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Nouvelle de 17 h

« Avec Price, le Canadien peut gagner la finale »

Mikaël Lalancette voit des similitudes entre Carey Price et Georges Vézina
Mikaël Lalancette en compagnie d'un hockeyeur bien connu des Rimouskois, l'ex-Océanic Alexis Lafrenière. (Photo: courtoisie)
Mikaël Lalancette en compagnie d’un hockeyeur bien connu des Rimouskois, l’ex-Océanic Alexis Lafrenière. (Photo: courtoisie)

Près de 100 ans après la mort de Georges Vézina (1926), le gardien de but partant du Canadien de Montréal en finale de la coupe Stanley à compter de ce soir, Carey Price, présente des similitudes intéressantes avec celui qui a donné son nom au trophée du meilleur portier de la Ligue nationale de hockey (LNH).

C’est ce qu’estime l’auteur du livre « Georges Vézina, l’Habitant Silencieux », également journaliste et chroniqueur portif, Mikaël Lalancette.

Le hasard fait bien les choses. À quelques heures de la finale de la coupe Stanley, un ami généreux, l’huissier de justice Pierre Blier, de Rimouski, a offert ce livre en cadeau à quatre de ses amis, dont l’auteur de ces lignes. Le « timing » étant là, nous avons cru bon de demander à Mikaël Lalancette ses commentaires sur la finale de la coupe Stanley qui débute ce soir.

Joueur le mieux payé

« Carey Price présente des similitudes intéressantes avec Georges Vézina. Vézina est devenu assez rapidement le plus haut salarié de l’équipe et un des plus hauts de la Ligue, tout comme Price. Ils se ressemblent aussi du point de vue de la personnalité. Vézina était reconnu pour être discret avec les médias. Il a débarqué à Montréal autour de 1910 en provenance de sa région (Chicoutimi). C’était un petit village à l’époque, comme la municipalité d’où provient Carey Price (Anahom Lake). Il est arrivé dans une grande ville qui lui semble trop grande, un peu comme Price », raconte monsieur Lalancette.

Discrets

« Ce sont deux athlètes qui ne parlent pas beaucoup. C’est pour ça que je l’ai appelé « L’Habitant silencieux ». Il y a un épisode que je rappelle dans le livre. Au lendemain d’un hommage à Georges Vézina, alors qu’il était le meilleur joueur du Canadien, les amateurs de hockey cherchaient ses commentaires. Il n’y avait aucune déclaration du célèbre gardien. Tout ce qu’ils ont trouvé dans les journaux du lendemain, où tout était relaté, c’est que Georges Vézina avait « remercié la foule dans des mots succins. » Carey, c’est exactement ça : c’est un gars qui ne cherche pas les feux de la rampe, mais qui s’exprime sur la glace », constate Mikaël Lalancette.

Responsabilités

« Quand on est parmi les mieux payés, ça vient avec des responsabilités. On se doit d’être un meneur dans son équipe. C’est ce qu’a fait Georges Vézina et c’est ce que fait Carey Price. Le succès de l’équipe passait par Vézina. Statistiquement, ils sont toutefois difficiles à comparer, car il n’y avait qu’une quinzaine de matches par saison au début de la carrière de Vézina. D’ailleurs, ses statistiques ne lui rendent pas justice. Vézina a passé 15 saisons avec le Canadien. Il a gagné deux coupes Stanley. Lors de sa première, en 1916, les gardiens n’avaient pas le droit de s’agenouiller. Ça convenait bien à son style. Lors de la seconde, en 1924, les gardiens pouvaient s’agenouiller et il s’est adapté. Il a excellé au début et à la fin de sa carrière. Ce furent deux saisons fantastiques, possiblement ses deux meilleures », note monsieur Lalancette.

Georges Vézina est décédé de la tuberculose à l’âge de 39 ans.

La finale 2021

Il y a aussi des similitudes entre l’équipe de Carey Price et celles de Vézina qui ont gagné la coupe : le mélange de recrues et de vétérans.

« Pour que le Canadien puisse espérer l’emporter, il faut que Carey Price soit au sommet de son art et il l’est. Il est inébranlable et en confiance. Ça joue dans la tête de l’adversaire. Je m’attends à ce qu’il soit encore très bon. Il affronte quand même l’attaque la plus diversifiée comparativement aux équipes qu’il a affrontées jusqu’ici. Le Lightning a une attaque explosive et il est redoutable en avantage numérique. Ce sera un gros test, car c’est pratiquement le meilleur jeu en avantage numérique de la Ligue. Ça va être une bonne finale. Ceux qui pensent que le Canadien va perdre la série pourraient se tromper. À tout le moins, ce sera plus serré que ce à quoi ils s’attendent. Si Price est bon, je crois que le Canadien peut gagner la série. Ce sera une très bonne finale », croit Mikaël Lalancette.

Éclosion

« Il y a de l’expérience dans ce vestiaire et il y a la fougue de la jeunesse. À l’époque de Vézina aussi, lors de sa dernière coupe Stanley, le Canadien comptait beaucoup de recrues. Il avait 37 ans et c’est là que sont arrivés Joliat et Morenz, avec lesquels il avait 10 ou 12 ans de différence. Il y a eu l’émergence de jeunes et ça me fait beaucoup penser ça aussi à ce qu’on voit avec le Canadien maintenant. Price et Weber sont des vétérans très importants qui jouent avec des jeunes qui poussent beaucoup comme Kotkaniemi, Suzuki et Caufield. On assiste à leur éclosion. Près de 100 ans plus tard, c’est spécial; c’est un peu l’histoire qui se répète », remarque monsieur Lalancette.

Mikaël Lalancette, au centre, lors du repêchage de 2019. (Photo: courtoisie)

« Caufield est exceptionnel! Il n’en est qu’au début. Il a des choses à peaufiner, entre autres défensivement, mais il me surprend beaucoup. C’est déjà assez exceptionnel de marquer des buts dans les séries de la coupe Stanley, où on retrouve la crème de la crème. J’avais hâte de voir s’il allait pouvoir s’ajuster au calibre de la LNH. On peut dire qu’il s’est ajusté. Il est hyper intelligent. Il fait plein de petites choses importantes. Il prend les défenseurs adverses à contrepied. Il est vraiment excellent et il est très talentueux. J’avais mentionné lors du repêchage que c’était une aubaine. »

Du nouveau

Après la fin de son embauche à TVA Sports, en novembre dernier, Mikaël Lalancette aura bientôt du nouveau à annoncer dans sa carrière. Il lancera un nouveau livre dans deux semaines, sur un sujet qu’il garde secret, mais qui n’a pas de lien avec le sport. Il effectuera un retour dans les médias comme journaliste, cet automne.

Le CH en 6!

« Il a été très aimable lorsque je lui ai demandé de dédicacer son livre à quatre de mes amis (les trois autres étant Christian Boudreau, Jocelyn Marquis et David Landry). Je prévois une victoire en six du Canadien, pour le faire à la maison. Mais le moral du Canadien se devra d’être bon, car à travers la série, je ne serais pas surpris que Tampa Bay remporte une victoire écrasante du genre 6-1. Je suis très confiant, mais c’est certain que ce sera serré, car les deux clubs ont de très bons gardiens. Il se pourrait que les attaquants de Tampa Bay soient frileux le long des bandes. Le Canadien aura donc intérêt à jouer de manière très physique. D’après moi, le Canadien va être capable de menotter Kucherov, l’empêcher d’avoir une grosse série », confie Pierre Blier.

Jocelyn Marquis, Christian Boudreau, Pierre Blier et David Landry, de grands amateurs et collectionneurs de hockey, avaient partagé leur passion avec l’auteur de ces lignes en juin 2016, à l’occasion du décès de Gordie Howe. (Photo: Pierre Michaud- archives)
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