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Nouvelle de 18 h

«Une personne remarquable; un apport à la société»

Élisapie Sivuarapik (Photo: courtoisie)

Alors qu’une grande campagne de sensibilisation est en cours, l’exemple d’une personne comme Élisapie Sivuarapik, de Rimouski, pourra certainement aider les groupes communautaires, qui tentent perpétuellement de combattre les préjugés, à convaincre le public.

La campagne d’information du Comité lutte aux préjugés du Bas-Saint-Laurent lancée la semaine dernière comporte notamment trois capsules vidéo, dont la seconde est disponible depuis 16 h 15 aujourd’hui. Ces capsules sont diffusées sur les ondes des stations de télévision et de radio généralistes privées et par l’entremise de médias sociaux

Exemple et témoignage

Elle comporte aussi d’autres moyens de faire passer le message, comme l’exemple et le témoignage d’Élisapie.

« La campagne contre les préjugés dont sont victimes les personnes en situation de pauvreté est en cours notamment sur des médias grand public, spécialement parce qu’on veut s’adresser aux gens qui sont le moins sensibilisés aux enjeux de la pauvreté. Pour une personne qui écoute « Occupation Double », le message va lui sauter aux yeux. On en entendra parler jusqu’à Noël. Les gens peuvent en apprendre davantage sur le site Internet https://www.lutteauxprejugesbsl.org/ », explique le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé.

Pour toutes les Élisapie, il convient de rendre hommage à cette femme et de la citer en exemple.

« S’il y a un exemple d’une personne pour laquelle devrait exister l’aide sociale, comme forme de soutien pour quelqu’un qui fait ce qu’il faut pour avancer, c’est bien Élisapie. Elle est arrivée à Rimouski, toute seule, en provenance d’Aylmer, en 2007. Elle a vécu de l’intimidation pendant sa jeunesse. Elle a décroché de l’école assez rapidement. Elle avait certains problèmes avec la langue française et s’est inscrite aux cours du Centre d’alphabétisation CLÉ Mitis Neigette. Tout en avançant dans ses cours, elle a commencé à s’impliquer, d’abord au sein du conseil d’administration de cet organisme, puis avec d’autres », raconte monsieur Dubé.

Trop en demande!

« Avec l’Alliance pour la solidarité, Élisapie est impliquée depuis 2012 avec le comité de transport collectif, entre autres. Nous entreprenons souvent des actions localement, avec ce comité. Un moment donné, elle s’est proposée pour prendre des notes lors de réunions. J’ai trouvé ça impressionnant quand on peut penser au défi que ça peut représenter pour une personne comme elle. Elle l’a fait avec talent. Élisapie est aussi impliquée depuis ce temps dans le regroupement des organismes d’alphabétisation au niveau provincial. Avec l’Alliance pour la solidarité, on voit Élisapie partout! », lance-t-il.

Le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé. (Photo gracieuseté)

« Je tente de la recruter pour le conseil d’administration d’Action populaire Rimouski-Neigette, mais elle est trop occupée! Pendant la pandémie, Élisapie n’est pas restée chez elle à regarder passer le train. Elle est allée contribuer aux activités de Moisson Rimouski-Neigette et de la Maison Marie-Élisabeth. C’est une personne remarquable qui apporte beaucoup à notre société, même si elle est revenue de loin. Malgré toutes les contraintes, elle continue son parcours de formation et le complétera sans aucun doute », soutient Michel Dubé.

Présumés coupables

Ce dernier considère que la loi de l’aide sociale est construite autour d’une philosophie selon laquelle les prestataires d’aide sociale sont présumés coupables.

« En partant, ils sont considérés comme des fraudeurs, comme des gens qui ne veulent pas travailler. On a instauré tout un système de surveillance et on donne de très faibles prestations pour inciter des gens à se trouver de l’emploi. »

« Les lois devraient plutôt être pensées en fonction d’une personne comme Élisapie Sivuarapik, qui se démène corps et âme pour s’en sortir, qui s’implique socialement, qui constitue un apport à la société. La réalité du portrait, c’est qu’il n’y a qu’une poignée de « pas bons » qui font en sorte que tous les autres « payent ». Cela a un coût énorme. L’Emploi et la Solidarité occupent le troisième rang dans les dépenses les plus importantes du budget provincial, après la Santé et l’Éducation », constate aussi monsieur Dubé.

Impact émotif

Élisapie apporte maintenant son témoignage.

« C’est très important pour moi. Je suis très impliquée dans ce comité. Il faut lutter contre les préjugés envers les personnes en situation de pauvreté parce qu’il y a en a toujours trop. Si on veut démontrer combien cela peut avoir un impact, on peut dire que ça touche personnellement et que ça devient un obstacle de plus. Ça affecte chaque personne, ça blesse. Il y a beaucoup de gens qui ont de préjugés, pour qui c’est tellement imprégné que ça va ressortir spontanément dans des discussions. Ils ne s’en aperçoivent même pas! Pourtant, ça laisse des traces. »

« Ça n’empêche pas d’avancer, mais on veut dire au public que ce n’est qu’une partie des gens qui vivent de l’aide sociale qui en profite. Il y a quand même beaucoup de personnes qui ont des limitations ou des contraintes, physiques, mentales, face à l’emploi et qui en ont besoin. Il faut penser à ces gens-là, aussi », rappelle Élisapie Sivuarapik.

Pour prendre connaissance de la seconde capsule vidéo de la campagne, suivez ce lien.

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