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Des Rimouskois commémorent les décès survenus lors d’interventions policières

Une installation rappelant un cimetière a été mise en place devant les bureaux de la Sûreté du Québec, rue Vanier, pour souligner « sa responsabilité institutionnelle quant à ces violences étatiques. » (Photo: courtoisie)

Une vingtaine de personnes se sont réunies hier à Rimouski pour rappeler de manière très critique le décès des 38 personnes qui ont perdu la vie lors d’une intervention par un corps policier canadien, en 2020.

Une installation rappelant un cimetière a été mise en place devant les bureaux de la Sûreté du Québec, rue Vanier, pour souligner « sa responsabilité institutionnelle quant à ces violences étatiques. »

« Les cas de blessures et de décès pendant les interventions policières ne sont pas des cas isolés, mais bien des symptômes d’une institution violente qui utilise la répression plutôt que l’empathie pour régler des situations conflictuelles », rappelle Martin Parent, l’un des instigateurs de la commémoration.

(Photo: courtoisie)

Abolir la police

Les revendications de ce groupe vont parfois très loin. « Quand on regarde aussi l’origine des personnes qui ont reçu des coups de feu des policiers en 2020, on se rend compte que près de la moitié étaient membres des Premières Nations. Créée pour servir les intérêts capitalistes et maintenir un ordre social favorisant les colons, la police est une institution raciste et coloniale qui ne doit pas être réformée, mais bien abolie », ajoute-t-il.

Le groupe annonce que plus tard dans la semaine, des affichettes expliquant les circonstances des décès liés à des interventions policières seront présentées dans l’espace public.

(Photo: courtoisie)

En crise

« Nous voulons attirer l’attention sur le fait que dans presque tous les cas, la victime était en crise », explique monsieur Parent. « Il est dangereux que des policiers soient appelés à intervenir auprès de personnes en détresse alors qu’ils n’ont pas une formation appropriée et que leurs interventions mènent souvent à une confrontation plutôt qu’à une
désescalade. »

(Photo: courtoisie)

Selon ce groupe, un rapport de Radio-Canada a révélé que 70 % des 460 personnes tuées par les forces policières au Canada entre 2001 et 2017 souffraient de problèmes de santé mentale, de problèmes de consommation de drogue, ou des deux.

Une autre instigatrice de l’événement, Andrée Gagnon, déplore que la crise sanitaire actuelle ait mis le thème de la santé mentale sur toutes les lèvres, mais pas dans les budgets.

« Certains proposent plus de formation pour les corps policiers, mais plusieurs tentatives en Amérique du Nord ont démontré au fil des décennies que ça ne réduit pas la brutalité, au contraire, si l’on
considère que le Canada vient de vivre son bilan le plus meurtrier en quatre ans », renchérit monsieur Parent.

Des manifestants s’en sont aussi pris à une affiche du programme info-crime. (Photo: courtoisie)

« Investir dans les programmes d’intervention non-armées, sans recours à la force, mais également plus largement dans notre filet social apparaît comme une bien meilleure solution. On le sait que de diminuer la pauvreté a un impact positif sur les enjeux en santé mentale, alors pourquoi ne pas axer les actions gouvernementales en ce sens ? »

Les instigatrices et instigateurs de l’événement appellent donc à un
« définancement » des structures policières et à un réinvestissement dans les structures sociales.

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