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Un million de dollars pour comprendre les risques des nanoplastiques sur la santé

Le professeur Daniel G. Cyr, spécialiste en toxicologie et biologie cellulaire et moléculaire. (Crédit : Christian Fleury) (Groupe CNW/Institut National de la recherche scientifique (INRS))

Les nanoplastiques, de minuscules particules de plastique invisibles à l’œil nu, pourraient affecter les systèmes nerveux, immunitaire et reproducteur chez l’humain.

Pour étudier cette problématique, le professeur Daniel G. Cyr, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a reçu une subvention La science des plastiques pour un avenir plus propre offerte conjointement par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et Environnement et Changement climatique Canada (ECCC). L’étude est l’une des premières à aborder cette thématique.

Des études ont déjà montré les effets sur la santé humaine de produits utilisés pour fabriquer les plastiques, comme les phtalates, le bisphénol et le polystyrène. Or, peu d’études toxicologiques ont évalué les risques d’une exposition aux nanoplastiques. Ces fragments de plastique se retrouvent partout dans l’environnement, notamment dans la nourriture et dans l’eau potable.

Les effets de l’inflammation

Lors de cette nouvelle recherche, le professeur Cyr et son équipe, composée de chercheuses et de chercheurs de l’INRS, d’universités canadiennes et brésiliennes, de Santé Canada ainsi que d’Environnement et Changement climatique Canada, évalueront les effets de ces contaminants sur la réponse inflammatoire du corps, avec des modèles de souris. « Une augmentation de l’inflammation est liée à plusieurs maladies neurodégénératives ainsi qu’à une dérégulation des systèmes immunitaire et reproducteur. Les fragments de plastique pourraient donc avoir des conséquences à long terme », souligne le professeur Cyr.

L’inflammation affecte les protéines responsables des barrières protectrices de plusieurs systèmes biologiques, essentielles à leur bon fonctionnement. En effet, ces barrières, comme celle entre le sang et le cerveau, empêchent les contaminants qui se trouvent dans le sang d’atteindre les différents organes.

« L’approche multidisciplinaire proposée permettra d’évaluer les risques et de déterminer les causes de l’inflammation sur les différents systèmes physiologiques. Nous pourrons ainsi formuler des hypothèses concernant les modes d’action des nanoplastiques », rapporte le professeur Cyr. Outre l’effet des plastiques, la recherche apportera de nouvelles connaissances sur les risques de l’inflammation sur les systèmes biologiques de manière plus générale. 

Une recherche internationale

Durant les quatre prochaines années, Daniel Cyr collaborera avec de nombreux scientifiques du Canada et du Brésil. À l’INRS, les professeures Krista Heinonen et Simona Stäger ainsi que les professeurs Albert Descoteaux, Alain Lamarre et Stéphane Lefrançois sont impliqués dans la recherche.

Des scientifiques de l’Université McMaster, de l’Université d’Ottawa, de Santé Canada et d’Environnement et Changement climatique Canada mettront également leurs expertises à profit. Des spécialistes en toxicologie du système reproducteur de l’Universidade Estadual Paulista (UNESP), à São Paulo, et de l’Universidade Federal Rural do Semi-Árido, à Mossoró, permettront de tester les effets de plastiques sur plusieurs générations de souris.

Le groupe recrute actuellement des étudiantes et des étudiants de 1er, 2e et 3e cycles qui travailleront au Canada et au Brésil, dès cet été.

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