Rimouski n’a pas les moyens de se payer des autobus électriques
Le conseil municipal de Rimouski a annoncé, hier, lors de son assemblée ordinaire, que le même type d’autobus sera utilisé pour les cinq prochaines années, à la Société des transports de Rimouski (STR), en marge de la révision de l’offre de services en transport collectif.
Le conseiller du district Sacré-Cœur et vice-président de la STR, Sébastien Bolduc, a eu à répondre à quelques questions à ce sujet.
D’abord, le coordonnateur de l’organisme de défense des droits de personnes en situation de pauvreté, Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé, a demandé au maire, Marc Parent, et à monsieur Bolduc :
« À propos de l’octroi du contrat de transport collectif à la compagnie La Québécoise pour les cinq prochaines années, quelle sera la marge de manoeuvre du prochain conseil municipal pour apporter des améliorations au service? Aussi, il est prévu l’achat de nouveaux véhicules. Est-ce que la qualité de la flotte sera rehaussée, par exemple avec des planchers bas, plus de confort et moins d’entretien? »
Marge de manœuvre
« Je vais participer, en partie, au processus d’identification des besoins. Il y aura une banque additionnelle d’heures de service (2 500) dans le contrat qui va donner une plus grande marge de manœuvre au prochain conseil municipal », a dit monsieur Parent, passant la parole à monsieur Bolduc pour l’aspect technique.
«Les décisions ne sont pas toutes encore prises, par exemple sur quels seront les circuits. Pour répondre à la question sur les véhicules, ce seront les mêmes que ceux utilisés présentement (à savoir de type G-5 avec un style « camion »), pour deux raisons. D’abord, pour une raison financière. Ce sont des véhicules qui coûtent environ 90 000 $ par année. Si on avait voulu y aller avec un véhicule à plancher bas, il n’y en a pas beaucoup et ils coûtent deux ou trois fois plus cher. Ça aurait un impact important sur notre taux horaire. L’autre raison, c’est que notre consultant ne nous recommandait pas les autobus à plancher bas, qui ne seraient pas adaptés à notre climat hivernal et à des circuits en côte », a expliqué monsieur Bolduc.
Volonté
« Pour la STR – et c’est aussi la volonté du conseil municipal- tout est sur la table pour améliorer les circuits et la fréquence, mais on ne peut pas tout mettre dans la balance. C’est déjà une décision importante que de s’engager à améliorer les services. On ne pouvait pas se permettre de se payer des véhicules à 300 000$ ou 400 000 $ », a-t-il renchéri.
Électriques
Le journal a demandé au maire et au conseiller Bolduc pourquoi on n’avait pas choisi des autobus électriques.
« Je crois que les écarts de coûts entre les autobus sélectionnés et les autobus électriques sont encore plus importants que ceux avec les autobus à plancher bas dont nous avons parlé tout à l’heure », a noté monsieur Parent.
« Nos véhicules roulent environ 390 km par jour. Actuellement, aucun véhicule électrique ne peut faire cette distance sans ravitaillement. En plus, les véhicules électriques qui sont de la même dimension que les autobus (G5) que nous utilisons coûtent 350 000 $ à 400 000 $ l’unité, plutôt que 90 000 $. Il en faudrait probablement deux pour faire le travail d’un véhicule à essence. En bout de ligne, ce seraient des coûts de sept à huit fois plus importants. De plus, il faudrait des installations connexes. Les villes qui ont plus de 100 000 de population ont droit à des subventions pour ce genre de véhicule, mais pas Rimouski. Mais nous effectuons une veille technologique et si ce n’est pas pour cette fois ci, ce sera peut-être pour la prochaine fois », a conclu Sébastien Bolduc.