Une idée valable qui semble aboutir trop tôt… ou trop tard!
L’organisation du transport régional a besoin de concertationLe projet de transport collectif régional reliant les huit MRC de la région du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) suscite des réactions favorables, mais soulève aussi des questions.
Le journal le soir rapportait vendredi dernier que le projet s’inspire de ce qui est en place en Gaspésie avec la Régie intermunicipale de transport Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (RÉGIM).
« Nous travaillons de concert avec les huit MRC afin de proposer des circuits qui vont correspondre aux besoins des utilisateurs. Nous avons présentement neuf circuits de transport collectif sur le territoire, un par MRC plus celui de la Ville de Rimouski, mais il n’est pas possible pour le moment de partir, par exemple d’une municipalité des Basques, pour se rendre recevoir des soins de santé à Rimouski ou à Rivière-du-Loup. Nous souhaitons proposer un circuit régional aux huit MRC d’ici la fin du printemps. Ça demande de jongler avec les horaires de certains trajets afin qu’ils convergent vers les villes centres et de là vers les autres MRC », expliquait le directeur adjoint du CREBSL, Patrick Morin.
Cohésion et concertation
Le dossier fait réagir Michel Dubé, du Comité pour l’amélioration du transport collectif dans Rimouski-Neigette. « C’est très intéressant, mais pour que ça fonctionne, il va falloir beaucoup plus de cohésion et de concertation. C’est très ambitieux. On veut partir de Saint-Athanase, dans le Témiscouata, pour se rendre à Saint-Tharcisius, en haut d’Amqui, dans la Matapédia. Les délais sont serrés, en plus. »
Élus en fin de mandat
« C’est à la fois trop tôt et trop tard. Trop tôt, parce qu’on ne pourra en débattre lors la prochaine campagne électorale municipale en novembre; et trop tard, parce que reflétant la volonté d’élus parmi lesquels certains sont en fin de mandat. Jusqu’à quel point les nouveaux élus vont-ils y croire? Si on regarde juste à Rimouski, on a vraiment besoin d’être mieux organisé, tellement le nombre d’intervenants est élevé. D’ailleurs, je proposerai comme enjeu électoral la création d’une Table de concertation sur la mobilité durable lors des prochaines élections municipales », annonce monsieur Dubé.
« Donc, pour Rimouski/Rimouski-Neigette, regardons tous ceux qui sont concernés : il y a la Société des transports de Rimouski incluant Taxibus et Citébus; le Transport adapté et collectif (TAC) de La Mitis, le service de transport collectif en milieu rural de la MRC Rimousk-Neigette, le Centre d’action bénévole qui transporte des gens pour leurs besoins médicaux, la compagnie de Taxis 800 et les transporteurs scolaires. Tous ces gens font du transport collectif, mais ne semblent pas se parler. On pourrait ajouter Rimouski ville cyclable, le comité de sécurité routière de la Ville. Il y en a des projets, des idées et des services, mais il faut s’asseoir tous ensemble et se parler », affirme-t-il.
Réponse étonnante du ministre
Michel Dubé se fait d’autant plus le défenseur d’une prise en main locale et régionale du transport actif et collectif qu’il a été très déçu de sa récente rencontre avec le ministre des Transports, François Bonnardel.
« Si on pouvait arrêter d’avoir dix systèmes de transport au Bas-Saint-Laurent et en avoir un, ce serait beaucoup plus efficace. Si on regarde par exemple les gens en situation de pauvreté, pour plusieurs, le problème n’est pas l’absence d’un moyen de transport, mais la façon dont il est organisé. Une personne qui part du milieu rural pour avoir des soins de santé à Rimouski s’y retrouve prise pour toute la journée, à perdre son temps, parce que le voyage de retour est à 17 h. En même temps, on a une personne qui est en fauteuil roulant, à Rimouski, qui se fait dire d’aller chercher ses soins de denturologie à Rivière-du-Loup », illustre l’intervenant communautaire.
« Des questions ont été posées au ministre des Transports sur les systèmes de transport en place chez nous, comme à Rimouski. Il nous a encouragé à développer autre chose que les systèmes traditionnels. Il nous a fait des suggestions étonnantes, compte tenu des réalités de nos milieux : il nous propose le recours au covoiturage et au « Bixi » (système de location de vélos à Montréal, contraction de bicyclette et taxi)). Ça résume ses propositions », remarque enfin Michel Dubé.