Une entreprise reconnue coupable de prêts d’argent non conformes
L’Office de la protection du consommateur signale que l’entreprise Micro-prêt (7691084 Canada inc.) et son président, Stuart Schick, ont été déclarés coupables par le tribunal, le 22 décembre 2020 à Montréal, d’infractions à la Loi sur la protection du consommateur (LPC).
L’entreprise a écopé d’amendes totalisant 8 060 $ et son président, 5 560 $. La présidente de l’Office a par ailleurs annulé le permis de prêteur d’argent de Micro-prêt en septembre 2020.
L’Office reprochait à l’entreprise et à son président d’avoir consenti des prêts d’argent, entre octobre et décembre 2018, sans utiliser un contrat conforme. En effet, le capital net indiqué sur les contrats ne représentait pas le montant remis au consommateur. Des frais administratifs étaient ajoutés, alors qu’ils auraient dû être considérés comme une composante des frais de crédit. Ainsi, alors que le contrat indiquait un taux de crédit de 55 %, les taux de crédit réels calculés conformément au règlement variaient entre 93 % et 117 %. L’Office considère qu’un taux de crédit supérieur à 35 % est abusif.
L’établissement de Micro-prêt est situé au 5200, rue Paré, à Montréal.
Des protections spécifiques dans le domaine crédit
L’Office rappelle qu’au Québec, la loi impose aux prêteurs d’argent d’être titulaires d’un permis de l’Office de la protection du consommateur.
La loi comporte des exigences spécifiques quant au contenu du contrat de prêt d’argent, dont l’obligation d’y indiquer le taux de crédit, en précisant tous les éléments qui doivent être inclus dans le calcul de ce taux. Elle encadre également la publicité sur le prêt d’argent. De plus, la loi accorde au consommateur le droit d’annuler le prêt dans les deux jours suivant celui où il reçoit sa copie du contrat.
Depuis le 1er août 2019, de nouvelles dispositions sont venues resserrer l’encadrement en matière de crédit. Les commerçants qui offrent du crédit ont l’obligation d’évaluer la capacité de rembourser du consommateur, à défaut de quoi ils peuvent perdre les frais de crédit prévus au contrat.
La loi introduit également la notion de crédit à coût élevé dès que le taux de crédit dépasse de plus de 22 points de pourcentage le taux officiel d’escompte de la Banque du Canada. Les commerçants qui offrent du crédit au-delà de ce seuil doivent être titulaires d’un permis spécifique, en plus d’un permis de prêteur d’argent. Ils doivent aussi calculer le ratio d’endettement du consommateur : si ce ratio dépasse 45 %, l’obligation du consommateur est présumée excessive, ce qui ouvre pour ce dernier des possibilités de recours pour annuler le contrat ou pour réduire ses obligations. Finalement, dans le cas d’un contrat de crédit à coût élevé, le délai d’annulation dont dispose le consommateur est de 10 jours.
Le site Web de l’Office : un outil incontournable
Vous trouverez de l’information sur une foule de sujets de consommation en visitant le site Web de l’Office. Il comprend des conseils et des renseignements utiles pour les consommateurs et les commerçants qui font des affaires au Québec. Il s’agit aussi d’un outil pratique à consulter sur votre appareil mobile lorsque vous êtes en magasin.