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Des travailleuses en garderie risquent de taire leurs symptômes pour continuer à travailler

Des travailleuses en garderie ont manifesté ce matin. (Photo: courtoisie)

La centrale syndicale CSN estime que les travailleuses des Centres de petite enfance (CPE) doivent pouvoir accéder à des absences payées lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test de COVID-19.

Selon la CSN, c’est loin d’être toujours le cas en ce moment et une manifestation à ce sujet a eu lieu ce matin à la Place des Anciens combattants, à Rimouski.

« Depuis le début de la crise, elles doivent piger dans leur banque personnelle de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances lors de périodes d’isolement imposées par la Santé publique ou par l’employeur, lorsqu’il y a des symptômes, ou encore lorsqu’elles sont en attente du résultat d’un test COVID. Dans un sondage mené par la CSN auquel 5 200 membres de CPE ont répondu en novembre dernier, près de 25 % des éducatrices avaient déjà été testées pour la COVID et près de 80 % de ces dernières ont utilisé leur banque personnelle ou ont dû prendre un congé sans solde durant l’attente du résultat », souligne la CSN.

Un risque

Cette dernière croit qu’il y a donc un risque qu’une travailleuse choisisse de taire des symptômes bénins afin d’éviter les conséquences financières pour sa famille. Selon une étude de la Direction de la santé publique de Montréal sur les cas de COVID-19 survenus du 26 août au 30 septembre, la présence de personnes symptomatiques dans les services de garde éducatifs était le deuxième plus important facteur de transmission.

« Il est inadmissible que le ministère de la Famille ne finance pas de congés rémunérés pour l’isolement préventif, car celui-ci sert à diminuer le risque de transmission dans les CPE », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Injustice

« On prend un risque inutile en forçant des travailleuses à faire un choix déchirant lorsqu’elles n’ont plus de jours dans leur banque de congés de maladie ou dans leurs journées de vacances. Il n’est pas normal que le personnel des CPE doive en payer le prix pour le bien collectif », affirme Stéphanie Vachon, nouvelle responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN.

Cette dernière rappelle que les membres du personnel du réseau de l’éducation peuvent compter sur le maintien de leur rémunération en cas d’isolement préventif lié à la COVID-19. « Le personnel des CPE est injustement traité », insiste Stéphanie Vachon.

« On sait qu’il y a plusieurs cas de COVID-19 dans les CPE du Québec. Contrairement aux écoles, il n’y a cependant pas de compilation officielle des cas dans les CPE, ce qui contribue à l’inquiétude du personnel. Un sondage de l’Institut national de la santé publique (INSPQ) montre d’ailleurs que les répondants dans les écoles primaires et les services de garde éducatifs sont plus anxieux et inquiets par rapport au coronavirus que la population en général », ajoute la centrale.

Personnel épuisé et manque d’écoute

Le personnel des CPE est déjà épuisé, selon la CSN, et la récente annonce de l’interdiction des réunions de famille pour les Fêtes a eu l’effet d’une nouvelle douche froide. Le gouvernement aurait pu prévoir la fin du service habituel en même temps que la fermeture hâtive des écoles.

« Que ce soit au sujet des congés en raison de la COVID ou concernant d’autres aspects, l’imposition de décisions sans consultation contribue à miner le moral des travailleuses des CPE. Le ministre Lacombe doit absolument reprendre les rencontres courantes avec ses partenaires qui ont pris fin en août dernier », insiste Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Le gouvernement doit donner un coup de barre pour rassurer le personnel des CPE du Bas-Saint-Laurent et envoyer un signal fort afin d’éviter que plus de travailleuses ne quittent nos CPE », conclut Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.

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