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Nouvelle de 17 h

Joseph Edgar témoigne du bonheur de retrouver la scène

« Les gens ont soif » après les durs mois de la pandémie
Joseph Edgar était de passage à Rimouski le 27 juin dernier (crédit photo: Marc-Olivier Horth Beaulieu)

L’auteur-compositeur-interprète, Joseph Edgar était de passage à Rimouski la semaine dernière pour conclure la partie printemps-été de ses spectacles, qui marquait le retour de l’artiste sur les planches depuis le 14 mai dernier.

Celui-ci témoigne d’ailleurs du grand bonheur qu’ont les artistes à retrouver les planches après les 16 derniers mois marqués par une crise sanitaire sans précédent.

« On a recommencé le 14 mai, donc depuis le 14 mai, il y a seulement une fin de semaine où l’on n’a pas donné de spectacle. On s’est promené en région : on est allés en Estrie, au Lac-Saint-Jean, en Abitibi-Témiscamingue, les îles de la madeleine, la Gaspésie et le Bas-du-fleuve. Rimouski est le dernier arrêt pour la partie printemps-été, après ça, on commence de nouveau à la mi-septembre, jusqu’à la mi-novembre à peu près. »

Retour à la normale

Le fait de recommencer à présenter des spectacles en personne a été bénéfique pour l’artiste, même si au début, les mesures sanitaires ont créé une ambiance différente de ce à quoi il était habitué.

« C’était à moitié surréel, comme un rêve, dans le sens où, au tout début, pendant notre spectacle à Sherbrooke, les spectateurs étaient encore en zone rouge. Les gens ne pouvaient pas enlever le masque pendant le spectacle; ils ne pouvaient pas prendre de verres, ni se lever, alors je me disais que ce serait peut-être bizarre cette tournée-ci, mais déjà la semaine d’après, les paliers d’alerte étaient en train de changer et les masques pouvaient être enlevés une fois que les gens étaient assis. À ce moment-là, ça recommençait à être normal. »

Les gens ont soif

« Et c’est super : tu vois que les gens ont soif, ont faim de spectacles et nous aussi on avait le goût après un an et demi. Surtout que nous, quand la pandémie a commencé, on était sur la fin de la tournée de mon album précédent et ça l’a un peu coupé – je pense cinq spectacles – donc ça fait du bien de reprendre la route et de faire des spectacles. Et aussi, vu que la dernière année et demie a mis bien des choses en perspective, je pense que je suis retombé en amour avec faire de la musique, c’est pour ça que j’ai sorti deux EP pendant toute cette période-là. »

La pandémie l’ayant coupé de ses sources d’inspiration habituelles, Joseph Edgar s’est tourné vers les éléments toujours à sa portée pour composer ses deux EP (mini-albums).

Entendre les histoires

« Quand j’ai fait le premier EP, « Peut-être un rêve », je faisais plutôt une allusion à : « qu’est-ce qui se passe? C’est donc bien surréel! » Donc, ça m’a donné l’élan du premier EP et là, quatre mois plus tard, quand j’ai commencé à composer le deuxième EP, je n’avais pas l’inspiration que j’ai normalement. Je suis quelqu’un qui aime bien parler avec des gens, entendre leurs histoires et parfois j’applique ça dans mes chansons. Vu que je voyais toujours juste le même monde, dans ma petite bulle de ménage, il n’y avait pas ce stimulus-là. Mes premiers textes étaient vraiment « poches » et à un moment donné, ça juste « flashé »: ah ben non, je vais continuer à explorer le thème du rêve et c’est comme ça que j’ai approché les textes pour le EP, « Peut-être un rêve II. » »

Si la situation de la dernière année était sans précédent, certains aspects du processus artistique de Joseph Edgar n’ont pas pour autant changé. Notamment son besoin de laisser les chansons venir à lui et l’importance qu’il accorde au fait d’essayer de nouvelles choses.

Évoluer

« Mes chansons, c’est comme mes petits bébés : je « trippe » à les faire. Je ne suis pas quelqu’un qui se dit : « Aujourd’hui, je vais écrire une chanson ». Je laisse les chansons venir me chercher. Je les laisse s’accumuler. J’ai des idées, des idées et des idées et à un moment donné c’est comme si l’éponge devient trop remplie d’eau et là il faut que ça se vide. Ça devient presque comme une psychose créative. Des fois ce sont trois semaines, des fois c’est un mois; des fois c’est une semaine et là, ça sort et je le vis 24 heures sur 24. Ça peut être un peu épuisant : autant pour les autres que toi-même, mais en même temps, c’est tellement satisfaisant. Ça devient une thérapie, quelque chose de très difficile à décrire », estime l’artiste.

« Je suis quelqu’un qui n’aime pas se répéter, je ne veux pas rester dans la formule de juste faire ce qui pourrait être plus facile. Je suis quelqu’un qui explore beaucoup et qui écoute toutes sortes de musique. Ça crée un hybride de toutes sortes de styles et c’est comme ça que je continue à avoir du plaisir à faire ce que je fais, en me poussant à aller plus loin. Remarque : je ne fais pas du jazz expérimental, ça demeure de la chanson, mais je suis toujours en train de repousser différentes zones, différentes affaires et de temps en temps, les musiciens qui m’accompagnent changent et ça aussi ça met du renouveau », fait-il enfin remarquer.

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