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Nouvelle de 17 h

Biden assermenté dans une Washington surréaliste

Le protocole n'a jamais été autant bouleversé en 76 ans
Washington est pratiquement figée dans le temps avec les heures critiques de la prochaine cérémonie d’assermentation. (Photo: Unsplash photos)

Le 46e président des États-Unis, Joe Biden, entrera en fonction demain midi à l’issue d’une cérémonie d’assermentation atypique, sans public, la plus bizarre depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.

La faute à qui? Sans doute, d’abord, celle de Donald Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite de novembre dernier, ce qui a encouragé ses partisans à croire qu’il pouvait demeurer en place. Partisans qui se sont manifestés lors d’une journée d’occupation et de saccage du Capitole, le parlement américain. Soixante-dix manifestants du 6 janvier dernier sont inculpés de différents crimes, dont sédition et conspiration.

Avec des grillages, des barbelés, des points de contrôle, des blocs de type New Jersey répartis sur son territoire et 25 000 membres de la Garde nationale présents, Washington est à la fois barricadée et en état d’alerte. La mairesse de l’endroit a demandé aux citoyens de profiter de la cérémonie d’assermentation dans le confort de leur foyer. L’accès à 13 métros du centre-ville a été fermé.

L’esplanade menant du Washington Monument au Capitole, sera fermé au public. À la place, un champ de quelque 200 000 drapeaux représentera les citoyens.

Toutes ces mesures exceptionnelles rappellent la cérémonie d’assermentation de Franklin Delano Roosevelt en 1945, trois mois avant sa mort, alors que son état de santé et les mesures de sécurité militaires l’avaient réduite au strict minimum. Ironie du sort, la COVID-19 a fait maintenant autant de victimes américaines (civiles et militaires) que le deuxième conflit mondial, avec 400 000 morts.

Une tradition bousculée

Les manchettes et reportages sur le sujet abondent, dans les grands quotidiens internationaux comme Le Monde, aujourd’hui.

 « La date et l’heure sont fixées par l’article premier du 20e amendement à la Constitution, qui dispose que « les mandats du président et du vice-président prennent fin à midi le 20 janvier ». Tous les quatre ans, elle se déroule sur les marches du Congrès, face à l’Ouest et aux pelouses du National Mall, à Washington. Des centaines de milliers de spectateurs bravent le froid et s’y pressent pour assister au transfert pacifique et courtois des pouvoirs entre le président sortant et son successeur. Mais cette année, le déroulé de la cérémonie d’investiture – la 59e de l’histoire – a volé en éclats », écrit le quotidien français.

Pipeline Keystone

Aux niveaux national et régional, le Bloc Québécois salue l’intention du président désigné Joe Biden de révoquer le permis de construction du pipeline Keystone XL et entend le féliciter dans une lettre qui lui sera acheminée dans les plus brefs délais.

La formation bloquiste dit espérer que cette décision forcera le gouvernement canadien à abandonner le projet une fois pour toute et dénonce la volonté des libéraux et des conservateurs de vouloir aller de l’avant avec le projet.

« L’exploitation du pétrole des sables bitumineux est une véritable catastrophe environnementale, responsable pour l’émission de près de 17 millions de tonnes de CO2 par année au Canada. La réalisation du projet Keystone XL n’aurait fait qu’aggraver la situation », indique Monique Pauzé, porte-parole du parti en matière d’Environnement.

Depuis plusieurs années, le projet d’oléoduc profite d’un appui indéfectible tant du côté des conservateurs que des libéraux, selon le Bloc. Toutefois, il provoque une levée de boucliers de la part des groupes environnementaux, des groupes citoyens ainsi que de nombreuses communautés autochtones.

En effet, le projet Keystone XL aurait permis de nouveaux débouchés pour le pétrole des sables bitumineux, favorisant ainsi son exploitation massive.

Revoir le modèle

Selon le Bloc Québécois, la décision du gouvernement américain devrait servir de signal d’alarme pour amorcer une transformation en profondeur de l’économie canadienne.

« La fin du projet Keystone XL est une opportunité pour revoir le modèle canadien, fondé sur l’exploitation des hydrocarbures. On ne peut surtout pas se permettre de manquer le bateau », souligne Kristina Michaud, députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia et porte-parole en matière de Changements climatiques, qui estime que la relance économique post-COVID sera l’occasion d’amorcer cette transition.

Le Bloc Québécois déplore le rôle prédominant que jouent les énergies fossiles dans l’économie canadienne, alors que 24 milliards $ ont été investis dans le secteur des hydrocarbures de 2017 à 2020.

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