Nouvelle de 17 h > 20 ans plus tard, nos vies changées à jamais!
Nouvelle de 17 h

20 ans plus tard, nos vies changées à jamais!

Souvenirs du 11 septembre 2001
Un mémorial occupe aujourd’hui la place des deux tours du World Trade Center. (Photo: Unsplah photos)

Vous souvenez-vous du 11 septembre 2001, 20 ans plus tard? En 2001, Rimouski n’était encore qu’une ville de passage pour les touristes; la ville venait d’accueillir les Jeux d’hiver du Québec; L’Océanic alignait encore plusieurs joueurs de son édition championne de la coupe Memorial de la saison 1999-2000; l’essence coûtait 72,9 cents le litre et Michel Tremblay était maire de la capitale du Bas-Saint-Laurent depuis trois ans.

Afin de souligner d’une manière différente le 20e anniversaire de l’attaque des tours du World Trade Center à New York par des terroristes du mouvement Al Quaïda, le journal le soir a joint des Rimouskois qui ont été touchés d’une manière particulière par ce triste événement. Il en ressort que nos vies sont changées à jamais, tout comme la crise sanitaire dont nous ne sommes toujours pas sortis.

Une scène de la cérémonie organisée par les pompiers et policiers de Rimouski le 23 septembre 2001. (Photo: courtoisie, Daniel Jean)

« J’ai vécu ça à distance. Je me promets cependant d’aller visiter le mémorial dans les prochaines années. Je travaillais à la caserne des pompiers de Rimouski ce jour-là. J’étais vraiment découragé d’assister à cette attaque terroriste. Comme pompier, ça nous a particulièrement touchés. On a pensé aux personnes des services d’urgence qui se débattaient pour essayer de sauver tout le monde. D’un côté moins négatif, ce fut l’occasion de rendre hommage au travail des pompiers et aux autres services d’urgence partout à travers le monde. Ici comme ailleurs, nous avions (les policiers de la Sûreté du Québec et de la Sûreté municipale et les pompiers de Rimouski) organisé une marche et une cérémonie dans les jours suivants (NDLR : le 23 septembre pour être plus précis) pour honorer la mémoire des victimes en général et des services d’urgence en particulier », rappelle le pompier à la retraite Daniel Jean.

Les pompiers et policiers rimouskois avaient rendu hommage aux victimes de l’attentat. (Photo: courtoisie, Daniel Jean)

De banal accident à attentat terroriste

Un autre retraité, Jean-François Deschênes, travaillait pour une division de GM à Boisbriand, et était en réunion téléphonique avec une vingtaine de collègues d’usines des quatre coins des États-Unis.

« Ce mardi matin là, notre réunion était amorcée quand le premier avion a percuté une des deux tours, un peu avant 9 h. On s’est dit que c’était un banal accident, un petit appareil piloté par quelqu’un qui avait commis une erreur. Mais à 10 h 03, quand le second avion a percuté la seconde tour, tous ont compris alors qu’il s’agissait d’un attentat terroriste. À 10 h 10, la conférence téléphonique a été interrompue pour permettre à GM de mettre en place un plan d’urgence. Toute la chaîne d’approvisionnement était menacée d’être affectée. À 10 h 15, ce n’était plus « business as usual ». Il fallait décider de ce que l’on devait faire pour maintenir la production, dans le contexte où les frontières étaient fermées. »

« On a été sur le pied de guerre immédiatement et pendant 48 heures intensivement. Pour bien comprendre le fait que le 11 septembre a changé nos vies à jamais, souvenons-nous qu’avant le 11 septembre, les cabines des pilotes d’avion étaient ouvertes. Les passagers pouvaient les voir et voir l’horizon. Aujourd’hui, elles sont barrées et protégées par des systèmes automatisés. Il a même fallu se déchausser avant de prendre l’avion pendant une certaine période, à cause de l’attentat du « shoe bomber ». Ce qui m’a frappé, c’est le patriotisme dont ont fait preuve, alors, les Américains. À la différence du nationalisme prôné par Donald Trump, le patriotisme est fait de ce qui nous unit, ce qui nous met en commun parce que c’était un mode de vie qui était menacé. Le nationalisme, lui, est basé sur les différences », ajoute monsieur Deschênes, qui a aussi travaillé aux États-Unis.

Estomaqués

« Nous étions au lendemain d’une assemblée du conseil municipal. Des employés de la Ville avaient placé un téléviseur dans la salle du comité exécutif pour suivre le déroulement des événements. Nous étions tous estomaqués. Ça a été un choc terrible. C’était quasiment comme assister à la fin du monde, de voir les avions foncer sur les deux tours du World Trade Center. Nous étions tous tristes et nous nous questionnions sur la suite des choses. Nos vies ont été changées à jamais. Mon questionnement concernait nos relations avec les États-Unis et l’impact qu’aurait l’attentat sur la sécurité intérieure et extérieure des États-Unis. Je me demandais comment les Américains allaient répondre à ça », confie le maire rimouskois de l’époque, Michel Tremblay.

Michel Tremblay (Photo: Pierre Michaud, archives)

« J’ai été agréablement surpris de la manière avec laquelle les leaders de la finance et le gouvernement américains ont réagi pour permettre à leur économie de survivre à cette crise. Ils y ont injecté 100 milliards de dollars pour prévenir une catastrophe. Il y a eu un impact immédiat », renchérit monsieur Tremblay.

Un impact sur sa carrière

Et d’un maire, passons à un candidat à la mairie pour les prochaines élections. Pour l’ex-député fédéral de Rimouski-Neigette-Témiscouata, Guy Caron, les événements du 11 septembre 2001 ont eu un impact direct sur sa carrière. Avant d’être élu député, monsieur Caron a travaillé en communications pour des organismes de défense de droits qui l’ont préparé à sa seconde carrière.

Guy Caron lorsqu’il était député fédéral. (Photo: archives)

« J’étais à Montréal et j’étais sur le point de déménager à Toronto. Ce fut une drôle de coïncidence. J’avais terminé ma maîtrise en économie et je me cherchais un emploi. J’avais troué un poste auprès d’un organisme qui s’appelle la Fondation canadienne des relations raciales. Je devais assurer les relations avec les médias francophones. J’avais été embauché à la fin d’août pour commencer le 27 septembre. Évidemment, la Fondation canadienne des relations raciales allait être affectée par cette tragédie, étant donné qu’on pouvait s’attendre une hausse de l’islamophobie et de la haine envers les communautés arabes et musulmanes. Après quelques jours pour encaisser le choc, j’avais réalisé dans quel contexte j’aller arriver à Toronto, pour mon nouveau travail. Celui-ci allait changer en raison des événements », se souvient monsieur Caron.

Les fameuses deux tours avant d’être démolies par l’attentat terroriste. (Photo: Unsplash photos)

« J’y ai passé un an environ et je suis ensuite allé travailler à Ottawa pour aller travailler pour le Conseil des Canadiens, pour lequel j’ai été appelé à intervenir sur des questions qui ont découlé des événements du 11 septembre 2001. Entre autres, sur le périmètre de sécurité nord-américain que les États-Unis voulaient implanter avec le Canada. Il faut se souvenir qu’on était à l’époque de la présidence de G. W. Bush et de ses « faucons » du néo-conservatisme qui ont provoqué l’invasion de l’Irak pour des raisons qui se sont révélées fausses. Mon emploi suivant a aussi eu un lien direct avec les relations USA-Canada. J’ai notamment participé à une commission citoyenne où on a traversé le pays d’un bout à l’autre pour parler de différents enjeux des relations Canada-États-Unis et beaucoup de ces enjeux ont été affectés par les événements du 11 septembre 2001. Je constate qu’on vit toujours avec les changements qu’ont entraînés ces événements. Le 11 septembre a vraiment teinté nos vies », conclut Guy Caron.

Facebook Twitter Reddit