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Nouvelle de 17 h

COVID : les projecteurs sont braqués sur l’Ouest du Bas-Saint-Laurent

La crise sanitaire a eu un effet important sur le moral d’une partie de la population, mais n’a pas entraîné de hausse du suicide.(Photo: Unsplash photos)

La situation épidémiologique des MRC de Rivière-du-Loup et du Kamouraska quant à la propagation de la COVID-19 ont suscité beaucoup de préoccupations, aujourd’hui, tant chez les décideurs que chez les travailleurs et au sein de la population du Bas-Saint-Laurent en général.

De plus en plus de mains se lèvent pour dire que les problèmes du Bas-Saint-Laurent en ce qui a trait à la contamination par le coronavirus sont concentrés dans ce secteur, alors qu’à Rimouski, la situation est bien meilleure qu’à Rivière-du-Loup. On réclame la levée de l’application des mesures sanitaires les plus sévères pour Rimouski-Neigette et que les paliers d’alerte COVID-19 soient appliqués par MRC.

Métal du Golfe_VF

Le bilan quotidien fait état de 36 nouveaux cas dans la région de Rivière-du-Loup, contre deux dans Rimouski-Neigette.

Le Conseil central CSN du Bas-Saint-Laurent et le Syndicat des travailleurs de Viandes Du Breton ont demandé la fermeture de cette usine de Rivière-du-Loup, ce midi. La présidente, Nancy Legendre, avoue qu’elle s’inquiète non seulement pour l’impact de la COVID sur les travailleurs de Viandes Du Breton, mais pour tous ses syndiqués.

À l’œil

« C’est très inquiétant ce qui se passe chez Viandes Du Breton. Nous avons de la difficulté à obtenir les réponses de l’employeur. Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est que le nombre de personnes affectées par la COVID-19 semble toujours en hausse. C’est bien sûr que nous gardons l’Ouest du territoire à l’œil en ce qui a trait à la pandémie. Avec une entreprise comme celle-ci, qui est en éclosion pour une seconde fois, ce n’est pas rassurant. Le nombre augmente chaque jour », commente madame Legendre.

Ailleurs?

Est-ce qu’il y a d’autres grandes entreprises dans la région qui pourraient se retrouver dans la même situation?, avons-nous demandé à madame Legendre.

« Sans en être certaine à 100%, je crains que oui. La tendance est que tous les milieux de travail où les gens sont encore présents sont à risque. Chez nous, il y a beaucoup de syndiqués en éducation et je peux vous dire que dans les écoles, les travailleurs sont exposés à des risques bien réels. Mais je dois vous dire aussi qu’il y a beaucoup d’employeurs très consciencieux, qui font très attention et se préoccupent de la santé de leurs employés. Malheureusement, chez Du Breton, on ne sent pas une très bonne collaboration pour essayer d’enrayer la contamination. À la CSN, la santé et la sécurité des travailleurs demeurent des enjeux primordiaux », ajoute Nancy Legendre.

Nancy Legendre (Photo Facebook)

« Il faut qu’on tente d’enrayer les foyers d’éclosion rapidement. Nous avons des syndiqués dans à peu près tous les secteurs de l’économie, dans le public comme le privé. C’est sûr qu’avec les mesures de la Santé publique, on encourage le télétravail, mais il y a des milieux, comme Viandes Du Breton, où le télétravail ne peut pas exister. Alors, faut-il, au nom de la productivité, mettre en péril la santé des travailleurs? C’est la grande question à se poser », estime madame Legendre.

Le député Tardif ne veut pas commenter

Le député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Denis Tardif, a rejeté notre demande d’entrevue à ce sujet. « Monsieur Tardif ne commentera pas ce dossier, car cet enjeu relève entièrement de la direction régionale de Santé publique. Cela dit, nous souhaitons rappeler que quiconque ayant des symptômes de la COVID-19 devrait aller aussitôt de faire tester et s’isoler en attendant d’obtenir son résultat. Bien que la vaccination pour tous soit commencée, ce n’est pas le temps de baisser la garde », fait savoir son attaché politique responsable des communications, Nicolas Lessard-Dupont.

Le député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Denis Tardif. (Photo courtoisie)

Le goût des maths!

Le maire de Rimouski, Marc Parent, et revenu à la charge, cet après-midi, avec ses analyses qui tendent à démontrer que la MRC Rimouski-Neigette ne devrait pas devoir vivre avec les mesures sanitaires les plus sévères, ce qu’on appelle communément le palier d’alerte « rouge foncé ». Il s’est déjà prononcé deux fois, auparavant, toujours sur sa page Facebook « Marc Parent maire de Rimouski).

« J’ai repris goûts aux mathématiques… Saviez vous que les quatre MRC de l’Est (Matane – Matapedia – Mitis – Rimouski Neigette) représentent près de 60 % de la population du BSL? Présentement, le taux de cas de la COVID 19 actifs y est de 35 / 100 000 habitants. Les quatre MRC de l’Ouest ont maintenant un taux de cas actifs de 380 / 100 000. Au Québec, présentement, seules deux régions ont des taux inférieurs à 35 / 100 000, à savoir l’Abitibi (3 / 100 000) et la Côte Nord avec 30 / 100 000 », constate monsieur Parent.

Le maire Marc Parent. (Photo: archives)

« C’est à se demander si avec si peu de cas la partie Est du Bas-Saint-Laurent ne devrait pas être en zone orange, ce qui nous permettrait de retourner entre autres dans les restaurants. De toute façon, l’expérience nous a démontré que tous les clients arrivant dans des restaurants doivent montrer patte blanche et démontrer qu’ils habitent la région », a aussi mentionné monsieur Parent.

Négociations

Par ailleurs, pour en revenir aux préoccupations du Conseil central CSN du Bas-Saint-Laurent, il n’y a pas lieu de sauter de joie en ce qui concerne les négociations des employés du secteur public avec le gouvernement de la CAQ.

« Ce qu’on a comme information en provenance des tables de négociations est pathétique! Ça n’avance toujours pas. On se rappelle qu’il y a 10 jours, le premier ministre François Legault a convoqué les chefs syndicaux. On s’attendait à une grande annonce, mais l’annonce qu’on nous a fait, c’est qu’on n’avait rien d’autre à nous offrir. De notre côté, tous les gens qu’on représente au secteur public (enseignants collégiaux, employés collégiaux, soutien scolaire, employés de la santé), les votes de grève ont été pris partout et on a des mandats de grève partout. Les mandats de grève vont commencer à être exercés dès cette semaine, en ce qui a trait au secteur collégial », résume madame Legendre.

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