Jocelyn Rioux occupé par une cause beaucoup plus importante
Pas de campagne électorale cette fois-ci pour l’ancien candidat vertDes nouvelles de celui qui défendait les couleurs du Parti vert, dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, en 2019, Jocelyn Rioux.
Monsieur Rioux, qui habite la région de New Richmond, dans la Baie des Chaleurs, avait recueilli un peu plus de 800 votes. Il ne se présente pas cette année pour différentes raisons, mais la plus importante est celle qui le rattache à la Première nation métisse du Soleil Levant, dont il est le chef au sein du conseil de bande pour le secteur environnement.
Cette nation est en démarche actuellement auprès de l’État canadien pour obtenir la reconnaissance des droits ancestraux de ses membres, notamment en ce qui a trait aux droits de chasse et de pêche, pour l’Est du Québec, mais aussi toute la province. Cette démarche pourrait avoir des implications très importantes pour de nombreux résidents du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie.
Revendications territoriales
« Je ne suis pas candidat aux élections fédérales cette année parce que je veux me consacrer à ma fonction de chef de l’environnement au sein de mon conseil de bande. Nous sommes rendus tellement loin dans la défense de notre cause que je tiens à demeurer près de ma communauté pour bien la représenter. Une autre raison est que le Parti vert me semble désorganisé. Il y a des conflits, à l’interne, et ça manque de structures. C’est rendu difficile de monter une organisation », explique monsieur Rioux.
« Nous avons fait une demande à la Cour fédérale pour être reconnue comme une nation autochtone à part entière. Les gouvernements canadiens n’ont jamais voulu reconnaître les Métis comme étant des autochtones, parce que par définition, ils sont métissés. Cela relève du fait que bon nombre d’autochtones n’ont jamais voulu embarquer dans le concept des réserves de la Loi sur les indiens depuis la colonisation. Nous sommes Métis, mais nous sommes aussi des autochtones. Notre bureau chef est à New Richmond, mais nous revendiquons la province de Québec au complet et une partie du Canada de l’Est, dont le Nouveau-Brunswick. Les Métis n’ont pas de traité et on a dû s’adresser à la Cour du banc de la Reine. La partie adverse est rendue avec quatre procureurs, ce qui est bon pour nous, car ça veut dire qu’ils s’inquiètent parce qu’ils vont perdre à la Cour. On veut les mêmes droits que les autres peuples autochtones pour avoir notre territoire. C’est même allé jusqu’à nous demander des preuves d’ADN, que nous avons fournies. On a fourni le double des informations génétiques que la Cour demandait », poursuit Jocelyn Rioux.
Pas de fonds pour la défense
« On a demandé des fonds pour nous représenter, une demande légitime qui a été accordée à d’autres, mais le gouvernement sortant nous les a refusés. Pourtant, il vient de se lancer dans une dépense de 600 M$ pour des élections dont personne ne voulait. Nous avons recueilli l’appui d’autres peuples autochtones, dont les Abénakis, les Mohawks et les Innus. Dans la Loi des indiens, si une nation nous reconnaît, la Couronne devrait nous reconnaître aussi. Personnellement, dans mon ADN, je fais partie de trois lignées (abénakis, huron et micmac). Notre reconnaissance, ce serait reconnaître notre identité. La Cour n’aura bientôt plus le choix de le faire, avec tous les appuis obtenus », confirme monsieur Rioux.
« Nos preuves sont déterminantes. On nous a refusé une aide financière qui nous aurait permis de développer davantage de preuves par une personne formée en anthropologie, en cartographie et d’autres experts qui auraient pu les structurer davantage. Tout est fait pour nous nuire et nous décourager », ajoute le Grand chef Benoit Lavoie, dans une lettre adressée au journal le soir, dont on peut prendre connaissance ci-dessous.
Sept candidats dans RNTB
Par ailleurs, il y avait six candidats en lice dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques (RNTB), en date d’hier, alors que la période de mises en candidatures se termine aujourd’hui. Il s’agit du député sortant Maxime Blanchette-Joncas (Bloc Québécois), Noémi Bureau-Civil (indépendante), France Gagnon (Parti conservateur), Léonie Lajoie (Parti libéral), Sylvain Lajoie (Nouveau Parti Démocratique), Michel Raymond (Parti libre du Canada) et Jean Tardy (Parti populaire du Canada).