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Le ton monte entre les syndicats et Québec

Des syndiqués CSN du personnel de soutien du Cégep de Matane, Marie-Noël Bouffard, Vianney Boivin et Simon Noël-Boivin. (Photo: Facebook-CSN)

Les centrales syndicales du Québec présentes dans la région confirment qu’elles font front commun devant le gouvernement du Québec en raison du manque d’ouverture de ses négociateurs.

« Devant le mépris exprimé depuis trop longtemps par le gouvernement Legault qui refuse toujours de donner le coup de barre nécessaire pour relever les services publics, la colère monte chez le personnel du secteur public. Il y a un an aujourd’hui, les conventions collectives des 550 000 travailleuses et travailleurs des services à la population venaient à échéance. Le gouvernement disait alors vouloir s’entendre rapidement avec ses employé-es, mais 12 mois plus tard, force est de constater que ces paroles n’étaient que du vent », indique un communiqué relayé par la CSN.

C’est pourquoi, ce matin, des travailleuses et des travailleurs, toute organisation syndicale confondue (CSN, CSQ, FIQ, APTS, FTQ, FAE, SFPQ et SPGQ), ont manifesté leur ras-le-bol devant le centre administratif du Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent et devant leurs établissements respectifs.

« Tout au long de la journée, malgré leur surcharge de travail constante et leur épuisement, des centaines de milliers de femmes et d’hommes qui se dévouent sans relâche pour la population feront du bruit partout à travers le Québec afin de sonner l’alarme sur les situations intenables vécues sur le terrain actuellement et dénoncer l’inaction du gouvernement face à ces situations », précise-t-on.

« La situation catastrophique dans les réseaux, dans la fonction publique et dans les organisations parapubliques ne date pas d’hier. Ce sont des décennies de réformes centralisatrices, de compressions et d’austérité qui ont démoli les services publics. Il est aujourd’hui on ne peut plus clair que ce n’est pas la voie à suivre. Avant d’utiliser la fameuse cassette du « On n’a plus d’argent, les coffres sont vides », le gouvernement Legault doit se poser la vraie question « A-t-on les moyens de se priver des services publics? » La dernière année est venue nous confirmer, hors de tout doute, que la réponse est non », affirment les leaders syndicaux.

Revendications

Les organisations revendiquent des améliorations immédiates et significatives aux conditions de travail et de pratique et aux salaires du personnel de l’État pour freiner les départs qui se comptent par milliers depuis le début de la pandémie et réussir à recruter de nouvelles personnes pour venir rapidement prêter main-forte.

« Le gouvernement l’a dit lui-même par la bouche de son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, pour justifier l’augmentation de 127 % accordée au PDG d’Investissement Québec : « Si on veut avoir des outils à la mesure de nos ambitions, il faut rémunérer les gens en conséquence. Cette affirmation est fort juste et elle doit aussi s’appliquer aux travailleuses et aux travailleurs qui, au quotidien, prennent soin de nous, de nos parents, de nos enfants, de nos proches », notent les porte-parole syndicaux du Bas-Saint-Laurent.

Ceux-ci- ajoutent que chaque jour qui passe sans action directe du gouvernement pour ajouter des ressources humaines et financières en santé et services sociaux, en éducation, dans la fonction publique et dans les organismes gouvernementaux aggrave les problèmes d’attraction et de rétention du personnel et entraîne des conséquences importantes sur les services à la population.

Questions

Les travailleuses et les travailleurs disent vouloir maintenant des réponses à leurs questions :

-Après deux ans et demi au pouvoir, qu’attend le gouvernement pour faire ce qu’il faut et investir les sommes nécessaires pour relever les services publics?

-Quand entend-il donner des mandats à ses représentants aux tables de négociation pour parvenir à des ententes satisfaisantes pour toutes et tous, des ententes à la hauteur des besoins qui changeront le visage des services publics, tant pour celles et ceux qui y travaillent que pour l’ensemble du Québec?

Si le gouvernement refuse toujours de répondre adéquatement à ces questions, les organisations syndicales affirment qu’elles déploieront des actions de mobilisation plus musclées sur le terrain au cours des prochaines semaines.

« Nous ne resterons pas les bras croisés, alors que les services à la population sont en péril. Nous nous mobiliserons pour le bien-être de toutes les Québécoises et de tous les Québécois », concluent les leaders syndicaux de la région.

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