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Lenine Nankassa Boucal : le «Québégalorimouskois» qui récolte ce qu’il a semé!

Quatrième anniversaire du Cabaret de la Diversité
Quand il parle de Rimouski et de ses projets, Lenine Nankassa Boucal parle avec son coeur. (Photo: courtoisie-Marc Lepage)

Un Rimouskois de plus en plus connu et apprécié, Lenine Nakassa Boucal, célèbre en avril le quatrième anniversaire de son œuvre, une grande œuvre : le Cabaret de la Diversité.

D’abord un événement, le Cabaret de la Diversité est devenu un organisme permanent dont la mission est essentiellement de favoriser l’intégration des nouveaux arrivants et le vivre ensemble et qui organise des activités et campagnes d’information diverses pour y parvenir. Par exemple, en été comme en hiver, des groupes sont formés pour se familiariser avec les coutumes et attraits de la région. Aussi, un gala humoristique, Franco Rires, en est à ses premières armes.

Ce quatrième anniversaire, dont il est très fier, est une occasion de mieux connaître la personne derrière tout ça. Le journal le soir a réalisé une entrevue avec monsieur Boucal ce matin.

D’abord pour le travail

« D’avril 2017 à 2021, le Cabaret a fait son chemin après avoir été présenté la première fois au Baromètre de l’UQAR. Je suis d’abord venu à Rimouski pour le travail, dans un emploi que j’avais obtenu à l’hôpital de Rimouski. Ma décision n’était pas encore prise de m’établir à Rimouski. De février jusqu’à avril mai, je me suis déplacé depuis Québec, mais j’ai finalement décidé de m’y établir, notamment par le biais du programme Place aux jeunes (PAJ) », rappelle-t-il.

« Je suis arrivé au Québec à l’hiver 2007. J’ai habité Montréal, Longueuil, Laval, Saint-Hyacinthe, j’ai fait des « in and out » comme on dit! Je me suis même retrouvé à Fermont. Il y a maintenant six ans que je suis Rimouskois. J’ai de la famille à Matane depuis un quart de siècle, mais le choix de Rimouski s’est imposé à cause du fleuve. Après avoir vu bien des endroits au Québec, j’ai choisi Rimouski parce qu’elle réveille en moi des souvenirs d’enfance. Ça fait partie de mon identité et pour moi, l’identité n’est pas une affaire de couleur ou de race; l’identité c’est une foule de choses et l’amour du fleuve, ça fait partie de mon identité », indique Lenine Nankassa Boucal

Son fleuve

« Je suis originaire du Sud-Ouest du Sénégal, près du fleuve Casamance. Aujourd’hui, quand je vais à Montréal et à Québec, au retour, quand je sens l’air marin, je me dis que je suis de retour à la maison », ajoute-t-il.

Une scène du premier Cabaret de la Diversité présenté il y a quatre ans. (Photo: courtoisie-Marc Lepage)

Le pourquoi du Cabaret

« Si j’ai fondé le Cabaret il y a quatre ans, c’est parce que je crois qu’il faut valoriser le vivre-ensemble et célébrer la diversité dans toutes ses facettes. Il s’articule aussi autour d’un contexte où avec le vieillissement de la population, les régions du Québec ont besoin de main-d’œuvre. L’immigration n’est pas une formule magique, mais à court ou moyen terme, c’est très bénéfique pour la société. Aussi, personnellement, j’ai également un parcours intéressant à partager, ce que je juge pertinent. Je suis devenu Québécois tout en demeurant Sénégalais. Je dis que je suis Québégalais et je crois aux rencontres, au dialogue et à la socialisation, toujours en tant qu’humain, qu’on soit Sénégalais, du Saguenay, handicapé, jeune ou vieux », illustre monsieur Boucal.

« On ne peut pas vivre ensemble si on ne se connaît pas », insiste-t-il.

Un grand projet

Lenine Nankassa Boucal travaille maintenant à temps plein pour le Cabaret. Il continue de concevoir des projets pour favoriser les rapprochements interculturels. Il a fondé le festival franco-Rires qui a été présenté pour la première fois cette année sous forme virtuelle.

Une autre photo captée lors de la première présentation du Cabaret. (Photo: courtoisie-Marc Lepage)

« On était censé le faire l’an dernier, mais avec la crise sanitaire, on a dû l’annuler. Cette année, on a posé la première pierre en le tenant de façon virtuelle. Nous avons hâte de pouvoir le présenter en présentiel. Le Franco Rires se veut une façon de célébrer la diversité tout en célébrant la francophonie, qui est pour moi une grande famille, tout en étant une façon d’encourager le mieux vivre ensemble. Le français nous unit et nous réunit au-delà des différences de culture et d’accent. Je crois qu’on peut utiliser l’art, dans ce cas. Faire de Rimouski une destination annuelle où toute personne humoriste parlant français à travers le monde pourrait venir présenter son spectacle, c’est un des rêves que je caresse avec ce projet Franco Rires. J’aimerais que Rimouski devienne une destination en ce sens. »

« Si je peux travailler à temps plein sur le Cabaret de la Diversité présentement, c’est que son rayonnement a permis d’avoir accès à un programme gouvernemental en matière d’inclusion et de rapprochement interculturel. On peut ainsi organiser beaucoup d’événements. Je pense que le Cabaret peut être reconnu comme une initiative citoyenne rimouskoise qui rayonne au Québec et en dehors du Québec. Pour moi, c’est la preuve que les régions sont ouvertes à l’immigration. Si le Cabaret a pu évoluer aussi bien, c’est parce que Rimouski et le Bas-Saint-Laurent ont été une terre fertile. J’éprouve beaucoup de reconnaissance et de gratitude envers les Bas-Laurentiens qui ont contribué à la réussite de chacun de nos projets », conclut-il.

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