque 15 000 appels par an en provenance du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Des séjours en hébergement sont aussi disponibles et on y a accueilli 279 personnes-séjour au cours de la dernière année d’opérations.

Monter le ton

La convention collective étant échue depuis le 31 mars dernier, les employés syndiqués du Centre de crise disent monter le ton pour se faire respecter à la table de négociation. Selon la CSN, la négociation précédente s’est soldée par un gel de salaire consenti en échange de l’engagement de l’employeur à leur verser des augmentations quand la situation financière serait rétablie.

« Or, alors que l’organisme s’apprête à terminer son exercice financier avec un surplus pour la troisième année de suite, les employés n’ont toujours pas reçu d’augmentation et l’offre salariale faite par leur employeur couvre à peine ce qui aurait dû leur être consenti jusqu’à maintenant », argumente la centrale syndicale.

« C’est comme si l’employeur disait, voici ce que je vous dois pour le contrat de travail passé, et je n’ai rien à vous offrir pour le prochain », déclare Nancy Legendre, présidente du CCBSL-CSN.

Choquant

Elle ajoute : « C’est d’autant plus choquant quand l’employeur nous dit qu’il n’a pas les moyens de faire mieux, alors qu’il ne prend pas les moyens pour améliorer le financement de son organisation pendant que le gouvernement annonce des sommes supplémentaires pour les organisations qui interviennent en santé mentale. Une ressource comme le Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise c’est un service essentiel qu’on se doit de maintenir avec du personnel compétent et des conditions de travail qui permettent de conserver la main-d’œuvre et l’expertise ».

 « Nous sommes en pleine crise sanitaire, les besoins sont criant et vont en augmentant. Nos membres auraient bien voulu éviter un affrontement, mais l’employeur tente de profiter de la situation pour signer une autre convention collective au rabais et cette fois-ci, ça ne passe pas », conclut madame Legendre.

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