Action Populaire amèrement déçu de son député fédéral
Le représentant bloquiste défend un principe de juridictionL’organisme Action Populaire Rimouski-Neigette se dit amèrement déçu de son député fédéral, Maxime Blanchette-Joncas (Rimouski-Témiscouata-Les Basques), dans un dossier où il estime qu’il aurait dû défendre les droits des personnes à faible revenu en priorité.
Une motion du député néo-démocrate Jack Harris présentée aux communes le 16 juin a été rejetée par l’ensemble des députés des trois autres partis fédéraux, dont le député du Bloc Québécois et Maxime Blanchette-Joncas, député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques.
La motion soutenait l’instauration d’un régime public de soins dentaires au Canada. Voici ladite motion :
« Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement devrait établir dès que possible un régime fédéral de soins dentaires pour les familles canadiennes qui gagnent moins de 90 000 $ par année et qui ne sont pas couvertes par un régime de soins dentaires, à titre de mesure provisoire d’ici l’inclusion de soins dentaires complets dans le système de santé du Canada.
La constitution ou la santé?
« J’ai toujours été souverainiste et Bloquiste, mais là, ce matin, je me demande bien pour quelle raison mon entourage et moi on voterait Bloquiste aux prochaines élections. Je me serais attendu que sur une question comme les droits dentaires, notre député nous représente et représente les familles à faible revenu. Il place la défense des intérêts du Québec au-dessus de celle de la lutte à la pauvreté et pour la santé des personnes à faible revenu. Personnellement, je me demande si ça vaudra encore la peine de voter pour le Bloc, si c’est pour apprendre que les questions sociales sont mises de côté. Je crains que les affaires constitutionnelles passent avant la lutte à la pauvreté », affirme le coordonnateur d’Action populaire Rimouski-Neigette, Michel Dubé.
Réaction du député
Le journal le soir a invité le député Blanchette-Joncas à réagir. Il mentionne : « Les soins de santé sont une compétence des provinces et du Québec. Le fédéral n’a pas à dicter ce que doivent faire ces dernières et à leur imposer un fardeau fiscal supplémentaire. Le Bloc Québécois ne s’oppose pas à l’idée d’un régime de soins dentaires, il s’oppose à l’ingérence que constitue cette motion. Le débat a déjà lieu au Québec. C’est aux électeurs de choisir, pas au fédéral d’imposer. »
« Le NPD doit respecter la volonté démocratique et unanime des provinces et du Québec ainsi que de leurs demandes. Les grands partis fédéraux ne peuvent justifier cette ingérence alors que le gouvernement fédéral sous-finance les transferts en santé depuis des années. Ce que réclament les provinces et le Québec, c’est une hausse de la contribution fédérale des transferts en santé à 35%, et ce, sans conditions. Nous appuyons cette demande et continuerons de nous en faire la voix du Québec à Ottawa pour que les Québécois et les Québécoises obtiennent les soins de santé qu’ils souhaitent », renchérit monsieur Blanchette-Joncas.
Dossier primordial
Pour Action populaire Rimouski-Neigette, l’introduction des soins dentaires dans le système public de santé est primordiale.
Michel Dubé ajoute au sujet du rejet de cette motion : « Assurément qu’on évoquera que les soins dentaires relèvent des compétences provinciales, mais est-ce qu’on va dans l’intérêt des Québécois en ne soutenant pas cette motion? J’en doute. Les Québécois sont ceux qui ont la pire santé dentaire au Canada.»
« Je suis déçu que ce soit rejeté sans que d’autres actions soient posées. Je demande à notre député à la Chambre des communes de pousser le débat plus loin. On aurait pu accepter le principe et demander qu’éventuellement on accorde un transfert aux provinces pour leurs permettre d’établir le régime public des soins dentaires », estime monsieur Dubé.
« À Action Populaire, nous sommes bien conscients des enjeux liés au partage des champs de compétences entre les provinces et le gouvernement fédéral. Cependant la santé des québécois doit être priorisé. Un régime public pour les soins dentaires doit être instauré par un ou l’autre des gouvernements », conclut-il.