Deux élus souhaitent plus de diversité au conseil municipal rimouskois
Plus de femmes et plus d’aînés entre autresDeux élus sortants du conseil municipal de Rimouski, Cécilia Michaud, de Rimouski-Est, et Jocelyn Pelletier, de Saint-Robert, invite les personnes intéressées par la politique municipale de tous les horizons à déposer leur candidature en vue des élections du 7 novembre prochain.
Les deux rappellent leur intention de se présenter eux-mêmes au scrutin pour solliciter un nouveau mandat, mais font preuve d’abnégation en ouvrant la porte à d’éventuels adversaires.
« Je veux surtout encourager les femmes à se présenter en politique et il n’y a pas beaucoup d’aînés, non plus. Quand on réalise un consensus autour de la table, il faut avoir l’avis de chacun. J’ai deux mandats de faits (ou presque), mais j’ai toujours envie de continuer, parce qu’on amorce souvent des dossiers que l’on aimerait voir se concrétiser. Je trouverais ça plate qu’un autre que moi se pète les bretelles d’avoir mené à bien mes dossiers. Je reviens donc pour un autre quatre ans», mentionne madame Michaud.
Cette dernière, Jennifer Murray (qui ne se représente pas dans Saint-Germain) et Virginie Proulx (du Bic, qui se présente à la mairie), sont les trois femmes du conseil rimouskois.
Reculs
« Ça va très bien. Je sens toujours senti beaucoup de respect et d’écoute de mes collègues masculins, mais malgré ce respect, on a parfois des difficultés à faire avancer des dossiers qui concernent les femmes et qu’on réussirait davantage à faire passer si on était plus de femmes. J’ai l’impression que les causes des femmes et des aînés n’ont pas beaucoup avancé ces cinq dernières années, et je ne parle pas uniquement de la Ville de Rimouski. Il n’y a pas assez de femmes qui portent nos idées. Il y a encore beaucoup d’âgisme et de sexisme dans notre société », déplore la conseillère Michaud.
« On doit vivre ensemble. Je vous donne l’exemple de la Maison des familles : pourquoi on n’y voit pas d’aînés? Est-ce que les aînés ne font pas partie de la famille? Je remarque aussi qu’il n’y a pas beaucoup de maisons multigénérationnelles à Rimouski. Il y a des familles qui pourraient accueillir des parents ou des voisins qui sont seuls dans la vie. On est en train de changer le zonage pour améliorer ça. J’ai un autre exemple : il y a des femmes qui ne se sentent pas en sécurité dans nos Citébus parce que les vitres sont teintées et cela incite des femmes à ne pas les utiliser, car ils ne se sentent pas en sécurité. Si j’apporte une idée et que je suis la seule à penser ça, le dossier n’ira pas loin », estime Cécilia Michaud.
La mixité, c’est l’idéal!
« Pour moi, la mixité, c’est l’idéal. Je souhaiterais que le conseil municipal soit composé de jeunes, de personnes âgées, d’hommes, de femmes, de fonctionnaires, de gens d’affaires, de retraités, de personnes d’orientation sexuelle différente. Toutes les personnes qui composent notre communauté devraient être représentées. Et en tant que conseiller responsable de l’immigration, je souhaiterais voir aussi de nouveaux arrivants. Je serais le premier à applaudir ça », déclare monsieur Pelletier.
Se connaître
« Je crois qu’on a tous des défauts et des qualités et qu’il faut vivre avec, mais je dois dire que ce qui est intéressant, c’est qu’il y a des gens autour de la table qui ne seraient jamais devenus mes amis si on n’avait pas siégé ensemble au conseil municipal. On a des opinions différentes sur le plan politique, mais à force de travailler ensemble, on règle 95% des dossiers. On a développé du respect mutuel, malgré nos provenances différentes. Moi je viens du milieu artistique, mais il y a aussi un conseiller qui vient du milieu sportif et un autre du milieu des affaires. On n’aurait sans doute pas développé des liens, autrement. On a développé de belles relations humaines », remarque Jocelyn Pelletier.
On constate que les deux conseillers interrogés ont à cœur de mener à bien leurs projets.
« Je serai candidat de nouveau. J’ai plein de dossiers qui ne sont pas terminés. J’ai souvent entendu que pour vraiment savourer le travail qu’on peut accomplir, il faut faire deux mandats, car il faut du temps pour voir aboutir ce qu’on tente de construire. Là, je suis de plus en plus à l’aise à débattre de mes dossiers, au sein du conseil et à l’extérieur. Je suis emballé, car j’aime ça faire ça et répondre aux citoyens. Mais ça prend de la résilience », conclut-il.