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Nouvelle de 17 h

Un collectif de femmes revendique des actes de vandalisme

La façade de l’édifice qui abrite les bureaux d’Harold LeBel, ce matin. (Photo: courtoisie)

Un collectif de défense de droits des femmes qui ne semblait pas présent dans la région jusqu’ici revendique des actes de vandalisme perpétrés sur les murs de deux édifices, la nuit dernière.

Le groupe Collages féministes BSL précise que pendant cette nuit du solstice d’hiver, des affiches et de la peinture sont apparues sur les bureaux du député provincial, nouvellement indépendant, Harold Lebel. La Sûreté du Québec confirme qu’une enquête pour des méfaits sur des édifices privés est en cours à ce sujet, bien qu’aucune personne n’avait été interpellée au moment d’écrire ces lignes.

« Ce saccage dénonce l’impunité des personnes en position d’autorité et le manque de sérieux donné aux crimes sexuels dans la société », indique un communiqué adressé au journal le soir.

Qu’est-ce que ce groupe?

« Nous collons des slogans féministes sur les murs pour que nos voix soient entendues en dehors de nos cercles militants. Nous collons pour nous réapproprier l’espace public, la nuit, là même où on craint encore trop souvent pour nos vies et pour nos corps. Nous collons pour nous souvenir des luttes et des droits de nos adelphes, de nos sœurs disparues ou assassinées, des droits bafoués des personnes marginalisées, des victimes qui n’obtiennent pas réparation. Nous portons ces messages, noms et slogans sur les murs de la ville, parce que si le système ne nous écoute pas, la rue, elle, nous entend », écrivaient une vingtaine de groupes et sympathisantes de ce mouvement dans une lettre d’opinion publiée dans Le Devoir du 19 décembre dernier.

Les artistes Safia Nolin, Patricia Tulasne et Élisapie Isaac sont au nombre des signataires, tout comme les collectifs Collages féministes de Montréal, de Québec et de Sherbrooke.

Affront

Pour en revenir au collectif Collages féministes du Bas-Saint-Laurent, une militante prénommée Nathalie qui ne fournit pas son nom de famille commente : « Rester en poste (au sujet d’Harold LeBel) durant les procédures judiciaires représente un affront à tou.te.s les survivant.e.s du Bas-Saint-Laurent ainsi qu’à la personne ayant dénoncé Harold Lebel, celle-ci siégeant aussi à l’Assemblée nationale. Les crimes à caractère sexuel ont des conséquences graves et devraient être traitées de la sorte. »

Négligence

Selon elle, « cette négligence oblige la victime à être en contact direct avec son agresseur sur son lieu de travail, l’exposant à de potentielles situations de précarité et de danger physique et psychologique. »

« Ce genre de situation, qui se reproduit dans presque tous les cas de dénonciation d’agression, se résulte généralement en l’exclusion sociale de la victime plutôt que de l’agresseur. C’est encore le même boy’s club qui monopolise le pouvoir » ajoute la militante.

Complicité

« « Ce n’est pas qu’une question d’attendre la fin des procédures judiciaires. Le système de justice a encore une fois prouvé sa complicité avec le maintien de la culture du viol en innocentant Salvail et Rozon la semaine dernière. Même si Harold Lebel est acquitté, on ne peut pas avoir confiance en ce verdict. Il doit quitter son poste, la confiance est brisée » déclare Sandra, autre membre du collectif Collages féministes Bas-Saint-Laurent.

« Cela ne fait que prouver que la volonté de ces institutions est illusoire en matière des droits, de la santé, et de l’intégrité des femmes et des personnes vivant des violences basées sur le genre. Rappelons qu’au Québec, seulement trois accusations d’agression sexuelles sur mille se concluent par une condamnation, et que 10 000 demandes d’hébergement en violence conjugale sont refusées chaque année, faute de place et de financement », écrit encore le collectif.

Autre immeuble

De l’affichage et de la peinture ont aussi été appliqués sur l’immeuble abritant la radio CFYX. « Cette action met en lumière les propos jugés sexistes tenus récemment par l’animateur Olivier Therriault, ayant soulevé un fort mouvement d’indignation parmi la population, qui y a vu une banalisation de la culture du viol », indique-t-on.

L’édifice abritant la station de radio CFYX. (Photo: courtoisie)
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