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Nouvelle de 19 h

«Pas dans ma cour» : un appel à penser davantage à la collectivité!

Une esquisse d’une partie du projet de Groupe FARI sur la rue des Flandres. (Photo courtoisie Ville de Rimouski)

Un citoyen du quartier Saint-Pie-X, dans le secteur des Prés du Saint-Rosaire, Michel Marquis, tient à partager ses réflexions avec ses concitoyens concernant un problème de plus en plus aigu ces derniers temps, à Rimouski, le syndrome du « pas dans ma cour ».

Au cours des dernières semaines, deux projets majeurs se sont vus mettre des bâtons dans les roues par des citoyens qui ne souhaitent pas subir les inconvénients d’une garderie, dans Nazareth/Sacré-Coeur, et d’une résidence pour personnes âgées, dans Saint-Pie X. Le maire de Rimouski, Marc Parent, a rappelé ces derniers jours que cette attitude va à l’encontre de la volonté de la Ville, qui souhaite que tous les individus puissent naître, grandir, vivre et vieillir dans leur quartier.

Voici la lettre que monsieur Marquis a fait parvenir au journal le soir, dans son intégralité :

« Ça fait plus de 25 ans que j’habite Rimouski. J’ai passé plus de temps ici que dans ma ville natale au Témiscouata. Je me considère comme un Rimouskois maintenant. Je suis un citoyen qui aime sa ville. Rimouski détient le titre de capitale du Bas Saint-Laurent. Parfois, je me demande si elle mérite ce titre. Il y a beaucoup de promoteurs qui ont des idées de projets pour développer la ville de Rimouski. Ces promoteurs devraient être encouragés à continuer. Mais à l’inverse, ils se font mettre constamment des bâtons dans les roues. »

« Souvent on voit un petit groupe de citoyens se manifester pour bloquer des projets majeurs. On fait face à ce qu’on appelle le syndrome « Pas dans ma cour ». Si les gens ne critiquent pas le projet ou son emplacement, ils tentent d’en tirer des avantages pour leur bonheur personnel. On a juste à penser aux projets de Groupe Sélection pour construire les deux tours ou pour le remplacement de La Grande Place. Une poignée de gens qui ont mis constamment des bâtons dans les roues pour deux projets si importants pour la ville. Projet qui a retardé de plusieurs années à cause d’un petit groupe de moins de 10 personnes. »

« Et admettons-le, les deux tours, c’est moins attrayant que les premières maquettes qui ont été présentées. Et ce, à cause d’un petit groupe d’individus qui pensent juste à eux. Combien de personnes aujourd’hui critiquent encore le Complexe sportif Desjardins? Une grosse dépense inutile selon plusieurs. Pourtant, même aujourd’hui, Rimouski a toujours une grosse déficience en termes d’infrastructures sportives. Mais, pour ceux qui ne fréquentent pas ce type de lieu, c’est une dépense inutile. En aucun temps, ils pensent au bien-être de la collectivité.

 CPE sur la rue Henri Jacob

« Un projet que je trouve hyper stimulant pour les jeunes. Un CPE (centre de la petite enfance) en pleine nature. Tellement mieux qu’un CPE sur le long d’un boulevard comme celui sur Arthur-Buies, près de la Cité des achat. Le projet parle d’un CPE d’environ 80 places. Quelques résidents de la rue s’offusquent d’un tel projet. Ils soulèvent le point sur l’augmentation du trafic sur leur rue. Quelle circulation amène un CPE ? Des parents qui vont porter leurs enfants le matin et retournent les chercher le soir. Entre les deux, ça change quoi ? J’ai plusieurs questions pour les résidents du secteur qui s’opposent au projet. »

« Comme parents, aimeriez-vous que votre enfant fréquente un endroit si magnifique ? Comme grands-parents, souhaitez-vous que vos petits-enfants puissent s’épanouir dans un environnement si riche en connaissances ? Vous, quand vous étiez jeune, auriez-vous aimé être parmi les chanceux à fréquenter un CPE de la sorte ? Faut arrêter de penser seulement à notre petit bonheur personnel et présent. Quand j’étais jeune, ça n’existait pas les CPE. Mais avoir pu fréquenter un endroit comme le projet Henri-Jacob, j’aurais adoré. Finalement, sont-ce vraiment les bruits d’enfants qui jouent dehors qui va briser vos vies ? Je suis convaincu que les quelques résidents qui s’opposent à ce projet sont en faveur d’un CPE en nature, mais dans la rue d’une autre personne. Pas dans leur rue. Le fameux « Oui mais pas dans sa cour ». »

Projet de Groupe Fari

« Un autre magnifique projet qui rencontre actuellement de la résistance de la part d’un petit groupe de citoyens. Un projet de plus de 20 millions d’argent venant du privé. Des investissements privés d’une telle envergure sont rares pour une ville comme Rimouski. Si le projet va de l’avant, seriez-vous heureux que vos propres parents décident d’aménager à proximité de vous ? Dans un quartier paisible à proximité de nombreux services et commerces. Et si on parle d’augmentation du trafic, faut être honnête, la rue des Flandres ne deviendra pas un boulevard. La rue Belzile, entre Arthur-Buies et 2e rue à possiblement un niveau de circulation plus élevé que celui qui sera sur la rue des Flandres. Entendez-vous beaucoup de contestation ? »

« Pour les contestataires, j’ai une petite réflexion à vous proposer. La résidence pour personnes âgées qui est votre voisine non désirée aujourd’hui sera peut-être votre chez-vous demain. Quand vous serez rendu là, souhaiter vous vivre dans un beau quartier paisible ou être « parké » loin de tout le monde, question d’être bien rejeté par la population ? Lors de la consultation publique de la ville, 78 personnes se sont manifestées contre le projet. Je suis convaincu que ces 78 personnes sont en faveur du projet, mais ailleurs en ville. Ils sont contre le projet dans leur rue. Encore une fois « Oui, mais pas dans ma cour ». »

« Et combien d’autres projets dans le passé sont tombés à l’eau à cause d’une contestation d’un petit groupe de personnes? Je me souviens, entre autres, du projet de l’Auberge de jeunesse dans le quartier Nazareth. Quelques résidents vont au conseil de ville et le projet est annulé. »

Nos élus

« Finalement, j’aimerais m’adresser à nos élus ainsi qu’aux candidats pour l’élection de 2021. Nous avons la chance d’évoluer dans une démocratie. Aux quatre ans, nous nous présentons aux urnes pour exercer notre droit de vote. Les candidats se présentent, nous proposent des idées et nous votons pour le candidat de notre choix. Allez-vous faire l’unanimité ? Absolument pas. Celui avec le plus de votes gagne. Je me pose une question. Si vous gagnez parce qu’un maximum de citoyens a voté pour vous, pourquoi vous gouvernez selon les pressions de la minorité ? Très souvent, ce sont des groupes d’un maximum de 15 à 20 personnes. Parfois, c’est même moins que ça. »

« Pourquoi une fois au pouvoir, vous arrêtez d’écouter la majorité ? Un magnifique projet de CPE pourrait tomber à l’eau parce qu’un petit groupe de quelques personnes seulement ne veulent pas d’enfants dans leur rue. Mais, nous avons surement beaucoup plus de parents qui seraient heureux de ce CPE et qui ne seront pas écoutés. Finalement, au lieu de faire de l’individualisme et penser juste à notre petite personne, pouvons-nous apprendre à vivre en collectivité. Pouvons-nous penser au bien de la collectivité ? »

Michel Marquis,

District Saint-Pie-X

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